Machine à graver (machine à guillocher Lienhard) ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

Brevetée en Suisse, la machine a été fabriquée en 1904 par la société Lienhard, établie à La Chaux-de-Fonds (au 147 Nord en 1903). Suivant ses publicités, l'entreprise du mécanicien Robert-Alfred Lienhard est à cette époque spécialisée dans les "machines à graver, tours à guillocher automatiques et machines à réduire sur acier". Cette machine est un tour à guillocher (dit "tapisserie"). Elle a été acquise avec treize autres du même constructeur (huit tours "tapisserie" et cinq machines "ligne droite") par la société Berthet, issue de l'atelier créé vers 1888 par Joseph Berthet. Cette dernière s'en sert pour orner ses boîtiers de montre en reproduisant le décor de fond de boîte de poche, donné par une "patronne" (modèle de plus grande dimension), associé à un décor guilloché (guillochis formé de lignes incisées, droites ou ondulées, entrelacées ou non), technique appliquée dès 1770 à la boîte de montre. La machine a été modernisée dans les années 1980 par l'ajout d'un moteur électrique.

Période(s)

Principale :

1er quart 20e siècle

Date(s)

1904 : porte la date

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Robert-Alfred Lienhard, fabricant, signature

Lienhard Robert-Alfred : constructeur-mécanicien à La Chaux-de-Fonds (Suisse) à la fin du 19e siècle et au début du 20e, auteur de "machines à graver, tours à guillocher automatiques et machines à réduire sur acier".

Illustrations

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Description

La machine est formée d'éléments en fonte de fer (bâti et roues motrices), en acier et en laiton (roues dentées et molettes). Un palpeur frottant sur le modèle ("patronne") commande, par un système de pantographe, le déplacement d'un burin qui incise la pièce (boîte ou cadran), fixée à l'extrémité de la broche motrice. Modèle et burin sont disposés à angle droit, sur un bâti qui peut pivoter par rapport à la pièce pour effectuer la gravure sur une forme courbée (tel le fond bombé d’une montre de poche). La patronne (en laiton ou en ébonite) ayant un diamètre de 14 cm, la gravure s'accompagne d'une réduction du motif.
Selon Pierre Berthet, la machine a "trois niveaux de gravage pilotés par le palpeur commandant le burin, avec réglage automatique sur forme "chevé" (c.a.d. sur des couvercles, fonds de boîte ou pièces bombés). Elle effectue en suivant la courbe de la pièce : 1) le décor "guilloché" décor automatique d’une gravure "grain" sur le fond de la pièce (appelé "grain d’orge" ou "grain de riz"), réalisé par des jeux de roues avec des crans (dont les combinaisons sont multiples pour donner des effets très variés en fond de gravure) ; 2) le décor "tapisserie", copie d’un décor fait sur une patronne en ébonite ou bronze, posée sur un 1er plateau (ce décor est repris "à l’échoppe", burin du graveur manuel pour relever les formes et contours. Ex. : feuilles, fleurs, etc.) ; 3) le décor guilloché dit "double effet" réalisé par des jeux de roues supplémentaires ou une seconde patronne posée sur un 2e plateau, ce qui permet de graver un effet intermédiaire entre le fond guilloché et le décor dit tapisserie."
Un système de came à l'arrière permet de "régler le travail sur le rayon" (c'est-à-dire de graver des pièces bombées) ; la grosseur du grain peut varier en sélectionnant l'une des trois roues dentées proches du modèle. Initialement manuel, l'entraînement s'effectue avec un moteur électrique VEM de 0,12 kW. La machine est fixée sur un établi en bois feuillu (chêne ?) : un fort plateau (avec échancrure partielle, arrondie, à l'avant) supporté par quatre pieds inclinés et muni d'un tiroir en résineux.

Catégories :

industrie de mécanique de précision

Structures :

produit élaboré d'origine minérale solide en masse, produit fini

État de conservation :

en service, oeuvre complétée

Source(s) documentaire(s)

Témoignages oraux

Berthet Gérard (témoignage oral)
Berthet Gérard, responsable du site de Charmauvillers de la société Berthet Horlogerie. Charmauvillers
Berthet Pierre (témoignage oral)
Berthet Pierre, gérant de la Sarl Berthet, à Villers-le-Lac et Charmauvillers

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)

Dénomination : machine à graver

Parties constituantes non étudiées :

moteur électrique