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LE MOBILIER DU CIMETIÈRE

39 - Morez

10 allée du 3 Septembre

  • Dossier IM39002229 réalisé en 2000 revu en 2009
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Décor de stèle : mains unies (appelées " alliance " par les marbriers). Tombeau des familles Charles Bailly-Masson et Julien Regad (plan de 1992 : quartier 2 n° 36). © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Depuis son ouverture en 1814 et jusqu'aux travaux de reprise de la décennie 2000, le cimetière de Morez témoigne de deux siècles d'évolution des mentalités et des goûts dans le domaine funéraire, particulièrement sensible à travers l'ornementation des tombeaux et des chapelles funéraires (étudiés en tant qu'architecture, dans la base Mérimée, ou qu'objets, dans Palissy). Outre le souvenir des personnes inhumées, il perpétue le nom des auteurs de ces monuments (qui signent certaines de leurs oeuvres) : auteurs locaux - tels Belloni (exploitant la carrière de Saint-Romain, commune de Pratz), Maurice Guy (qui lui succède), la maison lédonienne Dumalanède Frères, etc. - ou établis dans d'autres régions - tel le Dijonnais Bourgeois. Il reflète aussi le milieu industriel environnant : le recours au métal n'est pas rare, dans une région où les fonderies sont nombreuses (si les tombeaux fabriqués dans l'usine de Baudin - commune de Toulouse-le-Château - pour la famille Jobez ont disparu, un échantillon de fonte d'art de la maison bisontine Saint-Eve Frères et Maillard-Salin est toujours visible). Un objet est particulièrement présent : la plaque funéraire en forme de coeur en tôle émaillée, spécialité de la ville (d'où son nom de"coeur de Morez"), née dans les émailleries créées pour l'industrie horlogère et diffusée à la France entière. La plaque peut aussi être ornée d'une photographie émaillée du défunt : Albin Perrad (1857-1916) est localement réputé être l'inventeur de cette technique, notamment mise en oeuvre par la fabrique morézienne Perrad - Bergoënd. Le vocabulaire symbolique reprend les poncifs du genre : choix des espèces végétales (rose, lierre, pavot, immortelles, olivier, chêne, saule pleureur, etc.), de leur mode de représentation (bouquet, couronne, arbre étêté, etc.), des figures (Vierge, ange, etc.) et autres symboles (croix, agneau mystique, chrisme, urne voilée, chandelier, etc.). Le motif des mains enlacées est assez fréquent : reconnaissables par les manches des vêtements, ces mains sont celles d'un homme et d'une femme ; elles composent le motif appelé"alliance"par les marbriers, symbolisant"la certitude que le couple se recomposera avec la mort du survivant ou avec la Résurrection".
Période(s)
Auteur(s) & personnalité(s)

A. Belloni, "sculpteur de monuments funèbres, demeurant à Morez" (sic). 19e siècle.

Guy Maurice, sculpteur à Morez (Jura). 19e siècle.

Informations complémentaires

Aire d’étude et canton : Morez
Parties constituantes non étudiées :
  • clôture de monument funéraire
  • croix funéraire
  • plaque funéraire
Carte interactive
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