Télécharger la version PDF

TRÉFILERIE GAUTHIER, PUIS CUGNOTTET, PUIS MOULIN À FARINE PERRIN, PUIS GÉRARD, PUIS USINE DE PÂTE À PAPIER BOISSEAUX, PUIS ROUSSET, ACTUELLEMENT CENTRE D'ACCUEIL ET USINE DE PETITE MÉTALLURGIE GINDRO

70 - Beaumotte-Aubertans

chemin du Saussoir

  • Dossier IA70000317 réalisé en 2008
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Atelier de fabrication depuis l'ouest. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Une tréfilerie est établie dans le dernier quart du 18e siècle par Jean Bricon, maître de forges à Loulans (IA70000319). Dite "nouvellement établie" dans l'inventaire de 1788, elle comprend également un martinet et produit 130 milliers de fer par an. Elle est acquise en 1805 par Nicolas Gauthier pour la somme de 79 000 F. Le logement patronal est construit à cette époque, ainsi que l'atteste une plaque de cheminée portant l'inscription "Faite par Lamidey à Loulans pour Gauthier en 1806". Attesté sur un plan de 1807, le logement ouvrier collectif est vraisemblablement édifié au même moment. L'établissement métallurgique est alimenté en fer par les forges de Bonnal (étudiée IA70000320) et Villersexel (étudiée IA70000082). Il est vendu en 1820, ainsi que les tréfileries de Boult et Montarlot (étudiée IA70000314), pour la somme de 210 000 F, à Madame Cugnottet et ses enfants, maîtres de forges à Undervelier (Suisse). La tréfilerie reste affermée aux enfants Gauthier, fils de Nicolas. Un feu d'affinerie, établi dans le hameau d'Aubertans, est transféré à Beaumotte vers 1827. En 1829, la tréfilerie compte 52 bobines avec leurs accessoires (fours et chaudières à recuire le fil, martinet, tour et scie à bois), un atelier pour la fabrication de clous, dits pointes de Paris, et un patouillet, qui lave le minerai pour le fourneau de Montagney (25). La tréfilerie est réglementée par ordonnance royale le 18 juillet 1831. En 1833, la production annuelle est de 122 t de fer sorti de la forge, 780 t de fer sorti de la tréfilerie et 82 t de fer sorti de la pointerie. Une nouvelle ordonnance du roi du 18 juillet 1837 autorise le propriétaire, Nicolas Cugnottet, à "maintenir en activité l'usine à 6 roues hydrauliques composée d'un feu d'affinerie, d'une tréfilerie dont le nombre pourra être portée à 80 bobines avec ses accessoires, d'un atelier pour la fabrication de clous dits pointes de Paris et d'un patouillet". La production globale atteint 900 t de fil de fer en 1842. L'année suivante, Nicolas Cugnottet demande l'autorisation d'établir un haut fourneau et un second feu de forge. Cette demande reste sans suite. La tréfilerie cesse son activité vers 1850, et est convertie vers 1855 en fabrique de draps et moulin à farine. L'établissement industriel, connu sous le nom d'usine Perrin, est réglementé par arrêté préfectoral le 4 septembre 1856. Après une faillite en 1858, la manufacture est reprise par A. Gérard, qui annonce en 1874 l'ouverture d'une filature de coton. En 1883, la matrice cadastrale signale des travaux d'agrandissement achevés en 1880 (mention d'appareils à électricité et d'ateliers pour une chaudière à vapeur). A cette date apparaissent les termes de "filature, fabrique et moulin", appartenant à Jean-Baptiste Raclot. En 1888, Charles Boisseaux, industriel papetier établi à Conflandey (étudié IA70000324), implante une fabrique de pâte à papier sur le site. Des travaux de "transformation" sur les ateliers de forge et de scierie sont attestés en 1889. Le bois est écorcé, débité et râpé dans un atelier appelé râperie, avant d'être égoutté pour être transformé en carton. L'usine est reprise en 1895 par Charles Rousset et Louis Barbet. En 1938, les Anciens Etablissements Charles Rousset produisent 1872 t de pâte à bois. L'usine ferme ses portes peu après. Les ateliers de l'usine métallurgique ont été détruits, leur emplacement étant aujourd'hui occupé par l'usine Gindro (fabrication de boîte aux lettres). Un bâtiment à étages, ayant vraisemblablement servi de moulin et datant de la fin du 19e siècle, abrite un centre d'accueil depuis 1979. En 1805, l'usine renferme une grande tirerie composée de 16 tenailles, 4 lières et une épinglerie ; une petite tirerie composée de 4 tenailles, 4 lières, clouterie et chaînerie ; un martinet à deux marteaux ; un bâtiment abritant un four à recuire et la pointerie ; un moulin à 3 tournants, avec huilerie, scie et ribe. En 1840, la tréfilerie renferme 70 bobines. En 1857, une turbine de 40-50 ch a remplacé les 10 roues hydrauliques, qui totalisaient une puissance de 200 à 250 ch. Des turbines d'une puissance de 220 ch et un moteur électrique de 120 ch sont attestés en 1938. L'établissement occupe 40 ouvriers en 1811, et entre 90 et 100 en 1833. La fabrique de pâte à papier emploie 13 personnes en 1893.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle
  • 4e quart 19e siècle

Description


Le moulin, construit en moellon de calcaire enduit et pourvu d'ouvertures couvertes d'arc segmentaire en brique, s'élève sur deux étages carrés et un étage en surcroît. Il est couvert d'un toit à deux pans en tuile mécanique. Le logement patronal, à un étage carré, est construit en moellon de calcaire. Ses ouvertures sont pourvus de linteaux délardés et le toit à croupes couverts de tuile plate. Le logement ouvrier collectif se compose d'un long bâtiment, construit en moellon de calcaire et enduit partiel, et couvert d'un toit à longs pans. Les sept logements du rez-de-chaussée sont dotés chacun d'une entrée individuelle. Les logements de l'étage sont desservis par une galerie en bois courant sur la façade ouest.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • tuile plate
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage en surcroît
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique
  • produite sur place

Source(s) documentaire(s)

  • Coupe verticale du batiment et du haut fourneau suivant la ligne brisée.
    Coupe verticale du batiment et du haut fourneau suivant la ligne brisée. Plan, calque, plume, lavis, échelle 1:100, 1843, par Boudot (ingénieur civil)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 3
  • Beaumotte-les-Montbozon (Hte-Saône). - L'Usine.
    Beaumotte-les-Montbozon (Hte-Saône). - L'Usine. / Carte postale, Verten éd., s.n., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 11 Fi 59/3
  • Plan figuré des usines de Beaumotte et de leurs dépendances [Plan-masse et de situation].
    Plan figuré des usines de Beaumotte et de leurs dépendances [Plan-masse et de situation]. Plan, papier, plume, lavis, s.d. [1807]
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 1
  • Beaumotte-les-Montbozon (Hte-Saône). - La Papeterie.
    Beaumotte-les-Montbozon (Hte-Saône). - La Papeterie. Carte postale, C.L.B. éd., s.n., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 11 Fi 59/2

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation de l' Ognon
Dénomination : tréfilerie, moulin à farine, usine de petite métallurgie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement patronal
  • logement d'ouvriers
  • pigeonnier
Carte interactive
Haut de page