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PRESBYTÈRE

70 - Corre

2 rue Emile Hauviller

  • Dossier IA70000596 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Philippe Mairot
presbytère © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


En 1831, Charles-Pierre Mathelat confie à l’entrepreneur Parant le soin de « reconstruire la maison et bâtiment qu’il possède à Corre» situé immédiatement au nord de l'église. Des plans sont alors dressés et un devis établi pour refaire ce bâtiment qui pourrait bien dater de 1750, date que l’on trouve sur la plaque de cheminée en place et sur le fronton de fer forgé qui orne le portail. Le bâtiment qui figure sur cette parcelle 181, sur le cadastre de 1819, ne parait pas correspondre aux volumes actuels, en particulier sa façade est; il pourrait s'agir d'une construction antérieure. A t elle été modifiée comme la maison qui lui fait face, (3 rue Hauviller) morphologiquement assez semblable, et qui résulte de la réunion de deux anciens bâtiments distincts? (Selon la mémoire orale, il s'agirait de l’œuvre de deux frères, maçons ?) qui se seraient fait sensiblement la même maison, de part et d'autre de la rue. Au 3, le linteau de la porte sur la façade postérieure porte la date 1757 et mentionnerait également le nom de Jean Baptiste Mathelat, (fils de Jean Claude) de son épouse Anne Thérèse Laurence Le Vert.) L'ordonnancement des façades aux percements réguliers et symétriques par travées, comme la taille et les dimensions des cheminées attestant une certaine recherche de confort domestique, le soin apporté aux menuiseries, boiseries et dessus de portes, la forme de l'escalier et de la rampe confortent plutôt une datation au XIX ème.
Un ancien presbytère est antérieurement disposé le long de la façade méridionale de l'église, qu'on voit bien en gris bleu sur le cadastre napoléonien. Il est modifié en 1853 pour devenir salle d'école, réparé en 1897 en même temps que la mairie immédiatement adjacente, puis détruit. Le présent édifice est racheté aux héritiers Mathelat : le conseil municipal dans sa séance du 14 novembre 1855 en estime le coût à 12517 F., financé ainsi : soit 4000 F. provenant de la Fabrique, 4000 F. de la part du curé- l'abbé Morel- et 4517 à la charge de la commune. De nouveaux travaux ont lieu en 1881, préservant ou intégrant encore des éléments anciens : un devis descriptif de l'architecte Barbey décrit alors en effet des travaux et notamment la "démolition de couverture et charpente".
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 19e siècle
Date(s)
1750 : porte la date
1831 : daté par source
1881 : daté par source

Description


Le presbytère est édifié en moellons de calcaire enduit et les chainages d'angles sont en pierre de taille. Son plan est rectangulaire, sa façade parallèle à la rue, au delà d'une cour. Il compte un étage carré et un étage de combles. Son toit à longs pans et deux croupes est couvert en tuiles mécaniques. Deux piliers rectangulaires de pierre, à bossage, couronnés de vases, encadrent la porte flamande à deux battants métalliques pleins, rythmés chacun par trois rectangles, qui, depuis la rue, donne accès à la cour. La porte est elle-même sommée d'un couronnement de fer forgé à motifs de S en volutes portant un monogramme (Jean Claude Mathelat ?) et la date de 1750, probable remploi, possiblement de l'ancien presbytère (?) Devant la façade postérieure (est) se trouve une cour enherbée et un jardin potager, donnant sur le canal.
Cinq travées structurent symétriquement les façades antérieures et postérieures conformément aux pratiques de ce milieu de siècle. Les baies des rez-de-chaussée et de l'étage sont barlongues et celles du comble sont oblongues. Au centre, deux consoles encadrent la porte d'entrée, moulurée et supportent un entablement. Une sculpture en ronde bosse est remployée dans le mur enduit de la façade sud, percée de trois oculi ovales. Celui de l'étage donne de la lumière à l'escalier desservant le comble, les deux du rez-de-chaussée sont bouchés.
Les pièces du rez-de-chaussée sont distribuées autour d'un vestibule central qui occupe toute la hauteur du logis, éclairé par une fenêtre de l'étage, une du rez-de-chaussée et la porte. L'escalier de la cave est logé sous l'escalier de pierre desservant l'étage. Une cuisine à gauche en entrant et deux pièces en enfilade à droite ouvrent sur la façade antérieure. Un couloir traversant dessert par une porte-fenêtre la façade postérieure et donne accès latéralement à la grande pièce éclairée par deux portes-fenêtres donnant sur le jardin, côté Coney et une pièce à l'angle nord-est, qui prend le jour par une fenêtre elle aussi orientée à l'est.
Autour du vestibule, les dessus de porte sont sommés d'un couronnement en bois en trapèze curviligne à motif losangé pointé. L'un d'entre eux est surmonté d'un motif feuillagé doré. Les impostes sont ornés d'oculi ovales flanqués d'un bandeau de bois. Les fenêtres ont des vantaux à petits carreaux et ferment par une espagnolette de fer forgé.
L'escalier intérieur desservant l'étage est ouvert, à deux volées en équerre, avec un repos, à limon fermé. Le départ de rampe est sommé d'un amortissement ovoïde doré (laiton?) La rampe est de fer forgé; elle est surmontée d'une main courante en bois. A l'étage, le palier donne accès à sept portes, dont celle qui ouvre sur un escalier tournant à gauche, en charpente, éclairé par un oculus de la façade sud (le seul parmi trois qui n'est pas comblé) desservant le comble.
Occupant le nord-est de la parcelle, un édicule couvert en petites tuiles, toit à demi-croupe, est construit en moellons de calcaire partiellement enduit, dont les larges ouvertures sont comblées avec des briques : il combine un certain nombre d'éléments décoratifs du vocabulaire néo-classique : une corniche, des cannelures, des éléments de pierre taillée, des chainages d'angles en bossage, dont les formes diffèrent aux angles sud-est (qui parait remanié) et sud-ouest. Il pourrait s'agir d'un ancienne dépendance du presbytère, édifiée à la fin du 19ème (?) : orangerie, buanderie, lavoir? ( Dans l'Architecture considérée sous le rapport de l'art, des moeurs et de la législation, Claude Nicolas Ledoux, à propos des lavoirs, n'écrit-il pas : " on les entoure de colonnes, de piliers carrés ; on les charge de bossages.") Son dernier usage était celui de salle de cinéma paroissial.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile flamande mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier en équerre, en maçonnerie
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant, en charpente
Décors :
  • ferronnerie

Source(s) documentaire(s)

  • 3 O 183 Corre : Travaux communaux
    Corre : Travaux communaux (devis descriptifs, plans, correspondances)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 183
  • 87 J fonds Barbey
    87 J fonds Barbey
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 87 J

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Dénomination : presbytère
Parties constituantes non étudiées :
  • jardin
  • cour
  • mur de clôture
Carte interactive
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