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VILLE

70 - Gy

  • Dossier IA70000504 réalisé en 2013
  • Auteur(s) : Sabrina Dalibard
Vue sud de la ville haute : l'église et le château © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Évolution de la ville :
Au début du 15e siècle, à l'image de la ville haute, la ville basse est entourée de murailles et trois portes y donnent accès.
Au cours des siècles, la ville a connu plusieurs attaques et sièges. Ainsi, en 1477, après la mort du duc de Bourgogne Charles Le Téméraire, le roi Louis XI envoie des troupes en Comté. Les troupes françaises sont conduites par le sire de Craon qui arrive jusqu’à Gy et exige une rançon de 3000 francs pour épargner la ville. Les notables recueillent alors la somme mais la ville est toute de même pillée.
A la fin du 16e siècle, Henri IV envoie à son tour des troupes en Franche Comté lors de son conflit avec Philippe II, roi d’Espagne et souverain de Franche-Comté qui avait soutenu la Ligue. Dans ce contexte, la ville de Gy est prise comme de nombreuses autres villes : Faverney, Luxeuil… et un incendie ravage une partie de la ville.
En juin 1637, le duc de Saxe Weimar incendie la quasi-totalité de la partie basse de la ville dans le contexte de la guerre de Dix Ans.
Après le rattachement de la Franche Comté à la France, à la fin du 17e siècle, de nouvelles familles de notables (médecins, avocats, marchands) viennent s’installer à Gy (Bolot, Pierre, Lélut, Ménans) et y construisent leurs demeures. Ces familles s’ajoutent à celles qui avaient déjà marqué le XVIe siècle, comme les Buchet, les Sermage et les Dard.
Après ce rattachement, les murailles de la ville disparaissent petit à petit et les fossés sont mis en vente en 1705. Ces transformations permettent souvent aux habitants de réaménager leurs habitations et jardins, comme par exemple la résidence des «Terrasses», rue du Bourg.
En 1740, le réseau routier est modernisé sur ordre de l’Intendant de la province. Ainsi, la Grande rue est-elle élargie et transformée pour permettre le passage de voitures de plus gros gabarit. A la même époque, la municipalité fait aménager la rue de la Champlitte dans laquelle de nouvelles constructions se sont développées grâce à la disparition des remparts.
Suite à la Révolution française, la partie haute de la ville évolue puisque le château, la halle, la maison de la dîme, les jardins et les bâtiments de service sont aménagés en propriétés privées.
Aujourd'hui, le village est composé de deux parties distinctes :
- la partie haute qui était occupée par des vignerons.
- la partie basse qui était plutôt occupée par des laboureurs.
La partie haute du village, quartier noble et bourgeois, conserve l’habitat le plus ancien (15e au 18e siècle). Les maisons datant principalement des 17e et 18e siècles sont situées rue du Puits, rue du Bourg et rue du Château.
Par ailleurs, cette partie de la ville était entourée d’une enceinte. Après le démantèlement des murailles par Louis XIV, les constructions se sont densifiées dans cette partie, d'autres ont été transformées aux 18e et 19e siècles.
Dans la partie basse de la ville, dont la Grande Rue était réservée aux commerçants, les maisons sont rarement antérieures au 18e siècle.
Des écuries pouvant abriter 100 chevaux avaient été construites en 1768 dans cette partie de la ville. L’hôtel de ville néoclassique y a été élevé entre 1844 et 1848 par l’architecte et historien Alphonse Delacroix.
Entre 1800 et 1835, la ville se développe énormément : amélioration de la circulation, de la salubrité publique… Vers 1838, la population avoisine d'ailleurs les 3 000 habitants.
Suite à l’établissement du cadastre de 1837, la municipalité a de nombreux projets : percement d’un passage au fond de la rue des Capucins, passage en voiture derrière l’église dans l’ancien cimetière, élargissement de la rue de la Butte... Le plan d'alignement de la ville date d'ailleurs de 1839.
Les places et les rues de la ville :
La place de la République est un espace qui, à partir du milieu du 17e siècle, servait de lieu de garnison où des compagnies venaient prendre leurs quartiers d’hiver. Au début du 18e siècle, on déplore même souvent des conflits entre les soldats et les villageois qui parfois désertent la ville pour cette raison durant l’hiver.
En 1724, des logements et écuries sont construits sur cette place par l’architecte bisontin Gressot. Les écuries pouvaient loger 60 chevaux. Au début du 19e siècle, ces écuries servaient d’abattoir et elles furent rasées en 1811. La place et ses abords sont profondément modifiés dans les années 1820-1830 à cause des travaux de la fontaine voisine. La municipalité projetait de construire une halle aux grains sur cette place au milieu du 19e siècle.
En 1905, le maire de l’époque, Monsieur Gruhier, transforme l’ancien lavoir en marché couvert malgré la protestation des commerçants de la Grande Rue.
La rue Pasteur est l'une des rues les plus anciennes de la ville basse ; s’y trouvaient un des fours banaux ainsi que le vieil hôpital. L’autre four banal se trouvait dans la partie haute de la ville, à l’angle de la rue du Bourg et de la rue Ménans.
La rue sur le Bief (rue des Tanneries actuelle) suit le canal qui évacuait les eaux de la fontaine vers l’étang et le moulin. Au 16e siècle, son occupation était déjà très dense, on y trouvait beaucoup de tanneurs notamment. Au début du 17e siècle, à cause d'une épidémie de peste, les tanneurs sont priés de dresser leurs tanneries en bas du bief, près de la rigole de la rue de la Champlitte.
En 1850, le conseil municipal décide de recouvrir le canal du bief de dalles car les tanneurs y faisaient macérer leurs peaux ce qui causait une grande insalubrité. En 1851, pour ménager les susceptibilités, on autorise les tanneurs à conserver des ouvertures mais ils doivent utiliser des trappes amovibles en chêne devant chez eux.
La rue du Pont (rue du 10 septembre actuelle) est l’une des quatre rues qui formaient le maillage de la ville basse. Elle devait son nom aux deux ponts qui enjambaient le bief près du moulin de l’étang.
L’inauguration du chemin de fer en 1878 fait de cette rue une des principales artères de la commune. Son nom actuel vient du 10 septembre 1944, jour de libération de la ville par les troupes américaines.
Le nom de la rue des Capucins apparait en 1695 dans les archives ; elle conduisait au convent des Capucins, fondé en 1648. La chapelle du couvent fut consacrée en 1654. Ce couvent était composé de plusieurs bâtiments, d’un verger et d’un jardin.
La rue du Grand Mont reliait ville haute et ville basse. Le grand mont est une partie du Mont de Gy située le long du versant abrupt qui limite les plateaux calcaires et la plaine qui s’étend jusqu’à la Saône. Elle est mentionnée fréquemment au 16e siècle mais devait déjà exister auparavant. De nombreux commerces s’y trouvaient au 19e siècle : une dentellière, un libraire, deux boulangers, un cordonnier et un marchand de cuirs, un couvreur, un ébéniste et deux épiciers.
Le nom de la rue de la Butte vient de la butte qui était un bâtiment construit dans les fossés de la ville pour l’entrainement des arquebusiers. Les arquebusiers de la ville étaient en effet réputés et participaient à de nombreuses compétitions.






Période(s)
Principale :
  • 15e siècle
  • 16e siècle
  • 17e siècle
  • 18e siècle
  • 19e siècle
  • 1ère moitié 20e siècle

Source(s) documentaire(s)

  • Cadastre napoléonien, 1837.
    Cadastre napoléonien, Gy. Tableau d'assemblage et feuilles de sections. 1837, papier.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3P2628
  • Beneux, P. L'évolution de l'agriculture et de la société rurale dans le canton de Gy (Haute-Saône), 1969.
    Beneux, P. L'évolution de l'agriculture et de la société rurale dans le canton de Gy (Haute-Saône). Besançon, Faculté de Lettres, 1969.
  • Bertrand, J. P. Étude démographique et sociale de Gy au XVIIIe siècle, 1975.
    Bertrand, J. P. Étude démographique et sociale de Gy au XVIIIe siècle. Besançon, Faculté de Lettres, 1975, 163 p.
  • Claerr, Christiane. Canton de Gy. Haute-Saône. 1986.
    Claerr, Christiane. Canton de Gy. Haute-Saône. Besançon, Association pour la promotion et le développement de l'inventaire comtois, Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine, 1986, 48 p. (Images du patrimoine ; 24).
  • Dodane, L. J. Gy et son château, 1966
    Dodane, L. J. Gy et son château, 1966, 95 p.
  • Du pays Gissois aux Monts de Gy, 1977.
    Du pays Gissois aux Monts de Gy. Exposition temporaire au Palais Granvelle. 2 novembre 1977 - 19 décembre 1977.
  • Flânerie au cœur de nos villages : canton de Gy-Haute-Saône
    Flânerie au cœur de nos villages : canton de Gy-Haute-Saône / Association de développement et d'animation du Pays Gylois (Gy). - Gy (Haute-Saône) : Association de développement et d'animation du Pays Gylois, [198-?]. - Non paginé [5 fasc.] : ill.
  • Habitat rural : canton de Gy : restaurer
    Habitat rural : canton de Gy : restaurer / Conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement. - Vesoul (70) : Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement, [s.d.]. - 31 p. : ill.
  • Marey, S. Action pour la sauvegarde d'une commune rurale. Étude de cas : Gy, 1976.
    Marey, S. , Action pour la sauvegarde d'une commune rurale. Étude de cas : Gy. Strasbourg, École d'architecture, 1976, 70 p.
  • Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps, 2002.
    Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps. Besançon, 2002
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3131/13

Informations complémentaires

Aire d’étude et canton : Gy
Dénomination : ville
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