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PONT CANAL DE SAINT-FLORENTIN (CANAL DE BOURGOGNE)

89 - Saint-Florentin

Bief 108 du versant Yonne

  • Dossier IA89001030 réalisé en 2008 revu en 2011
  • Auteur(s) : Virginie Inguenaud, Cécile Lestienne, Virginie Malherbe, Aurélie Lallement
Vue du pont-canal. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Selon l'ingénieur Sutil, dans son rapport du 15 janvier 1810, à l'intention, semble-t-il de son collègue Foucherot, "Mr. Perronet, dans son projet général, s'était proposé de construire sur l'Armance un pont-canal de 3 arches de 9,745 m d'ouverture chacune. Mr. de Montfeu, ingénieur en chef chargé en 1793 de la direction des travaux, avait cru devoir augmenter le débouché de ce pont et, en conservant la forme et les 3 arches du projet de Mr. Perronet, avait proposé de donner 11,694 m d'ouverture à chacune des arches du pont. Ce dernier projet, pour lequel il n'a point été rédigé de devis, a été examiné par le conseil des ponts et chaussées, et approuvé le 22 juillet 1793 par le ministre de l'intérieur. Mais son exécution a été alors suspendue, ainsi que celle de tous les autres travaux du canal. L'ingénieur en chef du département de l'Yonne avait toujours regardé le projet approuvé comme prêt à être exécuté dès que le devis et le détail auraient été dressés. Mais lorsqu'il s'est occupé en 1809 de la rédaction de ces devis et détail, il a reconnu que le projet avait été établi sur un nivellement fautif et était susceptible de rectification . Il s'est alors décidé à faire un nouveau projet et à proposer un pont de 5 arches de 6,50 m seulement d'ouverture . Suivant le projet de Mr. Perronet, les 3 arches du pont devaient avoir ensemble 29,235 m d'ouverture ; suivant celui de Mr. de Montfeu approuvé en 1793 les 3 arches auraient eu ensemble 35,082 m d'ouverture ; suivant le nouveau projet les 5 arches du pont auront ensemble 32,50 m d'ouverture. Cette ouverture qui se trouve moyenne entre celle fixée par Mr. Perronet et celle proposée par Mr. de Montfeu et adoptée en 1793 a été déterminée par la comparaison du débouché des 8 arches des 2 ponts construits sur l'Armance à la sortie du faubourg de Saint-Florentin . L'ingénieur a diminué l'épaisseur des piles et l'a réduite à 1,50 m à la naissance des arcs. L'ingénieur a imaginé de placer des urnes du milieu desquelles sortiraient des glaçons. Cette décoration inusitée, et qui serait déplacée dans un pont ordinaire, parait admissible et même appropriée dans l'élévation des têtes d'un pont-canal, parce que ces urnes peuvent être supposées servir de déchargeoir à l'aqueduc qui passe sur le pont. Elles rompent d'une manière satisfaisante l'uniformité et ornent la nudité des parements lisses construits en brique. D'ailleurs cette décoration ne peut pas être l'objet d'une grande dépense, surtout dans un ouvrage de l'importance du pont-canal de Saint-Florentin qui parait réclamer quelques ornements. En confinant ces urnes sur les têtes du pont, on pourrait les remplacer sur les avant-corps par des tables appropriées à recevoir des inscriptions qui rappelleraient l'époque glorieuse de la reprise des travaux du canal de Bourgogne et celle de la construction du pont-canal, et qui consacreraient la reconnaissance du peuple français et celle du département de l'Yonne envers sa majesté l'empereur". Le 22 mars 1811, les travaux de construction du pont canal, de l'écluse voisine, de la maison éclusière et de la maison de perception (maison de garde ?) sont adjugés à Eugène Maillefert-Baudot, entrepreneur à Auxerre, d'après le devis présenté par l'ingénieur ordinaire Robillard le 15 février, avec les visas de l'ingénieur en chef attaché au canal Foucherot et de l'ingénieur en chef de l'Yonne Sutil. Pont canal et écluse sont reçus le 14 septembre 1817 par l'ingénieur Robillard. L'approvisionnement en matériaux avait été prévu dès 1808 par l'entrepreneur Maillefert-Baudot, alors à Tonnerre : grès de taille de Mont-Boussard, moellons de grès de Frécambault à Avrolles, moellons de grès de Rebourseau, moellons de grès de la carrière de Bouilly, pierre dure des bois de Tonnerre, pierre tendre d'Angy à Lézinnes et pierre tendre des bois de Tonnerre, pierre de taille de Cry, bois de chêne (Archives départementales de l'Yonne, 3 S 98). L'ensemble de l'ouvrage est renforcé en 1840 par la construction d'un radier général en maçonnerie de béton, par Gaillard-Lejeune, entrepreneur à Brienon, d'après le projet de l'ingénieur Leblanc (Archives départementales de l'Yonne, 3 S 29). Voir aussi : Perronet (Jean-Rodolphe). Description des projets ... Paris : de l'impr. roy., 1782-1783, dont il existe une réédition moderne parue à Paris aux presses de l'école nationale des ponts et chaussées en 1987 sous le titre Construire des ponts au XVIIIe siècle : l'oeuvre de J. R. Perronet. Cf. p. 269-291 ; Le Sénonais au XVIIIe siècle : architecture et territoire. Exposition réalisée par les Musées de Sens au Palais synodal du 11 juillet au 14 septembre 1987, p. 337-338 ; Pinon (Pierre). Le canal de Bourgogne et les projets d'extension urbaine : La Roche, Saint-Florentin et Dijon. Association bourguignonne des sociétés savantes, Villes et communes des origines au 19e siècle. Actes du congrès de Joigny. Dijon, 1997, p. 87-89.

Description


Pont-canal franchissant l'Armance par cinq arches en amont de l'écluse 108 du versant Yonne. Il est construit en pierre avec remplissage de brique et garde-corps en pierre. A l'aplomb de chaque pile à bec arrondie, sont sculptés deux motifs d'urne déversant de l'eau semblant se transformer en concrétion (à comparer avec l'ornementation du bâtiment des ouvriers des salines d'Arc-et-Senans par Claude-Nicolas Ledoux, 1775-1779).
Murs :
  • calcaire
  • brique
  • moellon
  • pierre de taille
Décors :
  • sculpture

Source(s) documentaire(s)

  • [Exposition. Sens. 1987]. Le Sénonais au XVIIIe siècle : architecture et territoire. Exposition réalisée par les Musées de Sens au Palais synodal du 11 juillet au 14 septembre 1987.
    [Exposition. Sens. 1987]. Le Sénonais au XVIIIe siècle : architecture et territoire. Exposition réalisée par les Musées de Sens au Palais synodal du 11 juillet au 14 septembre 1987.
  • PINON, Pierre. Le canal de Bourgogne et les projets d'extension urbaine : La Roche, Saint-Florentin et Dijon. In Association bourguignonne des sociétés savantes. Congrès (1997 ; Joigny). Villes et communes des origines au 19e siècle. Dijon : Association bourguignonne des sociétés savantes, 1997.
    PINON, Pierre. Le canal de Bourgogne et les projets d'extension urbaine : La Roche, Saint-Florentin et Dijon. In Association bourguignonne des sociétés savantes. Congrès (1997 ; Joigny). Villes et communes des origines au 19e siècle. Dijon : Association bourguignonne des sociétés savantes, 1997.
  • PERRONET, J.R. Construire des ponts au XVIIIe siècle : l'oeuvre de J.R. Perronet. Paris : Presses des Ponts et Chaussées, 1993. Réédition du livre de 1782.
    PERRONET, J.R. Construire des ponts au XVIIIe siècle : l'oeuvre de J.R. Perronet. Paris : Presses des Ponts et Chaussées, 1993. Réédition du livre de 1782.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • canaux de Bourgogne
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Hydrographie : l' canal de Bourgogne ; Armance
Dénomination : pont canal
Carte interactive
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