GRAND ORGUE

A la fin du 17e siècle, début 18e siècle, un orgue est attesté dans l'église abbatiale Notre-Dame. Il aurait été construit en 1698 par le bénédictin dom Antoine Geiger, moine de l’abbaye de Faverney, connu sous le nom de Dom Violon. En 1827, le conseil municipal décide la restauration de l'orgue. Elle est confiée au facteur L. Roy Aîné qui en donne une description mentionnée dans l'ouvrage de Jacques Gardien intitulé "L'orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au XVIIIe siècle."
Quelques années plus tard, le conseil de fabrique, dans sa séance du 15 avril 1860, le juge trop vétuste et décide de le remplacer en faisant appel aux facteurs d'orgue Barker et Verschneider de Paris (80 Boulevard de Montparnasse). Le devis, daté du 26 juin 1860, décrit précisément le nouvel instrument placé en tribune au-dessus de l'entrée. L'instrument se composé de trois claviers à mains et un clavier à pédales "en rapport avec l'étendue du vaisseau de l'église" précisent les auteurs. La dépense s’élève à 16 000 francs. Le conseil de fabrique accepte le devis à l’unanimité. La dépense est financée par le conseil de fabrique, la commune et un don de Jean-Charles Druhot, maire de la commune et de son épouse, Adèle Joséphine Vigneron, en mémoire de leur fils Georges Armand décédé à Paris en 1858. L'orgue, déclaré conforme au devis par l'organiste L. Battmann de Vesoul et Moppert, l'organiste de l'église Saint-Pierre de Besançon, est inauguré le 9 août 1861.
D'après le rapport de Claude Aubry rédigé avant 1985, en vue du classement de l'orgue, l'instrument est entretenu par le facteur Louis-François Callinet de 1883 à 1887. Le 21 mars 1889, le conseil de fabrique vote un crédit de 710 fr pour la restauration de l’orgue par Jaquot Jeanpierre et Ch. Didier, facteurs à Rambervillers (Vosges). Une nouvelle restauration est effectuée par Albert Christmann, harmoniste et ouvrier chez Jaquot Jeanpierre et Charles Didier, le 26 mai 1912. Cette restauration d'un montant de 900 fr est prise en charge par la comtesse de Poinctes. En 1931, l’orgue est muni d’un ventilateur électrique, puis en 1936, l’organiste Louis Gorgel d’Eurville en Haute-Marne, installe un nouveau jeu, le 21e, dit « La voix humaine ».
Le 14 septembre 1944, l'église est bombardée par des tirs d'artillerie. L’orgue subit de graves dommages. Le 24 juin 1948, le facteur d’orgues F. Haerpfer, en tant qu’expert du ministère de la reconstruction et de l'urbanisme, et à la demande de l’Ingénieur en chef de la délégation interdépartementale de Belfort, rédige un rapport sur l’état de l’orgue avant et après le sinistre. L’auteur précise que "toutes les parties pourront servir après réparations. Les tuyaux de façade abîmés devront être remplacés mais le métal des anciens tuyaux pourront être récupérés." Le 30 septembre 1956, les orgues sont restaurés par la "Manufacture lorraine de grandes Orgues Haerpfer et Ermann" (40 rue de Metz à Boulay, Moselle) sur les crédits alloués par le ministère de la reconstruction et du logement.