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USINE MÉTALLURGIQUE D'ECHALONGE, ACTUELLEMENT LOGEMENT

70 - Essertenne-et-Cecey

Echalonge

  • Dossier IA70000327 réalisé en 2008
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Charpente de la halle à charbon. Extrémité sud. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Un fourneau et un moulin sont construits à partir de février 1544 par Claude Agnus de Gray, fermier des étangs d'Echalonge et de Bassoles. L'établissement industriel est autorisé par lettres patentes du 5 juin 1544. Il est ruiné en 1595 par les soldats d'Henri IV, lors de la tentative d'annexion de la Franche-Comté, mais rétabli peu après. Le terme de haut fourneau apparaît pour la première fois en 1603 - on parlait de fourneau auparavant -, et une forge lui est annexée vers 1600. Le site est détruit en 1636, au début de la Guerre de Dix Ans. Le haut fourneau et le moulin sont rétablis au cours de l'année 1651 par Jean Chirard, mais la forge ne sera pas reconstruite. La maison du maître de forges n'est achevée qu'en 1657. L'usine est endommagée en 1668 par les troupes de Louis XIV lors de la première conquête de la Province. En 1687, Louis Fabry de Montcault, propriétaire du haut fourneau d'Autrey (étudié IA70000325) et de la forge de Loeuilley (étudiée IA70000330), acquiert Echalonge. Jusqu'en 1831, les trois usines seront fréquemment affermées ensemble. Dans la seconde moitié du 18e siècle, la production annuelle de fonte varie de 500 à 800 t. Acquis par Jean-Baptiste Jobard en 1831, le haut fourneau est équipé trois ans plus tard d'une machine à vapeur d'appoint utilisant la chaleur perdue du gueulard. Un logement ouvrier est construit vers 1835. Le haut fourneau s'éteint vers 1877, et est détruit peu après. Le site a ensuite été occupé par une exploitation agricole. Les éléments bâtis subsistants, ainsi que le réseau hydraulique alimenté par l'étang, ont été inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1993. A partir de 1834, Adéodat Dufournel, Laurent et Thomas, ingénieurs civils centraliens, mettent au point un système de récupération de la chaleur perdue du haut fourneau. Deux chaudières, chauffées par la chaleur perdue du gueulard, alimentent une machine à vapeur de 8 ch. Celle-ci sert de moteur auxiliaire à la roue hydraulique, qui actionne la soufflerie du haut fourneau. Ce procédé est progressivement adopté par les hauts fourneaux de la vallée de la Saône. En 1834, Jobard fait des essais concluants pour substituer du bois desséché au charbon de bois introduit dans le haut fourneau. En 1855, le maître de forges Huot remplace la machine à vapeur et substitue aux installations primitives deux chaudières provenant de son fourneau d'Autrey, et fabriquées par les ateliers Derosne (Paris, 75).
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 16e siècle
  • 18e siècle
  • 2e quart 19e siècle

Description


Des deux halles à charbon construites contre la chaussée de l'étang d'Echalonge, il ne subsiste que la halle sud, construite en moellon de calcaire, pourvue d'une charpente en bois et d'un toit à longs pans et demi-croupes. Le logement patronal, remanié au 19e siècle, est construit en rez-de-chaussée. Le logement ouvrier, à un étage carré, est également en moellon de calcaire enduit, couvert d'un toit à demi-croupes.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • tuile plate
Etages :
  • 1 étage carré
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place
  • énergie thermique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

  • Dessin représentant le haut fourneau d'Echalonge et la chaudière de la machine à vapeur [...].
    Dessin représentant le haut fourneau d'Echalonge et la chaudière de la machine à vapeur [...]. Lavis, plume, 1834.
    Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : F 14 4473 dos. 39
  • Plans et dessins annexés à la demande de MM. Huot frères [...] à l'effet d'obtenir l'autorisation de poser deux chaudières à vapeur [...].
    Plans et dessins annexés à la demande de MM. Huot frères [...] à l'effet d'obtenir l'autorisation de poser deux chaudières à vapeur [...]. Papier, plume, lavis, 1856, échelle 1:500.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 303 S 1
  • Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [détail du fourneau].
    Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [détail du fourneau]. Lavis, plume, par Besancenot, le 13 mai 1833, échelle 1:10 000.
    Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : F 14 4473 dos. 39
  • Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [détail : la forêt d'Autrey].
    Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [détail : la forêt d'Autrey]. Lavis, plume, par Besancenot, le 13 mai 1833, échelle 1:10 000.
    Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : F 14 4473 dos. 39
  • Plan et figure géométrique de la forêt d'Autrey mesure arpenté au mois d'août 1705 par les arpenteurs du Roy [...], plan formé et figuré par Claude Dausse en 1764 [détail : le haut fourneau d'Echalonge].
    Plan et figure géométrique de la forêt d'Autrey mesure arpenté au mois d'août 1705 par les arpenteurs du Roy [...], plan formé et figuré par Claude Dausse en 1764 [détail : le haut fourneau d'Echalonge]. Encre et aquarelle, Ingres sur toile, 1764, échelle en perches.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 41 E suppl. 3
  • Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [...].
    Plan géométrique du haut fourneau et de l'étang d'Echalonge [...]. Lavis, plume, par Besancenot, le 13 mai 1833, échelle 1:10 000, par Besancenot (géomètre)
    Lieu de conservation : Archives nationales, Paris - Cote du document : F 14 4473 dos. 39

Informations complémentaires

Observations :
L'histoire du haut fourneau d'Echalonge est bien connue du milieu du 16e jusqu'à la fin du 17e siècle grâce aux archives conservées à la Chambre des Comptes de Dole, laquelle en a assuré la gestion pendant cette période. Bien que privé de son haut fourneau, le site métallurgique conserve une halle à charbon, vraisemblablement datée du 18e siècle, ainsi que deux logements. Au 19e siècle, alimenté par l'étang, le réseau hydraulique complexe assurait le fonctionnement de la soufflerie et d'un lavoir à bras, et approvisionnait une fontaine.
Eléments remarquables : entrepôt industriel
Protection
inscrit MH partiellement : 1993/04/05


Façades et toitures de la maison du maître de forges, du logement des ouvriers et de la halle à charbon ; réseau hydraulique en totalité depuis la chaussée de l'étang jusqu'à la réunion des canaux en aval, y compris la partie enterrée des canaux, les ponts et l'ancien lavoir à bras (dit le petit étang) (cad. B3 381, 382 ; ZA 49, 50 ; ZB 33, 35) : inscription par arrêté du 5 avril 1993

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : ruisseau de l'étang d' Echalonge
Dénomination : usine métallurgique
Parties constituantes non étudiées :
  • entrepôt industriel
  • logement d'ouvriers
  • logement patronal
  • étang
Carte interactive
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