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MAISON PUIS USINE D'HORLOGERIE (USINE DE BOÎTES DE MONTRE DES ETS FRAINIER), ACTUELLEMENT ÉCOLE PRIMAIRE SAINTE-JEANNE D'ARC

25 - Morteau

30 rue de la Chaussée

  • Dossier IA25001768 réalisé en 2013 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Usine de boîtes de montre Frainier, à Morteau. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les maisons cadastrées en 1816 E 267 (appartenant au percepteur Jean-Baptiste Cupillard-Emonin) et E 270 (Cadem) sont détruites le 4 novembre 1871 par l'incendie qui anéantit le quartier. La deuxième est rebâtie en 1872 par Laure Tournier, qui la cède au milieu de la décennie 1890 à Pierre Frainier (1840-1927), dit monteur de boîtes. Originaire de Porrentruy (canton du Jura, Suisse), Frainier y a créé en 1864 son entreprise de fabrication de boîtes de montre en argent. Il l'a transportée en 1884 à Morteau, où il réalise alors seulement des boîtes simples et en métaux communs, dans un atelier peut-être situé dans le bâtiment au 16 rue Frainier (cadastré 2018 AA 618), propriété de la famille Chopard (notamment, en 1830, de François Philippe Chopard, à l'origine de la brasserie de l'Aigle). Il fait construire vers 1893 à l'extrémité de la maison Tournier un corps destiné aux bureaux et à la machine à vapeur et, en retour d'équerre vers l'ouest, une usine. Il est rejoint par son fils Alfred (1869-1937), qui développe les boîtes artistiques dont les décors sont obtenus par frappe à la presse à balancier ou à friction, ce qui autorise la fabrication en grandes séries. En 1896, l'usine (au plan en L) produit chaque jour 7 à 800 boîtes de montres, déclinables en 300 modèles (500 en 1898). En 1898 est fondée la société Pierre Frainier et ses Fils, avec Alfred et Albert (1870-1899). Celle-ci réalise l'année suivante, dans son usine "à vapeur et électro-motrice", des "boîtes de montre en tous genres, acier et métal [...] avec peinture, gravure, émaillage, niellage, damasquinage, oxydage de toutes couleurs [...] métal vieil argent, avec frappes gros relief, appliques rapportées [...] boîtes Electro-perfector, lépine et savonnette [...]". Utilisant des machines à guillocher (pouvant reproduire le motif d'un modèle appelé "patronne") et pratiquant la galvanoplastie et l'émaillage (éventuellement en sous-traitance pour d'autres fabricants), elle crée en interne une école de dessin et de gravure (en 1905). Elle est justement renommée pour la qualité de ses décors, fréquemment renouvelés, notamment ceux de style Art nouveau, et la production est marquée Frainier ou d'un sigle associant un P et deux F entrelacés. Le site est agrandi au tournant du siècle avec la construction de la dernière aile (les installations étant modernisées en 1906-1907).
Un papier à en-tête de 1901 livre une série de données chiffrées : superficie des ateliers 2 000 m2, "avec chauffage à vapeur et éclairage électrique", "force motrice [de] 50 ch. vapeur, actionnant 4 moteurs électriques et plus de 200 machines et tours", plus de 200 ouvriers, consommation annuelle de 20 t d'acier et autant de nickel, 9 t de bronze et 6 t de métal gravé, 500 000 boîtes produites annuellement dont 200 000 exportées, plus de 1 000 modèles (2 000 l'année suivante, dont un quart effectivement utilisé). Très présente par la publicité, l'entreprise déclare alors être la plus importante manufacture de boîtes de montre d'Europe. La SA des Ets Frainier (au capital de 667 000 F) est fondée le 14 janvier 1903. Occupant plus de 300 ouvriers, elle crée début 1906 sa société de secours mutuels et de retraites, laquelle comptera 259 personnes à la fin de l'année suivante. En 1907, en sus des boîtes de montre de gousset, elle réalise aussi des médailles ("par autorisation spéciale de l’Administration des Monnaies et Médailles"), insignes, articles de fumeurs et petits bronzes, poignées et manches de canne, pièces de bijouterie, etc. Entre les deux guerres, cette liste inclut des pièces d'habillage de montre (tels couronne, pendant, anneau, etc.), des miroirs de sac, cloches et clochettes (marque L'Alpestre), boîtes en tous genres ("pour appareils de mesures électriques" en 1910), boussoles, boîtes de montres-bracelets, etc. Les Frainier déposent d'ailleurs, de 1896 à 1911, de très nombreux brevets pour les boîtes (modèles, formes, machines adaptées, etc.) mais aussi pour des mouvements ou parties de mouvement (échappement, régulateur, etc.). Ces derniers dépôts sont l'oeuvre d'Alfred Frainier, président de la Chambre syndicale des Fabricants d'horlogerie du val de Morteau. Alfred est également à la tête de l'Agence générale des Industries d'Art (établie au 88 rue des Archives à Paris) qui, en 1910, fait référence à ses divers établissements : "usines modernes et modèles pour l'électro-chimie à La Madeleine-lès-Lille, usines spéciales à La Chaux-de-Fonds (Suisse) et à Morteau (Doubs) pour les articles d'horlogerie, atelier à Paris pour le travail du bois naturel et sculpté pour industries diverses". Sont encore mentionnés deux produits brevetés : les "Pendulettes Oscillator" et "Métallic Natur" ("application nouvelle par l'électro-chimie de tous métaux sur les corps organiques en général").
En 1925, les Etablissements Frainier sont une SA au capital de 400 200 F. L'importance de l'entreprise a diminué et elle ne compte plus en 1930 que 59 ouvriers (47 Français, 11 Suisse et un Italien). L'activité est perturbée par la deuxième guerre mondiale et, à l'issue, l'entreprise redémarre avec une centaine de personnes. En 1965, elle est classée dans la catégorie de 50 à 99 salariés ; elle héberge une partie de son personnel dans l'ancien bâtiment Chopard du 16 rue Frainier et dans celui à côté au 25 rue Fauche (2018 AA 612). En 1972, elle est acquise par Stéphane Sandoz, de Maîche (où il fonda la fabrique Technic Ebauche et dirige l'entreprise de galvanoplastie Coeurdor), qui la transfère, sous le nom de Sandoz-Frainier, dans une usine qu'il fait bâtir au 2 route de Villers-le-Lac sur la commune des Fins.
Les bâtiments sont alors acquis par l'Association d’Education populaire de Morteau et transformés en école privée Sainte-Jeanne d'Arc. Ils abritent l'administration dans l'aile gauche (ouest), la restauration scolaire dans celle de droite et les salles de classe de l'école primaire dans celle en fond de cour (le collège et la maternelle occupant des locaux de l'autre côté de la rue). Y sont scolarisés 180 des 580 élèves qu'accueille un établissement comptant en outre 55 adultes (dont 11 institutrices et 25 professeurs).
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 19e siècle
  • 4e quart 19e siècle
  • 1er quart 20e siècle
Date(s)
1872 : daté par source

Description


L'usine se compose de trois ailes disposées en U autour d'une cour. Elles ont des murs en moellons calcaires enduits et sont coiffées de toits à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. Elles comportent un étage carré et un comble à surcroît, desservis par des escaliers dans-oeuvre. L'aile fermant la cour au nord et le corps en retour à l'ouest (vers la rue) sont largement éclairés par des fenêtres multiples et des fenêtres horlogères à encadrement en briques et en arc segmentaire. Le corps en retour s'achève sur la rue par un autre un peu plus large, perpendiculaire à lui et doté d'un étage de soubassement. L'aile orientale est formée de trois corps : celui au nord, en rez-de-chaussée et protégé par un appentis métallique, était le bâtiment de la machine à vapeur ; celui au centre accueille la cuisine actuelle ; celui joignant la rue, avec sous-sol demi-enterré et toit à croupe au sud, est le bâtiment le plus ancien du site et abrite actuellement le réfectoire et la chaufferie (il est accessible par des escaliers extérieurs droits en béton).
Toit :
  • tuile mécanique
  • métal en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Typologie :
  • baie multiple
  • baie horlogère
Energie utilisée :
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 3044
  • 4 U 17/256 Justice de paix de Morteau. Sociétés constituées, modifiées ou dissoutes de 1895 à 1903
    4 U 17/256 Justice de paix de Morteau. Sociétés constituées, modifiées ou dissoutes de 1895 à 1903
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 4 U 17/256
  • Papier à en-tête des Ets Pierre Frainier et ses Fils, 6 juin 1898
    Papier à en-tête des Ets Pierre Frainier et ses Fils, 6 juin 1898
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Publicité pour la société P. Frainier et ses Fils, 1902
    Publicité pour la société P. Frainier et ses Fils, 1902. Publiée dans : Annuaire suisse Chapalay et Mottier. Edition spéciale. Spécial pour : Horlogerie, bijouterie, pièces à musique et toutes professions qui s'y rattachent. 1902. - Genève : Annuaire du Commerce Chapalay et Mottier, 1902, p. 705.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Papier à en-tête de l'Agence générale des Industries d'Art A. Frainier Fils, 20 juillet 1910
    Papier à en-tête de l'Agence générale des Industries d'Art A. Frainier Fils, 20 juillet 1910
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Deux papiers à en-tête de la société des Ets Frainier, 30 juin 1915
    Deux papiers à en-tête de la société des Ets Frainier, 30 juin 1915
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Papier à en-tête de la société des Ets Frainier, 25 septembre 1948
    Papier à en-tête de la société des Ets Frainier, 25 septembre 1948
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Portrait de Pierre Frainier (1840-1927), [fin 19e siècle-début 20e siècle]
    Portrait de Pierre Frainier (1840-1927), photographie, s.n., s.d. [fin 19e siècle-début 20e siècle]
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Modèle de décor pour boîte de montre : Métallurgie. L'électricité, décennie 1890 ?
    Modèle de décor pour boîte de montre : Métallurgie. L'électricité, dessin (plume, lavis, gouache), par [Alfred] Frainier, s.d. [décennie 1890 ?], feuille de 25,5 x 25,5 cm collée sur un carton de 30 x 30 cmCe type de dessin servait à la réalisation des estampes et autres outils servant à la fabrication des boîtes de montre.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Morteau industriel. - La Manufacture P. Frainier et ses Fils, 1899-1900
    Morteau industriel. - La Manufacture P. Frainier et ses Fils, carte postale, s.n., 1899-1900, Charles Pierre éd. à Morteau. Porte les dates 30 août 1901 (manuscrite) au recto et 31 août 1901 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Affiche publicitaire de la société Pierre Frainier et Fils, [vers 1902 ?]
    Affiche publicitaire de la société Pierre Frainier et Fils, dessin imprimé, par la société Frainier, s.d. [vers 1902 ?], impr. La Lithographie parisienne, Paris
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Reportage photographique aux Ets Frainier, 1902
    Reportage photographique aux Ets Frainier, photographie, s.n., s.d. [1902]. Photographies publiées dans : Vaufrey, Constant. Les Etablissements Frainier à Morteau, 1988, p. 25-34.
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Fonds de boîte de montre à l'état de matière première (usine Frainier), 1905
    Fonds de boîte de montre à l'état de matière première (usine Frainier), gravure, par Poyet, s.d. [1905].Publié dans : Reverchon, L. La montre moderne. La Nature, n° 1 659, 11 mars 1905, p. 232.
  • La frappe des fonds de boîte (communiqué par M. Frainier, à Morteau), 1905
    La frappe des fonds de boîte (communiqué par M. Frainier, à Morteau), gravure, par Poyet, s.d. [1905].Publié dans : Reverchon, L. La montre moderne. La Nature, n° 1 659, 11 mars 1905, p. 232.
  • Ensemble de dessins (modèles) préparatoires à la réalisation des estampes et autres outils servant à la fabrication des boîtes de montre par les Ets Frainier, 1ère moitié 20e siècle
    Ensemble de dessins (modèles) préparatoires à la réalisation des estampes et autres outils servant à la fabrication des boîtes de montre par les Ets Frainier, s.n., s.d. [1ère moitié 20e siècle]- 5 dessins sur carton (encre, rehauts de gouache), 27 x 27 cm- 3 dessins collés sur carton (encre, rehauts de gouache), 16 x 16 cm- 6 dessins collés sur carton (tirage), 21 x 21 cm. Inscription : "Propriété de la Maison Frainier à Morteau"
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Société des Etablissements Frainier [catalogue de production], 1er quart 20e siècle
    Société des Etablissements Frainier [catalogue de production]. - S.l. [Le Locle, Suisse] : s.n. [Impr. nationale Bertschy], s.d. [1er quart 20e siècle]. 87 p. : tout en ill. ; 19 x 24 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • 91 - Morteau - Vue générale pendant l'inondation du 20 janvier 1910
    91 - Morteau - Vue générale pendant l'inondation du 20 janvier 1910, carte postale, s.n., Farine Frères éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 19 août 1911 au recto (tampon) et au verso (manuscrite).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 1. - Morteau. - Vue générale (prise du Bois Robert), 1er quart 20e siècle [avant 1911]
    1. - Morteau. - Vue générale (prise du Bois Robert), carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1911], Charles Pierre éd. à Morteau. Porte la date 18 août 1911 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 47 - Fabrique de Montres Frainier, à Morteau, limite 19e siècle 20e siècle
    47 - Fabrique de Montres Frainier, à Morteau, carte postale, s.n., s.d. [limite 19e siècle 20e siècle], Cochois éd. à Morteau
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • [Vue d'ensemble du quartier de l'église et de la Glapiney, depuis le nord], milieu 20e siècle.
    [Vue d'ensemble du quartier de l'église et de la Glapiney, depuis le nord], photographie (plaque de verre), par Manias (?), s.d. [milieu 20e siècle]. Cote(s) originale(s) et inscription(s) : Morteau 1532 ?
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : Fonds Manias
  • ChP. Pierre Frainier et ses Fils, 21 avril 2012
    ChP. Pierre Frainier et ses Fils. - 21 avril 2012. Texte publié sur le forum horloger Horlogerie-Suisse : http://forum.horlogerie-suisse.com/viewtopic.php?f=1&t=18702 (consultation : 8 février 2018)
  • Jidet, Joël. Témoignage : La rencontre en 1905 de deux passionnés d'art nouveau : G.F Jacot et Pierre Frainier, octobre 2011
    Jidet, Joël. Témoignage : La rencontre en 1905 de deux passionnés d'art nouveau : G.F Jacot et Pierre Frainier. - Octobre 2011. Texte publié sur le forum horloger Forum à Montres : http://forumamontres.forumactif.com/t113289-la-rencontre-de-deux-passionnes-d-art-nouveau-g-f-jacot-et-pierre-frainier (consultation : 8 février 2018)
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Droz, Yves. Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau, 2017
    Droz, Yves. Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 115-120 : ill.
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Reverchon, L. La montre moderne, 1905
    Reverchon, L. La montre moderne. La Nature, n° 1 655, 11 février 1905, p. 166-170 : ill. ; n° 1 659, 11 mars 1905, p. 231-234 : ill.
  • Vaufrey, Constant. Les Etablissements Frainier à Morteau, 2e semestre 1988
    Vaufrey, Constant. Les Etablissements Frainier à Morteau. Horlogerie ancienne, Revue de l'Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, n° 24, 2e semestre 1988, p. 24-34 : ill.
  • Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
    Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Batlogg Jean-François (témoignage oral)
    Batlogg Jean-François, directeur de l'école privée Sainte-Jeanne-d'Arc. Morteau

Informations complémentaires


Texte publié p. 231 dans : Reverchon, L. La montre moderne. La Nature, n° 1 659, 11 mars 1905, p. 231-234 : ill. (Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac)

Comment sont habillés les mouvements une fois établis ?
Il leur faut une boîte, un cadran, des aiguilles.
La boîte de montre a donné naissance à une industrie spéciale et fort curieuse. Elle se fait en métal ordinaire, en argent et en or. Elle ne comprend pas moins de 29 pièces différentes dont 9 pour le tournage et le reste pour l'achevage.
M. Frainier, de Morteau, a eu l'obligeance de me faire visiter son usine, dans laquelle il établit la boîte métal et argent et où il met en œuvre toutes les ressources du machinisme. Des dessinateurs spéciaux combinent un modèle. Celui-ci, aussitôt exécuté et fondu en grand, est installé sur une machine, qui, grâce à un système de réduction basé sur les principes du pantographe, va le transporter en quelques heures et sans aucune surveillance sur un bloc d'acier, coin qui s'ajoutera à tous ceux que possède déjà la maison.
Pendant ce temps une autre machine a été mise en mouvement. On a introduit entre ses mâchoires l’extrémité d’un long ressort rubané légèrement plus large que ne sera le fond de boîte. Cette machine qui peut découper jusqu'à 12 millimètres d'épaisseur, débite ce ruban en rondelles à raison de 5000 à l'heure ! Les rondelles passent ensuite sous d'énormes balanciers logés dans des massifs de maçonnerie et qui leur impriment les dessins des coins dont nous venons de parler.
Les carrures, les lunettes, les cuvettes sont estampées d'autre part. On achève, on tourne et refrotte. On ajuste les charnières, les olives, les pendants. Puis on finit et décore. On polit, on peint, on émaille, on grave, on dore, on nickèle, on argente et la boîte sort enfin coquette et ravissante, prête à aller costumer le mouvement qui l'attend. On comprend que nous ne puissions entrer dans le détail des opérations par lesquelles passe cette boîte. Nous nous reprocherions toutefois de ne pas citer celle qui consiste à donner aux dessins des teintes mates fort artistiques par injection de silex pulvérisé sur les fonds.
Les machines à graver sont aussi fort curieuses. Elles sont, comme celle qui sert à faire les coins, basées sur le principe du pantographe et des réducteurs. Mais c'est principalement sur les boîtes d'or qu'elles sont curieuses à examiner.
Dans la boîte d'or, le prix de la matière première joue un rôle tout à fait prépondérant. Le fabricant doit fournir des boîtes d'un poids déterminé et d'un titre sur lequel il n’est accordé qu’une très minime tolérance. Aussi doit-il s'ingénier à ne donner, pour les prix très serrés qu'on lui impose, que des pièces sur lesquelles il puisse gagner sa vie. Il est ainsi arrivé à des résultats absolument invraisemblables.
On fabrique des boîtes de montres dont la cuvette n'a pas plus de 9/100 de millimètre d'épaisseur et dans lesquelles il n'entre pas plus de 2 grammes d'or. (L'épaisseur moyenne est de 18/100). Et là-dessus le graveur trouve encore le moyen d'enlever des molécules de métal précieux avec ses machines et sans qu'à l'intérieur il en reste de traces. Il faut dire qu'il n'obtient ce résultat qu'en montant ses pièces sur une sorte de ciment marron qui empêche le marquage, lequel ferait refuser les boîtes par le client. Ces chiffres suffisent à faire comprendre le degré de précision auquel on est parvenu avec les machines à graver, dont M. Lienhardt, de la Chaux-de-Fonds, s'est fait une spécialité.
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Complément de localisation :
  • anciennement région de Franche-Comté
Dénomination : maison, usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de conditionnement
  • atelier de fabrication
  • atelier de réparation
  • bureau
  • bureau d'études
  • chaufferie
  • entrepôt industriel
  • magasin industriel
  • cour
  • jardin potager
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