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USINE DE PAPETERIE GUNTHER-GANEVAL, PUIS GUNTHER-BARBIER, PUIS SOCIÉTÉ ANONYME DES ETABLISSEMENTS GUNTHER, ACTUELLEMENT ITW GUNTHER

70 - Fontaine-lès-Luxeuil

Le Champfras - Papeterie - rue de la Papeterie

  • Dossier IA70000185 réalisé en 2008
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue d'ensemble de la cité ouvrière, depuis l'est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La fabrique de tubes en papier pour l'industrie textile est construite par Auguste Gunther vers 1880. Originaire de Cernay (68), cet industriel avait quitté l'Alsace après la guerre de 1870 pour prendre la direction d'une usine de la société Morel et Motsch, établie en territoire français à Froideconche (70), au lieu-dit la Corveraine. Associé au sieur Ganeval, Gunther avait fondé vers 1875 à la Corveraine une première fabrique de tubes en papier pour filature. Il transfère peu après son activité dans un nouvel établissement construit dans la commune voisine de Fontaine-lès-Luxeuil. Après le retrait de Ganeval vers 1890, Gunther s'associe au sieur Barbier, de Cernay. La matrice cadastrale signale d'importantes (re) constructions entre 1890 et 1897 : bâtiments de papeterie et tuberie, de la chaudière et de la machine à vapeur, bâtiments du lessiveur rotatif, des moteurs et cylindres et des "gratteuses de papier", hangar à papier et chiffons, bureau, logement de l'exploitant et logements ouvriers. Une cité ouvrière est édifiée à l'est du village au début du 20e siècle. En 1914, l'usine comprend une papeterie, qui produit annuellement 2000 t de papier, et une "tuberie" qui façonne des tubes destinés aux tissages et filatures. Suite au retrait de Barbier en 1919, l'entreprise prend pour nom Société Anonyme des Etablissements Gunther. En 1929, l'usine produit 1500 t de tubes par an. A cette date, la surface couverte par les ateliers, magasins et entrepôts atteint 18 000 m². Au début des années 1960, la société diversifie ses productions, et fabrique également des tubes en papier destinés à des emballages spéciaux. La production annuelle est de 3000 t en 1964. Le bâtiment des bureaux est reconstruit dans le troisième quart du 20e siècle. L'usine est reprise en 1973 par monsieur Briand qui, suite au déclin du secteur textile, poursuit la diversification et lance en 1980 la fabrication de cornières de protection en carton à partir de chutes (procédé d'extrusion). L'entreprise est rachetée en 1988 par la firme américaine Sonoco, qui ferme l'atelier de tuberie, puis la papeterie en 1991. Cette dernière, qui absorbait 1500 t de papier recyclé par mois, est détruite vers 1996 en même temps que la conciergerie, alors que la cheminée de la machine à vapeur, d'une hauteur de 33 m, avait été abattue en 1986. Détruit par un incendie en 2005, un entrepôt industriel a ensuite été reconstruit au nord. L'usine appartient aujourd'hui au groupe américain ITW et fabrique annuellement 80 000 km (soit 25 000 t) de cornières pour protections et renforts d'emballage. Présence d'une machine à vapeur et d'un moteur hydraulique (turbine ?) en 1893. La machine à papier, installée en 1880, est remplacée en 1912. Présence en 1938 d'une turbine Francis horizontale de 26, 5 ch. L'usine emploie 58 hommes, 12 femmes et 60 enfants en 1893, 200 personnes en 1914 et 1929, 140 en 1937, 250 en 1960, 172 en 1990, et 80 en 2008.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
  • 1er quart 20e siècle
  • 3e quart 20e siècle
  • 1er quart 21e siècle

Description


Les ateliers de fabrication sont construits en rez-de-chaussée couverts de sheds, pour partie en moellon de grès enduit et pour partie reconstruits en béton armé. L'un d'eux est cependant pourvu d'un étage carré et couvert d'un toit à longs pans. Le bâtiment des bureaux possède un étage carré, et est couvert d'un toits à longs pans en tuile mécanique. Les magasins et entrepôts industriels sont en moellon de grès enduit ou charpente métallique, couverts de toits à longs pans en tuile mécanique, en ciment amiante ou en tôle. Les plus récents d'entre eux sont à structure métallique, avec essentage et couverture en tôle. Le logement patronal comprend un étage carré et un étage de comble. Construit en moellon de calcaire enduit, il est couvert d'un toit en ardoise. La cité ouvrière, construite du n°11 à 49 de la rue de la Papeterie, comprend 15 maisons. Cinq d'entre elles, édifiées du n°14 au 22, ne comprennent qu'un seul logement. Visiblement édifiées en moellon de calcaire enduit, elles possèdent un rez-de-chaussée et un étage en surcroît. Les cinq maisons édifiées du n°11 au 47 possèdent chacune 4 entrées (deux sur les façades latérales et deux sur la façade postérieure) desservant chacune un appartement. Construites en moellon de grès enduit, ces maisons possèdent un sous-sol, un étage carré et un étage en surcroît. Chacune d'elle possède deux bûchers, à ossature bois et tuile mécanique, construits sur la façade postérieure. Quatre maisons situées entre les n°24 et 40 possèdent chacune 2 appartements, à un étage carré et un étage de comble, et sont pourvues sur les façades latérales d'un bûcher.
Murs :
  • grès
  • béton
  • moellon
  • parpaing de béton
  • enduit
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile mécanique
  • ciment amiante en couverture
  • verre en couverture
  • ardoise
Etages :
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation du Rôge
Dénomination : usine de papeterie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • magasin industriel
  • entrepôt industriel
  • logement patronal
  • logement d'ouvriers
  • cité ouvrière
  • bureau
  • transformateur
  • bief de dérivation
Carte interactive
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