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USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES BELZON PUIS SIMON) DITE LA GRANDE FABRIQUE

25 - Morteau

13 rue Pasteur

  • Dossier IA25001728 réalisé en 2012 revu en 2017
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue extérieure de l'usine, 1885. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Originaire des Pyrénées-Orientales (il réside en 1874 rue Saint-Sauveur à Perpignan), l'ingénieur mécanicien Barthélemy dit Elie Belzon (1838-1911) invente une montre (la "Souveraine"), pour laquelle il prend des brevets les 23 septembre 1878 (préfecture de l'Hérault, n° 126 555) et 20 mars 1879 (préfecture du Doubs, n° 129 383), en 1886 à Londres, etc. Pour la fabriquer, il souhaite s'installer dans le Haut-Doubs et, après un premier projet sans suite au Russey, il s'établit à Morteau. Il crée le 1er juillet 1879 une société en nom collectif "pour l'exploitation de la montre Belzon" avec le négociant mortuacien Ferdinand Blanc et le directeur de l'agence Havas de Montpellier Alexandre Couturier. Le capital étant insuffisant, il fait entrer deux bailleurs de fonds parisiens - Arnaud de Foïard (6 rue de la Terrasse) et le marquis Gabriel Gérard Jacobé de Maurois (160 faubourg Saint-Honoré) - dans la Société Belzon, dont l'acte de fondation est signé à Paris le 31 mai 1880. Le fonds social est fixé à 440 000 F (100 000 F apportés par Belzon sous la forme de ses brevets et 50 000 F par chacun de ses associés initiaux, 200 000 F par les Parisiens). Belzon est aidé par son frère François (1853-1926), mort à Bavilliers (Territoire de Belfort) où son fils Hippolyte François Léopold (1883-1961) créera en 1919 une fabrique de moteurs électriques. Il achète le 28 juillet 1880 un terrain de 2 ha au lieu-dit les Corvées et fait construire en 1880 et 1881 une vaste usine toute en longueur, équipée d'une machine à vapeur verticale de 4 ch et éclairée à l'électricité. L'établissement ouvre en 1881, sous la direction technique de Charles Mercier ; il est inauguré le 31 octobre de cette année, puis de manière plus solennelle en novembre 1882. Comme l'indique son papier à en-tête ("Fabrique de montres à cent sous, avec remontoir et mise à l'heure"), Belzon souhaite réaliser au sein de sa manufacture la fabrication mécanique complète de montres bon marché (5 F au lieu des 9 à 12 F habituels). Il introduit à Morteau le modèle industriel qui se développe en Suisse et prévaut outre Atlantique, privilégiant mécanisation et interchangeabilité. Toutefois, le manque de trésorerie conduit à son éviction et à une succession rapide de propriétaires.
La société Belzon est en liquidation dès octobre 1880. Ses biens sont repris par César Zivy dès août 1881 et, selon le cadastre, appartiennent en 1882 à Zivy, Schwob et Bloch à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et New York (Etats-Unis) : juif alsacien, Théodore Schwob a fondé en 1862 sa société d'horlogerie (Schwob Frères et Cie) à La Chaux-de-Fonds et ouvert en 1874 un réseau commercial aux Etats-Unis (il créera en 1895 la Tavannes Watch Co) ; successeur de H. et C. Zivy Frères, César Zivy est aussi horloger à La Chaux-de-Fonds, exploitant la marque Army Lever ; Samuel Bloch est négociant à New York. Propriétaires suivants : l'horloger Emile Davoust (31 rue de Moscou, à Paris) le 1er septembre 1882, après recours aux tribunaux pour annuler la vente précédente ; Charles Henri de Bois-Lucy (64 rue Taitbout, à Paris) le 23 février 1884, lequel fonde l'année suivante la Société générale d’Horlogerie (siège au 31 rue Caumartin et comptoir de vente au 104 boulevard Sébastopol), dirigée par Haas. En 1885, selon un journaliste, "l'usine emploie actuellement un millier d'ouvriers et produit de 300 à 500 montres par jour." Le chiffre du personnel, englobant les travailleurs à domicile, est exagéré : la capacité de cette usine est, selon les sources, de 400 à 800 personnes et doit certainement plutôt se trouver dans la fourchette basse de cette estimation.
La société Haas reprend l'affaire en 1890 et l'exploite jusqu'en 1894 (deux sociétés de ce nom sont signalées : J. Haas et Cie et B. Haas Jeune ; cette dernière est une SA au capital de 630 000 F avec siège au 104 boulevard de Sébastopol à Paris, dissoute à la fin de 1893). Elle doit faire face, du 11 au 15 mai 1891, à une grève réunissant 40 ouvriers (sur 200) en réaction à l'annonce d’une baisse de 10 à 20 % des salaires. Les ouvriers seraient en 1894 au nombre de 412 (c'est le nombre de paies bimensuelles délivrées en mars). En 1896, l'établissement est dirigé par Charles Nivert (16 rue Bleue, Paris), fondateur de la Société de l'Usine d’Horlogerie de Morteau (SA au capital de 400 000 F, dans laquelle on retrouve Benjamin Haas). En 1900, le directeur de la Grande Fabrique d'Horlogerie de Morteau est Alfred Berthoud et son propriétaire l'ancien homme politique Alexandre Estignard (25 rue du Clos à Besançon). La société produit différents types de montres (dont des Roskopf), avec échappement à cylindre ou à ancre, des boîtes, des ébauches, des remontoirs, etc. En ce début de 20e siècle, elle doit faire bâtir des logements ou en acheter pour loger son personnel.
Le site est acquis en 1911 par Juda Simon (1879-1959), d'origine grecque, qui dispose d'un comptoir de vente au 14 rue de Rivoli à Paris (il sera au n° 120 de la même rue à la fin des années 1930, au 70 rue La Fayette en 1926) et aura en 1923 des bureaux à La Chaux-de-Fonds (66 rue Léopold-Robert). Il produit des montres sous les marques Alta, Evzona, Mirande, Radia, Sim, Tempograph et Ortho-Magnétique. Il est adepte d'une publicité agressive et déclare que sa maison, "fondée en 1904", est "La plus grande fabrique d'horlogerie de France - Fournisseur de l'Etat". En 1930 cependant, une statistique la dit "peu importante" : elle emploie 25 personnes (16 hommes et 9 femmes), dont 10 Suisses. En 1936-1937, Simon quitte Morteau pour Quingey où il crée, sur le site des anciennes forges, la société des Usines métallurgiques de Quingey spécialisée dans la production d’ustensiles ménagers : couverts en aluminium puis en inox et plats en inox (sur ce site seront aussi fabriquées des boîtes de montre après le rachat de la Sodem, 31 avenue Clemenceau à Besançon). Les bâtiments abritent alors divers ateliers et commerces, et des logements. Ils sont vendus par bouts au milieu des années 1950 (à la société coopérative de consommation L'Avenir, aux entrepreneurs Moyse et Romeo Briccoli et au doreur Robert Vieille-Midat) et au milieu de la décennie suivante (à l'imprimeur André Genre, auparavant au 5 bis Grande Rue). La coopérative l'Avenir, qui a acquis la partie sud-ouest de l'usine, fait construire en 1955 entre elle et la rue Pasteur, par l'entrepreneur Martignoni, un commerce qui sera "le premier libre-service de la ville en 1960". Les locaux abritent aussi, au rez-de-chaussée, la fabrique de boîtes et d'écrins de Jean Chuard (société Publigam, fabrique de présentoirs, objets et montres publicitaires, signalée en 1955 au 4 rue Pasteur et qui s'installera par la suite dans l'usine Panneton, aux 11 et 13 rue René Payot).
Tous les bâtiments sont détruits en 1989-1990 et remplacés dans le courant de la décennie 1990 par des immeubles, des commerces et un parking.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 3e quart 20e siècle
Date(s)
1880 : daté par source

Description


La Grande Fabrique se composait de deux bâtiments en retour d'équerre. Construit en moellons calcaires enduits, orienté sud-ouest / nord-est, le plus important mesurait 104 m de long. Il était composé de cinq corps accolés : deux corps d'ateliers, sur deux niveaux, séparés et encadrés par trois pavillons, sur trois niveaux. Couverts de toits à longs pans, les ateliers se signalaient par une quasi-disparition des murs due à la multiplication des fenêtres. Les pavillons formaient avant-corps : au centre celui du directeur, à l'est le "régisseur" et à l'ouest le comptable. Coiffés de toits en pavillon, celui du centre doté d'un clocheton et d'une horloge monumentale, ils avaient des baies à encadrement en briques (en arc segmentaire au rez-de-chaussée et au 1er étage, droit au 2e). Le deuxième bâtiment, en retour d'équerre au sud, était en rez-de-chaussée, avec comble. Ses murs étaient en parpaings ou briques de mâchefer laissés apparents, ses baies en briques grises avec arc segmentaire, son toit à longs pans et pignons couverts. Les couvertures faisaient appel à la tuile mécanique.
Murs :
  • calcaire
  • résidu industriel en gros oeuvre
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 2 étages carrés
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre
Energie utilisée :
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 3044
  • Papiers à en-tête et catalogue de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, décennies 1890-1930
    Papiers à en-tête et catalogue de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, décennies 1890-1930
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la Grande Fabrique d'Horlogerie de Morteau, 22 novembre 1899
    Papier à en-tête de la Grande Fabrique d'Horlogerie de Morteau, 22 novembre 1899
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, 12 septembre 1927
    Papier à en-tête de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, 12 septembre 1927
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, 21 octobre 1936
    Papier à en-tête de la Fabrique d'Horlogerie de Morteau J. Simon, 21 octobre 1936
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs) J. Simon [catalogue], années 1920-1930
    Fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs) J. Simon [catalogue]. - [Ets J. Simon] : [Morteau], s.d. [années 1920-1930]. 28 p. : tout en ill., 13,5 x 21,5 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Documents publicitaires de la fabrique de montres Radia, à Morteau, 1ère moitié du 20e siècle
    Documents publicitaires de la fabrique de montres Radia, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle]. Cf. annexes
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Document publicitaire de la fabrique de montres Sim, 1ère moitié du 20e siècle
    Document publicitaire de la fabrique de montres Sim, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle]. Cf. annexes
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Facture à en-tête des Usines J. Simon, 11 avril 1952
    Facture à en-tête des Usines J. Simon, 11 avril 1952
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Papier à en-tête de la société Chuard, 17 janvier 1955
    Papier à en-tête de la société Chuard, 17 janvier 1955
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Morteau - Rue de la Gare, 4e quart 19e siècle [entre 1896 et 1899]
    Morteau - Rue de la Gare, carte postale, s.n., s.d. [4e quart 19e siècle, entre 1896 et 1899]Datation : les ateliers Panneton sont en cours de construction.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • 3. - Morteau. - La Grande Fabrique, limite 19e siècle 20e siècle [avant 1908]
    3. - Morteau. - La Grande Fabrique, carte postale, s.n., [limite 19e siècle 20e siècle, avant 1908], Farine Frères et Droël éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 22 septembre (?) 1908 (tampon) au recto.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], 1er quart 20e siècle [entre 1900 et 1903]
    Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1900 et 1903], Charles Pierre éd. à Morteau. Porte les dates 14 juin 1903 (manuscrite) au recto et 15 juin 1903 (tampon) au verso. 1900 = maison de Charles Barbier.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 18. Morteau [vue plongeante sur la ville depuis le nord-ouest], 1er quart 20e siècle [avant 1908]
    18. Morteau [vue plongeante sur la ville depuis le nord-ouest], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1908], Farine Frères et Droël éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 20 avril 1908 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau - Vue générale [depuis le nord-ouest], 1er quart 20e siècle
    Morteau - Vue générale [depuis le nord-ouest], carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Excursion en Franche-Comté. 3 - Morteau (Doubs). - La Grande Usine, 1er quart 20e siècle
    Excursion en Franche-Comté. 3 - Morteau (Doubs). - La Grande Usine, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], Teulet éd. à Besançon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • 5. - Morteau (Doubs). La Grande Fabrique, 1er quart 20e siècle
    5. - Morteau (Doubs). La Grande Fabrique, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle], C. Lardier éd. à Besançon. Porte la date 13 septembre 1925 (manuscrite) au verso. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - 1978, p. 40.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • 1252. Morteau - Vue sur la Côte, 1er quart 20e siècle
    1252. Morteau - Vue sur la Côte, carte postale, par Simon, s.d. [1er quart 20e siècle], Simon éd. à Maîche. Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 116.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau (Doubs). 22174 A - Vue panoramique, 3e quart 20e siècle [avant 1960]
    Morteau (Doubs). 22174 A - Vue panoramique, carte postale, s.n., [3e quart 20e siècle, avant 1960], Cim éd., Combier impr. à MaconPorte la date 23 août 1960 (manuscrite et tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Schwartzmann Frères. Montres. Fournitures d'horlogerie. Rue R. Payot à Morteau. Projet d'extension des magasins et bureaux, 1966
    Schwartzmann Frères. Montres. Fournitures d'horlogerie. Rue R. Payot à Morteau. Projet d'extension des magasins et bureaux, dessin (tirage à l'ammoniaque), par l'architecte DPLG Jean Arbaret, Besançon 1966- 1. Plan de situation [et] Plan masse, Besançon le 2 novembre 1965 modifié le 24 février 1966, 1/2 000 et 1/200, 50,5 x 87 cm- 2. Plan du rez de chaussée [et coupe], Besançon le 25 janvier 1966 modifié les 11, 21 et 24 février 1966, 1/50, 60,5 x 92,5 cm- 3. Façades, Besançon le 24 février 1966, sans échelle [1/50], 59,5 x 92,5 cm
    Lieu de conservation : Collection particulière : Gilles Schwartzmann, Morteau
  • Cros, Roland. Recherches généalogiques
    Cros, Roland. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Sanchez, Christophe. De Théodore Schwob (1839-1896) horloger originaire de Hégenheim à Cyma Watch Co SA, 2012
    Sanchez, Christophe. De Théodore Schwob (1839-1896) horloger originaire de Hégenheim à Cyma Watch Co SA. Hégenheim Buschwiller, Bulletin de Cercle d'Histoire de Hégenheim Buschwiller, 2012. Document accessible en ligne : http://judaisme.sdv.fr/synagog/hautrhin/g-p/hegenh/horloge/cyma.htm (consultation : 6 décembre 2017)
  • Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères], 1er quart 21e siècle
    Schröter, Andreas. [Mikrolisk, base de données des marques déposées horlogères]. - 1er quart 21e siècle. Accessible en ligne sur le site Mikrolisk (The horological trade mark index) à l'adresse : http://www.mikrolisk.de/
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Dalmau, Gaby. Quingey Septembre 2007. Commerces, artisans, agriculteurs, activités diverses. De la première partie du 20ème siècle, jusqu’aux années 1950/1960 environ, 2007
    Dalmau, Gaby. Quingey Septembre 2007. Commerces, artisans, agriculteurs, activités diverses. De la première partie du 20ème siècle, jusqu’aux années 1950/1960 environ. - 2007. Document accessible sur internet : http://quingey-dalmau.pagesperso-orange.fr/commerce_annees_50/commerce_annees_50_quingey.htm (consultation : 9 juin 2016)
  • Le département du Doubs, 1923
    Le département du Doubs. - [S.l.] : [s.n.], 1923 : ill. N° spécial de « L’Illustration économique et financière », supplément du 4 août 1923
  • La fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs), 4 juillet 1885
    La fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs). L'Illustration, n° 2210, 4 juillet 1885, p. 13-14 : ill. Article illustré par une page de quatre gravures signées Poyet. Voir en annexe.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Frédéric dit le Grand. L'usine de Morteau et ses ouvriers, 6 mai 1894
    Frédéric dit le Grand. L'usine de Morteau et ses ouvriers. La Fédération horlogère suisse, 6 mai 1894, n° 37, p. 156.
  • La Grande Fabrique, 2e semestre 1988
    La Grande Fabrique. Horlogerie ancienne, Revue de l'Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, n° 24, 2e semestre 1988, p. 22-23 : ill.
  • La Grande Fabrique, début d'un riche passé horloger, 4 septembre 1988
    La Grande Fabrique, début d'un riche passé horloger. L'Est républicain, édition du Doubs, 4 septembre 1988, ill.
  • Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs, 1998
    Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs. - S.l. [Morteau] : s.n. [Impr. Bobillier], 1998. 244 p. : ill. ; 23 cm.
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Leiser, Henri. La création des syndicats horlogers ouvriers et patronaux dans le val de Morteau, 2017
    Leiser, Henri. La création des syndicats horlogers ouvriers et patronaux dans le val de Morteau. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 79-86 : ill.
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
    Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Leiser Henri (témoignage oral)
    Leiser Henri, fils d'André Leiser et historien du val de Morteau. Morteau
  • Viennet Jean-Pierre (témoignage oral)
    Viennet Jean-Pierre, ancien horloger, fondateur de l'association HorloPassion

Informations complémentaires


Article publié dans : L'Illustration, n° 2210, 4 juillet 1885, p. 13-14 : ill.

Un de nos collaborateurs étant allé voir le Saut du Doubs et passant par Morteau, fut surpris de trouver, dans ce petit pays, une usine colossale et en pleine activité. Il apprit que cette usine était celle de la Société française d'horlogerie et que cette Société, composée de quelques gros capitalistes parisiens, venait de prendre pour directeur M. B. Haas jeune, le grand industriel bien connu.
Notre collaborateur, désireux de voir l'intérieur de cet établissement, se présenta au directeur de l'usine qui se mit gracieusement à sa disposition. C'est ainsi qu'il put visiter une trentaine d'ateliers admirablement outillés et se rendre compte de la fabrication des montres par procédés mécaniques, depuis la création de l'ébauche jusqu'à la montre terminée. Tous ces ateliers offrent au visiteur le plus puissant intérêt, particulièrement ceux des ébauches, des échappements, des mécanismes, du réglage et des observations chronométriques, de la fabrication des boîtes, de la gravure, du dorage et du nickelage, etc.
L'agencement est des plus modernes et des plus remarquables ; tous les ateliers et les bureaux sont reliés par le téléphone au bureau du Directeur ; l'éclairage se fait par l'électricité.
Il faudrait de nombreuses pages pour raconter ce qui se voit et ce qui se fait en cette usine ! On y entre des lingots d'or, d'argent, d'aluminium, de cuivre, de nickel, d'acier ; et tout cela, après avoir été fondu ou travaillé, sort en montres terminées, car rien ne se fait au dehors. L'usine emploie actuellement un millier d'ouvriers et produit de 300 à 500 montres par jour.
Emerveillé, et voulant emporter un souvenir de ce magnifique établissement, notre collaborateur pria le directeur de l'usine de lui céder un carton de montres nickel et aluminium, que celui-ci eut la gracieuseté de lui abandonner au prix de gros soit à 20 fr. l’une, ce qui n'est rien, quand on songe qu'il s'agit de montres à ancre ligne droite, 15 rubis, de véritables demi-chronomètres, ne variant pas, qui non seulement sont garanties pour la bonne marche, mais sont garanties même contre la casse, ce qui ne s'est jamais vu et ce qui s'explique en ce que les diverses pièces de la montre étant faites mécaniquement, elles peuvent être remplacées de suite et par n'importe quel petit horloger.
La Société française d'horlogerie a eu la main heureuse en prenant pour directeur M. B. Haas jeune, dont la compétence est indiscutable et la réputation universelle. C'est dire que le succès est assuré à cette belle entreprise qu'on peut considérer comme nationale et qui, par l'excellence de ses produits et leur prix modeste, portera un rude coup à l'horlogerie étrangère en faisant faire un grand pas à l'industrie horlogère de la France.
Les horlogers et les négociants qui voudraient voir les échantillons de ces montres peuvent s'adresser boulevard Sébastopol, n° 104, à Paris.

1er document publicitaire de la fabrique de montres Radia, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle] (collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac)

2e document publicitaire de la fabrique de montres Radia, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle] (collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac)

3e document publicitaire de la fabrique de montres Radia, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle] (collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac)

Document publicitaire de la fabrique de montres Sim, à Morteau, s.d. [1ère moitié du 20e siècle] (collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac)
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Complément de localisation :
  • anciennement région de Franche-Comté
Dénomination : usine d'horlogerie
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