FORGE ET FONDERIE LOUVET, ATELIER DE PIERRES POUR L'HORLOGERIE SANDOZ PUIS FROMAGERIE DE LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE DE FROMAGERIE DE MAÎCHE

25 - Maîche

22 rue de l' Helvétie

  • Dossier IA25001380 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis le nord-ouest. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Charles Louvet (né en 1867 ?) fait construire durant la première guerre mondiale une maison, une forge et un hangar, à proximité d'une habitation qu'il a édifiée vers 1911 avec son frère Stanis (au 24 rue de l'Helvétie). Charles est originaire de Charquemont où il exploitait en famille, avec sa soeur et ses quatre frères (Stanis né en 1855, Paul né en 1862 ou 1865, Justin né en 1870 et Ernest né en 1872), aux n° 50 et 52 Grande Rue, un établissement réunissant épicerie, quincaillerie, boutique de tissus, etc., et fonderie. De cette dernière sortent des pompes à eau (marquées Louvet F[rè]res / Charquemont), du matériel et de l'outillage pour les paysans (herses, faux, serpes, etc.) et les bûcherons, des articles de ferronnerie (grilles, etc.) et des menuiseries métalliques, etc. La fratrie se séparant en 1918, Charles ouvre donc sa propre affaire (forge et fonderie) dans le bâtiment de la rue de l'Helvétie, où il poursuit notamment la fabrication des pompes à eau manuelle marquées Louvet Ch. / Maîche (beaucoup subsistent, par exemple au 24 rue du Mont à Maîche ou au Pré Roussel à Charquemont). La date d'arrêt de l'entreprise n'est pas connue mais l'étage accueille peut-être dès les années 1930 le pierriste d'origine suisse Henri Sandoz, auparavant employé par le fabricant de roues pour échappement à ancre Mainier, de Bonnétage. Sandoz quitte les lieux vers 1946-1947 lorsqu'il fait bâtir un atelier contre la maison qu'il achète au 6 rue Paul Monnot (il fera ensuite, en 1955, construire une usine au n° 5). A l'issue de la deuxième guerre mondiale succèdent à Louvet un autre maréchal-ferrant, Hippolyte Boissenot, puis vers 1959-1960 la Société coopérative agricole de Fromagerie de Maîche. Si deux fromageries produisant de 4 000 à 4 500 kg de fromage sont attestées dans la commune de 1841 à 1852, le premier établissement permanent a été celui créé vers 1920 rue du Belvédère et qui, en 1929, traitait 600 000 kg de lait pour fabriquer du gruyère ; ouvert par M Gaillard, il a ensuite été repris par son aide fromager, Louis Romain, lequel achetait le lait à une coopérative de vente mise sur pied par les producteurs. C'est cette dernière qui, transformée en coopérative de production en 1962-1963, convertit le bâtiment en atelier de fabrication d'emmental et lui ajoute (vers 1965 ?) un corps en rez-de-chaussée à l'est. La nouvelle fromagerie est exploitée par Roger Honegger jusqu'en 1975, par Gilles Guillaume puis Bernard Prost ensuite. Le ramassage à la ferme est mis en place en 1986 et deux ans plus tard, la société collecte 3 894 000 litres de lait, toujours destinés à la fabrication de l'emmental. Elle fusionne en 1993 avec celle de Damprichard (20 rue des Ecoles), qui se spécialise dans le comté tandis que l'atelier de Maîche est dédié au morbier. A la fermeture de ce dernier vers 1997, la coopérative compte 23 sociétaires fournissant environ 3,5 millions de litres de lait par an. Le bâtiment, qui accueille des logements à l'étage, est alors converti en laboratoire de fabrication pour la charcuterie Jacoulot Boissenot, dont le magasin est au 1 rue Montalembert.

Description


Le site se compose de trois corps de bâtiments, aux murs de moellons calcaires enduits : les deux plus anciens sont l'un parallèle à la rue et l'autre perpendiculaire à elle, formant un T auquel manquerait la branche supérieure gauche ; le troisième, plus récent, ferme l'espace sous la branche droite. Les deux premiers sont coiffés d'un toit à longs pans et couverture de tuiles mécaniques, avec croupe pour le premier et pignon couvert pour l'autre. Ils comportent un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. Le premier, parallèle à la rue, est ouvert de baies fromagères au soubassement et de fenêtres horlogères au rez-de-chaussée. Le troisième corps est en rez-de-chaussée et protégé par un appentis métallique.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • métal en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
  • en rez-de-chaussée surélevé
  • étage de comble
Elévation :
  • élévation à travées
Typologie :
  • baie horlogère
  • baie fromagère

Source(s) documentaire(s)

  • Cadastre de la commune de Maîche [1812-1977]
    Cadastre de la commune de Maîche [1812-1977]- Registre des états de sections (1812) - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : Propriétés foncières [1826-1914] - Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1883-1896 [1882-1910] - Matrice cadastrale des propriétés bâties [1911-1977]
    Lieu de conservation : Archives communales, Maîche
  • 1307. Maîche - Vue prise de la gare, 1ère moitié 20e siècle (avant 1930)
    1307. Maîche - Vue prise de la gare, carte postale, par Ch. Simon, s.d. [1ère moitié 20e siècle, avant 1930], Ch. Simon éd. à Maîche. Porte la date 2 mai 1930 au verso. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome II. Autour de Maîche et Belleherbe. - 1990, p. 61. Egalement publiée dans : Simonin, Michel ; Choulet, Jean-Marie. Maîche hier et aujourd'hui. - 1999, p. 42.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Maîche (Doubs) - Vue partielle depuis route de Damprichard [sic], 1ère moitié 20e siècle
    Maîche (Doubs) - Vue partielle depuis route de Damprichard [sic], carte postale, s.n., s.d. [1ère moitié 20e siècle]. Publiée dans : Simonin, Michel ; Choulet, Jean-Marie. Maîche hier et aujourd'hui. - 1999, p. 44.
  • Fabrique de "Pompes aspirantes et refoulantes" Charles Louvet, Père et fils à Maîche [vue d'une pompe et d'un mécanisme de pompe], 1ère moitié 20e siècle
    Fabrique de "Pompes aspirantes et refoulantes" Charles Louvet, Père et fils à Maîche [vue d'une pompe et d'un mécanisme de pompe], photographie, s.n., s.d. [1ère moitié 20e siècle]. Publiée dans : Simonin, Michel ; Choulet, Jean-Marie. Maîche hier et aujourd'hui. - 1999, p. 93.
  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
    Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Maîche au fil des siècles, 1999
    Maîche au fil des siècles. - Maîche : la Ville, 1999. 116 p. : ill. ; 30 cm. Numéro spécial du Bulletin municipal (n° 21)
  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome II. Autour de Maîche et Belleherbe, 1990
    Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome II. Autour de Maîche et Belleherbe, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1990. 231 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
    Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : forge, fonderie, atelier, fromagerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • boutique
  • logement
  • cour
  • jardin
Carte interactive
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