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SCIERIE COMMUNALE DE REMORAY

25 - Remoray-Boujeons

rue des Places

  • Dossier IA25001427 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue désaxée de la charpente. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La scierie communale est construite en 1928-1929 au centre du village de Remoray. Un premier établissement hydraulique avait été construit par la commune vers 1830 sur le ruisseau de Corne Gillard (aujourd’hui la Drésine), au lieu-dit le Franois (B 1). En 1855, il abritait une paire de meules et une scie, actionnées par deux roues hydrauliques. En 1879, le bail de location de l’usine était adjugé à J.D. Laresche et E. Petite pour un fermage annuel de 350 francs. En 1891, faute de locataire et compte-tenu du mauvais état du moulin (inexploité depuis 4 ans), la commune tente de le vendre aux enchères publiques. Le moulin sera finalement démoli vers 1897.
La nouvelle scierie est construite d’après des plans et devis dressés le 1er octobre 1925 par Pierre Bel, ingénieur-architecte à Pontarlier. Les travaux pour la "construction d’une scierie mécanique communale" sont adjugés le 26 août 1926 à Joseph Saintot, entrepreneur dans le bâtiment à Pontarlier, pour un montant de 228 051,08 francs. Le bâtiment comprend un étage de soubassement, abritant une cave, la chambre de la chaudière et les massifs supportant les scies et appareils de transmission ; un rez-de-chaussée où prennent place les ateliers de scierie et d’affûtage, un bureau et un vestiaire ; et un étage mansardé accueillant un logement de quatre pièces et une cuisine. Le procès-verbal de réception définitive n’est signé qu’en 1931.
Entretemps, la scierie est équipée d’une scie alternative multiple de type G.70 et d’une scie circulaire de type K.D., du constructeur A. Muller et Cie (Persan-Beaumont, 95), pour un coût de 73 850 francs. Ces machines sont actionnées par une machine à vapeur demi-fixe, modèle NEH 5, d’une puissance de 50 chevaux. Elle est fournie par les Ets Charles Frey à Besançon (représentant du fabricant R. Wolf) pour un montant de 148 804 francs, avec sa cheminée de 29 mètres de haut. En août 1928, l’ingénieur Bel établit un devis de "travaux supplémentaires" pour la construction d’un local pour une machine à vapeur, finalement construit contre le mur ouest, et d’une citerne d’alimentation de 90 m3. En 1929, la commune acquiert et fait installer par le constructeur bisontin Charles Frey un système d’aspiration de la sciure, permettant son acheminement vers la chaudière de la machine à vapeur, pour un coût de 17 590 francs. Le procès-verbal de réception définitive du matériel de scierie et de la machine à vapeur est accordé le 27 décembre 1929, laissant penser à une mise en service au début de l’année 1930.
L’atelier de scierie est couvert d’une (rare) charpente en lamellée-boulonnée, signalée dans un devis comme "charpente cintrée, clouée et scellée". Il semble que la machine à vapeur n’ait pas longtemps été active, l’usine ayant rapidement été reliée au réseau électrique. Louée à des particuliers localement appelés "scieurs", la scierie travaille du bois résineux et produit principalement du bois d’œuvre pour les charpentiers. Elle cesse son activité vers 1970, alors occupée par M. Gillard. Le bâtiment a ensuite abrité un atelier de fabrication, jusqu’à son rachat en 1979 par un particulier, qui l'a (partiellement) converti en habitation.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 20e siècle
Date(s)

Description


Adossé à la pente du terrain, le bâtiment est construit en moellon de calcaire enduit et en béton armé, l’atelier de sciage étant installé à l’étage de soubassement. Son toit à longs pans couvert en tôle est soutenu par une charpente en lamellé-boulonné. Composée de quatre fermes apparentes, chacune d’elle se compose d’un assemblage de six planches de sapin (6 cm d’épaisseur et 50 cm de largeur) montées sur chant, maintenues entre elles et reliées aux pannes par des pièces métalliques (tiges filetées, plaques carrées et boulons). Chaque demi-ferme est solidarisée dans sa partie supérieure par quatre tirants métalliques horizontaux et une pièce de bois cintrée fixée par un double étrier. La charpente est qualifiée d’autoporteuse, les fermes, dépourvues d’entraits, étant prolongées au sol par des jambes verticales, noyées dans la maçonnerie des murs gouttereaux. Dégagé de tout support, l’espace théorique de travail atteint 21 mètres de largeur pour 19 mètres de profondeur. Un entrait double (tige métallique) fixé par deux jambes de force a été installé postérieurement sur deux fermes, pour assurer le maintien d’un châssis de scie. Les pignons nord et sud sont ajourés d’une grande baie segmentaire en béton armé. Originellement couverte de toits perpendiculaires, la travée est du bâtiment, qui abritait le logement et l’atelier d’affûtage, est aujourd’hui couverte d’un appentis en tôle.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • béton armé
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • fer en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Energie utilisée :
  • énergie thermique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 487/2 Matrice des propriétés bâties XIXe siècle
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 487/2 Matrice des propriétés bâties 19e siècle
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 487/2
  • 3 P 487/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 487/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 487/3
  • 3 P 487/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1938).
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 487/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1938).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 487/5
  • OAC 496 6 Archives communales. Travaux divers (1925-1931).
    Archives départementales du Doubs, Besançon, OAC 496 6 Archives communales. Travaux divers (1925-1931).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OAC 496 6
  • OAC 496 11 Archives communales. Locations (1856-1880)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, OAC 496 11 Archives communales. Locations (1856-1880)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OAC 496 11
  • OAC 496 13 Archives communales. Travaux divers (1928).
    Archives départementales du Doubs, Besançon, OAC 496 13 Archives communales. Travaux divers (1928).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OAC 496 13
  • EAC 2743 O 5. Usine communale (1855-1891).
    Archives départementales du Doubs, Besançon, EAC 2743 O 5. Usine communale (1855-1891).
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : EAC 2743 O 5
  • M. Paris, propriétaire, Remoray-Boujeons, 2015.
    M. Paris, propriétaire, Remoray-Boujeons, 2015.

Informations complémentaires

Eléments remarquables : charpente en bois
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs
Dénomination : scierie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • salle des machines
Carte interactive
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