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USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) ULYSSE ANGUENOT

25 - Villers-le-Lac

4 rue du Quartier neuf

  • Dossier IA25001449 réalisé en 2015 revu en 2016
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façades postérieure et latérale gauche. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le bâtiment est construit en 1897 (date portée au-dessus de l'entrée avec les initiales U A) pour Ulysse Anguenot (1849-1937). Fils d'un employé des douanes, Ulysse est placé en 1862 en apprentissage chez César (Césaire ?) Bourgeois à Charquemont (dans la ferme-atelier Bourgeois, de Damprichard ?). Il part en 1865 apprendre le plantage d'échappements (report sur les ponts des points de pivotement des pièces mobiles et perçage des trous correspondants) chez Meusy à Baume-les-Dames. Il s'établit planteur d'échappements en 1871 (1867 ?) et s'associe avec son beau-frère François Xavier Reuille (1851-1888). Lorsque ce dernier décède, il poursuit l'affaire avec une vingtaine de personnes. Il est réputé être le premier de Villers-le-Lac, en 1893, à se lancer dans la fabrication de la montre complète (immédiatement suivi en cela par son beau-frère Paul Moutarlier) : en effet, lorsque le travail en sous-traitance pour la Suisse se ralentit suite à la loi Méline de 1892, il envoie l'un de ses ouvriers, Paul Boiteux, apprendre démontage, remontage et réglage de la montre chez un nommé Clémence à La Chaux-de-Fonds. A son retour, Boiteux forme les autres ouvriers et Anguenot commence à produire des montres au calibre 19 lignes (43 mm). Il embauche aussi un nommé Sommer, de Saint-Imier (canton de Berne, Suisse), pour réaliser des montres à quantième et connaît le succès avec ses calibres 22 x 12 lignes, exportés notamment en Pologne, et ses montres chevalet (munies d'un dispositif permettant de les poser en position dressée sur une surface horizontale). Titulaire d'une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris en 1900, il élargit sa production au tournant du siècle en achetant le fonds de Louis Girardot, spécialisé dans les petites montres à échappement à cylindre (signalé - sans précision de date - par Henry-Louis Belmont à la tête de la fabrique d'ébauches de la Rasse - commune de Fournet-Blancheroche -, ce dernier vient de reprendre l'entreprise fondée en 1886 par son beau-frère Virgile Cupillard, mort en 1900). Il se dit aussi à la fin de la décennie 1900 spécialiste des montres extra-plates et emploie 80 personnes en 1914 (ce chiffre ne tient certainement pas compte des travailleurs à domicile puisque dans son dossier d'attribution de la légion d'honneur, en 1929, il est écrit qu'il a occupé "une centaine d'ouvriers en fabrique et une cinquantaine en dehors"). En 1872, il a épousé Mélusine Moutarlier, qui lui a donné 15 enfants dont 11 ont vécu, notamment : Marius (époux Doerler), Alfred (époux Marchal), André (époux Pétolat) et Gaston (époux Scalabrino puis Maugain). A l'issue de la guerre, en 1919, il cède son affaire à ses fils, qui forment deux sociétés à Villers-le-Lac : Marius Anguenot et Anguenot Frères (réunissant Alfred et Gaston) ; pour sa part, André est associé avec sa belle-famille Pétolat dans l'entreprise Pétolat Frères et Anguenot à Besançon. Alfred (1882-1965) - dont le beau-frère Henri Marchal a un atelier d'horlogerie à Morteau - reprend le bâtiment, qui passe dans les années 1960 à ses propres enfants Robert et Andrée (mariée à Charles Brulard, à la tête de la Sarl Charles Brulard Frères, de Charquemont). On ne sait pas à quelle date l'activité industrielle s'y est arrêtée (dès le premier quart du 20e siècle alors qu'Ulysse fait bâtir une usine au 5 rue de la Perrière ?) et il a depuis été converti en immeuble.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
Date(s)
1897 : porte la date

Description


Le bâtiment a des murs en moellons calcaires enduits et un toit à longs pans, croupes et couverture de tuiles mécaniques. Il comporte un sous-sol, un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble à surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre tournant en bois ; un escalier extérieur droit en maçonnerie, établi contre la façade sud, donne accès au soubassement. Les façades antérieure (ouest) et postérieure (est) sont ordonnancées, avec avant-corps central légèrement saillant. L'étage de soubassement est largement éclairé par des fenêtres horlogères et des fenêtres multiples.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en charpente
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Typologie :
  • baie horlogère
  • baie multiple
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 628 Cadastre de la commune de Villers-le-Lac, [1812-1977]
    3 P 628 Cadastre de la commune de Villers-le-Lac, 1817-1973- 3 P 628 : Atlas parcellaire (18 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Vial et Girardier, 1817- 3 P 628/1-2 : Registre des états de sections (1817 ?) - 3 P 628/3-4 : Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties, 1822-1910- 3 P 628/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 628/10-12 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1973
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 628
  • Fabrique d'horlogerie Ulysse Anguenot vers 1910 [le personnel devant l'usine]
    Fabrique d'horlogerie Ulysse Anguenot vers 1910 [le personnel devant l'usine, photographie, s.n. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978, p. 122.
  • 213 - Villers-le-Lac - Vue générale [vue d'ensemble, depuis l'est], 1er quart 20e siècle
    213 - Villers-le-Lac - Vue générale [vue d'ensemble, depuis l'est], carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], Gaillard-Prêtre éd. à Besançon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 653 - Frontière franco-suisse - Lac-ou-Villers - Vue prise des Bassots, 1er quart 20e siècle [avant 1908]
    653 - Frontière franco-suisse - Lac-ou-Villers - Vue prise des Bassots, carte postale, par Francis Grux, s.d. [1er quart 20e siècle, avant 1908], Francis Grux peintre-éditeur à Maîche
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 360. Villers-le-Lac [les rues du Doubs et du Lac vues de la rive droite], années 1920 ?
    360. Villers-le-Lac [les rues du Doubs et du Lac vues de la rive droite], carte postale, s.n., s.d. [années 1920 ?]. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - 1978, p. 116.
  • Lac-ou-Villers (Doubs). - Vue générale prise de la route de la Suisse [vue d'ensemble du village, depuis l'est], 2e quart 20e siècle [avant 1945]
    Lac-ou-Villers (Doubs). - Vue générale prise de la route de la Suisse [vue d'ensemble du village, depuis l'est], carte postale, par M. Villier, [2e quart 20e siècle, avant 1945], C. Lardier éd. à Besançon. Porte la date 2 octobre 1945 au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Billod-Morel, Yves. Recherches généalogiques
    Billod-Morel, Yves. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Ministère de la Culture et de la Communication. Base de données Léonore (Légion d'honneur)
    Ministère de la Culture et de la Communication. Base de données Léonore (Légion d'honneur). Base accessible via internet : http://www.culture.gouv.fr/documentation/leonore/leonore.htm
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939, 1994
    Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 1994. 224 p. - [8 p. de pl.] : ill., cartes, graph. ; 24 cm. (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté. Série Historiques ; 8)
  • Les pionniers de l'horlogerie à Villers-le-Lac, 2e semestre 1988
    Les pionniers de l'horlogerie à Villers-le-Lac. Horlogerie ancienne, Revue de l'Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, n° 24, 2e semestre 1988, p. 37-53 : ill.
  • Ville de Lac-ou-Villers (Doubs) : Guide et souvenir de l'exposition horlogère et artisanale organisée par les élèves des cours du soir du 6 au 14 mai 1944, 1944
    Ville de Lac-ou-Villers (Doubs) : Guide et souvenir de l'exposition horlogère et artisanale organisée par les élèves des cours du soir du 6 au 14 mai 1944. - Morteau : Impr. André Genre, 1944. 36 p. ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • jardin potager
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