SCIERIE PUGIN FRÈRES

25 - Montlebon

Louadey

  • Dossier IA25001693 réalisé en 2016 revu en 2017
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Nouvelle scierie. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Deux établissements sont portés sur le plan cadastral de 1814 : le moulin de François Xavier Garnache (cadastré E 7) et, en amont de lui, la scierie du charpentier Gaspard Rougnon - ou Rognon - (E 11). Le moulin passe vers 1823 à Alexis Théophile Chopard (1788-1843), frère d'Aimé Désiré Chopard qui est à la tête de celui de Cornabey (doté d'une scierie). Alexis Théophile, qui est dit meunier et charpentier, acquiert vers 1835 la scierie, tenue depuis le milieu de la décennie précédente par Emonin Ainé et Frères. L'ensemble devient vers 1841 propriété de Charles Théodore Duchet-Annez (1786-1861). En 1851, une statistique signale que l'établissement comporte "1 scierie, 1 scie circulaire et 2 tournants de moulin" et qu'il est en "chômage prolongé. Peu d’affaires". Nouveau propriétaire vers 1862 : Arsène Jacoutot (1832-1878), lequel envisage de construire en aval de celle existante (sur "un ancien chazal d’usine en ruine", parcelle E 2) une nouvelle scierie équipée "de quatre lames de grandes scies et d'une scie circulaire". Il compte réutiliser "un ancien canal de dérivation dont on voit encore les traces". L'autorisation accordée par l'arrêté préfectoral du 9 septembre 1863 n'est pas exploitée et lorsque le moulin est détruit par un incendie vers 1865, Jacoutot le remplace par une maison édifiée sur la parcelle voisine (E 9). Il partira ensuite reprendre le moulin à foulon Reuille, à Cornabey. Pour sa part, la scierie existante est acquise vers 1869 par le menuisier Charles François Xavier Dubief (1828-1880), qui la démolit et la rebâtit sur le site du moulin.
Cette scierie passe vers 1878 à Joseph Pugin (1813-1895), issu d'une famille originaire de Suisse, à la tête de la scierie de Cornabey, puis vers 1880 à son fils François (1843-1907). Ce dernier acquiert aussi vers 1894 la maison Jacoutot, laquelle a connu différents propriétaires, et la démolit au tournant des 19e et 20e siècles. Ne reste donc que la scierie, qui demeure aujourd'hui encore entre les mains des descendants de François Pugin et de sa femme Marie Emilie Bournel-Bosson. Si l'un de leurs fils, Joseph, est signalé vers 1907 au moulin des Douffrans (commune de Grand'Combe-Châteleu), c'est un autre, Emile (1882-1965), qui reprend la scierie au moment de la Première Guerre mondiale et l'agrandit vers 1936 et 1948. Son fils Léon le rejoint puis lui succède, créant sa société qui dispose d'un châssis de scie multiple en bois animé par une turbine des Ets Douge, de Besançon (démontée au milieu des années 2000). Ce matériel est remplacé en 1960 par un châssis multiple Socolest, complété en 1961 ou 1962 par une déligneuse du même fabricant. Gérard rejoint son père Léon et en 1975, ils emploient trois personnes. Un autre fils de Léon, Thierry, arrive en 1979, qui fonde le 1er août 1985 avec Gérard la Sarl Pugin Frères. L'entreprise se développe en travaillant pour le fabricant de charpentes Simonin, ce qui nécessite la construction d'un nouvel atelier de fabrication en 1987 et la modernisation du matériel avec la mise en place d'un châssis Bochu. Elle compte six personnes en 1988. En 1990, l'écurie en bois (au sud) est rasée et remplacée par un garage de réparations automobiles, construit par un autre frère Yves et agrandi dans un second temps. Nouvelle modernisation avec la construction d'un hangar à l'ouest vers 1995 et en 1997 le remplacement du châssis Bochu par un Möhringer (société fondée en 1885 par Peter Möhringer à Feuerbach, actuellement Stuttgart, Bade-Wurtemberg, Allemagne). Le hangar du milieu des années 1990 est agrandi au début de la décennie suivante : il abrite une scie à ruban horizontale à grume Pasquier (Semsales, canton de Fribourg, Suisse) destinées aux débits spéciaux, l'installation de traitement par trempage et, à son extrémité occidentale, une tronçonneuse BZH (Baljer Zembrod Holtec), de Marolles dans la Marne. En 2016, la scierie emploie 12 personnes, qui transforment 18 à 20 000 m3 de grumes de sapins et épicéas en lattes, liteaux, demi-chevrons et chevrons (elle a dû se tourner vers le petit débit avec la baisse des commandes de Simonin). Elle dispose d'un chariot de tronçonnage Baljer Zembrod alimentant l'écorceuse, le réducteur de pattes, le châssis Möhringer, la déligneuse, etc., jusqu'à l'installation de broyage. Elle a en outre incorporé le garage d'Yves Pugin, transformé en bureau, atelier de conditionnement et atelier d'affûtage.
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 19e siècle
  • 4e quart 20e siècle
Secondaire :
  • 1er quart 21e siècle

Description


La scierie de 1869 environ a des murs en moellons calcaires enduits, avec à l'étage carré pan de bois et essentage de planches partiel au sud et à l'est. Elle comporte un étage carré et un étage de comble, desservis par un escalier dans-oeuvre et par une rampe d'accès à l'est. Sa façade antérieure présente des fenêtres jumelées (baies horlogères). Elle est coiffée d'un toit à longs pans, pignons couverts, tuiles mécaniques et acier en couverture. Le bureau associe parpaings de béton enduits et essentage de planches au pignon. Il a un étage carré, accessible par un escalier extérieur tournant à retours en béton. Il est coiffé d'un toit à longs pans et pignons couverts, avec ciment amiante en couverture, alors que l'extension nord-ouest à un toit en acier et que l'atelier en rez-de-chaussée au sud est protégé par une terrasse en béton. Les autres ateliers sont en pan de bois essenté de planches, avec charpente en bois apparente, en lamellé-collé dans celui de 1987. Ce dernier a un toit à longs pans et pignons couverts, avec ciment-amiante en couverture, les autres un toit à un pan et couverture en acier.
Murs :
  • calcaire
  • bois
  • béton
  • moellon
  • pan de bois
  • parpaing de béton
  • enduit
  • essentage de planches
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • acier en couverture
  • ciment amiante en couverture
  • béton en couverture
Etages :
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier de distribution extérieur, escalier tournant à retours, en maçonnerie
Autre :
  • rampe d'accès
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 404 Cadastre de la commune de Montlebon, 1814-1965
    3 P 404 Cadastre de la commune de Montlebon, 1814-1965- 3 P 404 : Atlas parcellaire (24 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Vial, 1814 (sections A-E) et 1818 (sections F-G)- 3 P 404/1-2 : Registre des états de sections, s.d. [1822 ?]- 3 P 404/3, 6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1822-1874- 3 P 404/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1875-1914- 3 P 404/7 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 404/8 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1965- 3 P 404/9 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1965
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 404
  • 7 S 72 Cours d'eau et usines. Régime des eaux. Moulins-usines (1825-1896)
    7 S 72 Cours d'eau et usines. Régime des eaux. Moulins-usines (1825-1896)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 S 72
  • Sp 742. Service hydraulique. Usines. Réglementation, autorisations de travaux (an III-1897)
    Service hydraulique. Usines. Réglementation, autorisations de travaux (an III-1897)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : Sp 742
  • Statistique de l'utilisation de la force motrice des eaux, 1851
    Statistique de l'utilisation de la force motrice des eaux. In Annuaire départemental du Doubs pour 1852, 40e année, 1851, p. 103-158.
  • Commune de Montlebon. Règlement d’eau de l’usine projetée par le Sr Jacoutot (Arsène). Plan, profils en longs et en travers, 1863
    Commune de Montlebon. Règlement d’eau de l’usine projetée par le Sr Jacoutot (Arsène). Plan, profils en longs et en travers, dessin (plume, lavis), par l’ingénieur ordinaire Cuvinot, Besançon le 17 février 1863, 31 x 42 cm, échelles 1/2 500, 1/250 et 1/200. Existe aussi sous forme de calque (en mauvais état) dans la liasse Sp 742
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 S 72
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Pugin Thierry (témoignage oral)
    Pugin Thierry, co-propriétaire de la scierie Pugin Frères. Montlebon

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Hydrographie : dérivation de la Douve
Dénomination : scierie
Parties constituantes non étudiées :
  • aire des matières premières
  • aire des produits manufacturés
  • atelier de conditionnement
  • atelier de fabrication
  • atelier de réparation
  • bureau
  • bâtiment d'eau
  • silo
  • logement
  • rampe d'accès
  • bief de dérivation
Carte interactive
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