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HÔTEL CHIFFLET

25 - Besançon

Îlot Poste - Granges - 23 rue des Granges

  • Dossier IA25000590 réalisé en 1996 revu en 2009
  • Auteur(s) : Christiane Roussel
restitution isométrique des différentes parties de l'hôtel. D'après un plan de 1798 (archives départementales du Doubs, Q (plan) 7). © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du Patrimoine

Historique


Le fonds de l'hôtel est constitué à partir du 16e siècle, tout d'abord grâce à Laurent Chifflet qui acheta le 23 juin 1555 une portion de maison située rue des Granges, puis le 3 février 1566 une maison avec jardin, verger et vigne dans la même rue. Son fils Jean compléta le fonds le 2 mai 1586 par l'achat de trois ouvrées de vigne dans le clos Saint-Paul, puis le 8 mars 1597 par l'acquisition d'une autre portion de terrain au même endroit. De la 2e moitié du 16e siècle subsiste la façade postérieure du logis principal. En 1734, la façade antérieure de ce même logis fut rebâtie par l'architecte Jean-Pierre Galezot (avec la construction probable de l'aile droite sur cour), la date de 1734 étant inscrite sur le tympan en menuiserie du portail. Etienne-Joseph-François Chifflet, président du parlement de Franche-Comté, agrandit la maison par l'achat, en 1744, d'une maison située à gauche de l'hôtel primitif. En 1750, l'architecte Jean-Charles Colombot unifie la façade sur rue en reprenant pour les deux nouvelles travées de gauche le dessin des baies de la partie droite. On lui doit sans doute aussi la création de l'aile gauche dans la première cour, du logis secondaire entre les deux cours et de l'aile gauche située dans la deuxième cour. En 1787, Ferréol-Xavier Chifflet d'Orchamps rachète une maison et un grand jardin situés vers le couvent des annonciades pour y bâtir une serre considérée à l'époque comme une installations très moderne. Vendu comme bien national en 1793, l'édifice est restitué à Ferréol-Xavier Chifflet d'Orchamps après la Révolution, puis vendu en lots par Ferdinand son fils en 1839. Les bâtiments d'habitation sont achetés par l'imprimeur Joseph Outhenin-Chalandre. L'immense jardin, qui s'étendait jusqu'à la caserne Saint-Pierre et au fond duquel était située la serre qui subsiste toujours, donna lieu dans la 2e moitié du 19e siècle et au début du 20e siècle, à diverses opérations d'urbanisme comme l'extension de la rue Proudhon et la construction de la grande poste en 1910. Dans le courant du 20e siècle, le rez-de-chaussée du logis sur rue a perdu sa fonction résidentielle au profit de deux boutiques encadrant le portail d'entrée. Les memblres de la famille Chifflet ont donné, entre le 16e et le 19e siècle, des érudits, des juristes et des médecins renommés et ont aussi exercé à Besançon des fonctions municipales et parlementaires de haut niveau. Jean-Jacques Chifflet (1588-1660) qui eut le titre de médecin du roi d'Espagne Philippe IV, mais était aussi un grand lettré est sans doute le plus connu à cause de la publication à Lyon en 1618 de son "Vesontio", une histoire de la ville de Besançon qui eut d'emblée une renommée internationale.
Période(s)
Principale :
  • 1ère moitié 18e siècle
Secondaire :
  • 2e moitié 16e siècle
  • 4e quart 18e siècle
Date(s)
1734 : porte la date
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 15/06/1686 - date de décès : 18/06/1742

Jean-Pierre Galezot, sculpteur et architecte. Né à Besançon (Doubs) le 15 juin 1686, mort dans cette même ville le 18 juin 1742. Fils de Jean Galezot, menuisier-sculpteur à Besançon.

Date de naissance : 14/04/1729 - date de décès : 01/11/1782

Architecte. Né à Besançon (Doubs) le 14 avril 1729, mort dans la même ville le 1er novembre 1782. Père de Claude-Antoine Colombot.

Date de naissance : 21/01/1588 - date de décès : 20/04/1673

Jean-Jacques Chifflet, docteur en médecine. Né à Besançon (Doubs) le 21 javnier 1588, mort à Bruxelles le 20 avril 1673. Fils de Jean Chifflet, médecin (1550-1602) Il effectua des missions diplomatiques à la cour de Bruxelles pour les gouverneurs de Besançon. Il s'installe à Bruxelles en 1623.

Description


L'édifice actuel est constitué d'un logis principal sur rue et de deux ailes de part et d'autre de la première cour, d'un autre logis parallèle au principal situé entre les deux cours, prolongé par une aile à gauche de la deuxième cour. Il est distribué par deux passages cochers en enfilade et deux escaliers à cage ouverte situés de part et d'autre de l'aile droite de la première cour, des escaliers dans-oeuvre en charpente distribuant les ailes gauches de la première et de la deuxième cour. Le logis principal est bâti sur un sous-sol voûté d'arêtes. L'ensemble est en pierre de taille sauf les façades postérieures des deux logis, ainsi que l'aile dans la deuxième cour, qui sont en moellon enduit. Au rez-de-chaussée de cette dernière se trouvaient des remises (une seule subsiste). A son extrémité est situé un bûcher à claire-voie de bois.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile plate
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Couvrement :
  • voûte d'arêtes
  • voûte en berceau
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier de distribution extérieur, escalier tournant à retours avec jour, cage ouverte en maçonnerie
  • escalier de distribution extérieur, escalier tournant à retours sans jour, cage ouverte en maçonnerie
Typologie :
  • hôtel sur rue

Source(s) documentaire(s)

  • Besançon : extrait du plan cadastral, 1974, section AD
    Besançon : extrait du plan cadastral, 1974, section AD.
  • Plan d'ensemble découpé en lots
    Plan d'ensemble découpé en lots. Dessin à la plume aquarellé, 1798 par Colombot, Claude-Antoine (architecte)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : Q (plan) 7

Informations complémentaires

Observations :
Malgré la disparition du jardin, l'édifice conserve l'essentiel de son bâti tel qu'il était décrit dans la reconnaissance du 26 août 1793 en vue de sa vente comme bien national. Il constitue aussi un lieu de mémoire puisqu'il a abrité entre le 16e et le 19e siècle, plusieurs générations de grands érudits de la famille Chifflet ainsi que leur célèbre bibliothèque et collection d'art.
Thématiques :
  • demeures bisontines
Aire d’étude et canton : Besançon centre
Dénomination : hôtel
Parties constituantes non étudiées :
  • bûcher
  • logement
  • remise
  • jardin
  • serre
  • cour
Carte interactive
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