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CENTRALE DU FOURPÉRET

25 - Labergement-Sainte-Marie

Le Fourpéret

  • Dossier IA25001433 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue d'ensemble depuis l'est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le syndicat d’électricité de Labergement-Sainte-Marie, regroupant les communes de Métabief, Saint-Antoine et Fourcatier, est créé le 22 août 1899. Il a pour but "d’établir et d’exploiter les installations électriques nécessaires" aux communes adhérentes, mais se limite à l’éclairage électrique. Fondé le 24 novembre 1903, le nouveau syndicat rassemble neuf communes, soit un total de 2674 habitants.
En avril 1904, le comité du syndicat de Labergement-Sainte-Marie adopte le projet de construction et d’aménagement d’une centrale hydroélectrique pour la somme de 159 000 francs. Les travaux d’aménagement hydraulique (barrage, galerie d’amenée souterraine, chambre d’équilibre) et la construction de la centrale hydroélectrique sont adjugés le 11 mai 1904 à l’entrepreneur bisontin Charles Séron. L’arrêté préfectoral du 1er décembre 1904 réglemente le barrage établi sur le Doubs au lieu-dit le Fourpéret. L’ensemble des travaux est suivi par les ingénieurs Ourson, Laureaux et Blaise. Le matériel est fourni par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (groupes turbo-alternateurs, tableau électrique, pont roulant, conduite forcée, postes de transformation et canalisations primaires et secondaires) pour une somme de 50 445 francs. Initialement prévu pour accueillir deux groupes turbo-alternateurs, le bâtiment est agrandi pour en recevoir un troisième. Les turbines à axe horizontal de type Francis, d’une puissance de 120 chevaux, sont équipées d’un régulateur de vitesse. Les travaux de construction de la centrale et des installations techniques sont achevés à l’automne 1906, et la mise en route de l’usine a lieu le 21 novembre 1906.
A partir de 1908, l’usine est autorisée à vendre sa force motrice aux artisans et aux industriels (limitation à 6 chevaux) et aux particuliers (batteuses agricoles). En 1931, l’usine s’équipe d’un moteur diesel d’appoint. Un groupe Dujardin-Alsthom de 220 chevaux, acheté d’occasion, est installé pour suppléer les turbines en période d’étiage. Abandonné en 1957, il est supprimé en 1962. Suite à la nationalisation du secteur de l’énergie en 1946 et à la création d’EDF, le syndicat de Labergement-Sainte-Marie refuse son rattachement et devient une des 170 Entreprises Locales de Distribution d’énergie (ELD) qui conservent leur indépendance. A la toute fin des années 1940, un nouveau groupe turbo-alternateur remplace une des turbines SACM. Il s’agit d’une turbine de type Francis fabriquée par les Ets Dumont et Cie (Pont de Saint-Uze, 26), couplée à un alternateur Alsthom de 260 kVA, mise en service en 1951.
Un bâtiment de stockage est construit à cette époque dans le prolongement oriental de la centrale. Il sera de nouveau agrandi en 2005-2006. Face à une demande sans cesse croissante, l’usine est reliée en 1957 à la sous-station électrique de Beauregard. Une seconde turbine Dumont et Cie, couplé à un alternateur Unelec de 400 kVA, est installée en 1968. Cette même année, le barrage est rehaussé d’1,20 m. En 1982-1983, une microcentrale hydroélectrique est installée sur le Doubs, à Rochejean (elle sera cédée au début des années 1990). Les turbines sont automatisées en 1986. Un nouveau bâtiment à usage de bureaux et d’atelier de maintenance est construit à l’ouest en 1997. Seules sont aujourd’hui en fonctionnement les deux turbines Dumont et Cie, les groupes Alsthom et Cie ayant été conservés en place. La centrale produit une moyenne annuelle de 2 millions de kWh. Le syndicat intercommunal électrique de Labergement-Sainte-Marie (SIEL) continue aujourd’hui la production et la distribution de l’électricité pour environ 15 000 personnes.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 20e siècle
Secondaire :
  • 4e quart 20e siècle
  • 1er quart 21e siècle
Date(s)
1997 : daté par tradition orale
Auteur(s) & personnalité(s)

Blaise, ingénieur civil. XIX-XXe siècles.

Laureaux, ingénieur. 19e-20e siècles

Description


Le barrage de type poids est établi 800 mètres en amont sur le Doubs. D’une hauteur de 9 mètres, il permet le stockage d’environ 100 000 m3. Un canal maçonné souterrain ovoïde achemine l’eau jusqu’à une chambre d’équilibre située juste en amont de la centrale, où elle est envoyée grâce à une conduite forcée accusant un dénivelé de 27 mètres. La centrale est construite en maçonnerie : moellon de calcaire pour le rez-de-chaussée et l’étage (5 logements à l’origine), et béton pour les parties inférieures. Seul le pignon ouest est bardé de plaques de tôle.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • parpaing de béton
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • rez-de-chaussée surélevé
  • rez-de-chaussée
  • 1 étage carré
  • 2 étages de comble
  • étage en surcroît
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 322/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 322/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 322/3
  • 3 P 322/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1965)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 322/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1965)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 322/5
  • 7 S 60 Cours d'eau et usines (1819-1906)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 7 S 60 Cours d'eau et usines (1819-1906)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 S 60
  • 401 S 3 Usines électriques (1903-1919)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 401 S 3 Usines électriques (1903-1919)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 401 S 3
  • Defrasne Alexandre. Edition spéciale SIEL (1897-2007), 2006
    Defrasne Alexandre. Edition spéciale SIEL (1897-2007). Racines. [Bulletin municipal de Labergement-Sainte-Marie], novembre 2006, n°27.
  • Vionnet Pierre-Albert, directeur du SIEL, Labergement-Sainte-Marie, 2015
    Vionnet Pierre-Albert, directeur du SIEL, Labergement-Sainte-Marie, 2015

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Doubs
Hydrographie : le Doubs
Dénomination : centrale hydroélectrique
Parties constituantes non étudiées :
  • salle des machines
  • bureau
  • barrage
  • bief de dérivation
  • conduite forcée
  • logement
Carte interactive
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