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FERME ET ATELIER D'HORLOGERIE D'AUGUSTIN BÉLIARD

25 - Grand'Combe-Châteleu

Les Cordiers - 3e ferme

  • Dossier IA00013888 réalisé en 1974 revu en 2017
  • Auteur(s) : Gilbert Poinsot, Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis le nord-est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La ferme triple, appelée localement la "grande maison", a été bâtie au 18e siècle. Elle porte un ensemble de dates, de techniques différentes : 1721 gravée sur le piédroit de droite du four du "tué" (grande cheminée) central, avec une inscription illisible, et 1771 sur celui de gauche entre une croix et les initiales FMG au-dessus, ADC (?) au-dessous ; 1737 et une croix gravées sur une pierre (en remploi ?) dans la cave sud ; 1773 sur une plaque de cheminée dans le tué de gauche (non vue) ; "Le 10 novembre 1828" et "Le 4 juillet 1905 [...] Béliard" (manuscrites) sur les murs de la descente de cave au sud ; "J.F. Jeannot 1879" (manuscrite) sur la façade orientale. Le bâtiment semble construit en plusieurs campagnes, dont témoignent les décrochements de la façade postérieure (est) qui distinguent la partie centrale des deux corps qui l'encadrent : une extension en saillie dans l'angle nord-est, un corps à étage carré maçonné dans l'angle sud-est. Sur le plan cadastral de 1816, il est partagé entre deux propriétaires : le menuisier Louis Girard possède la partie sud, le percepteur Félix Girard la partie nord. La première est acquise le 9 juin 1838 par le cultivateur Alexis Béliard (1789-1849) puis elle passe à son fils Augustin (1844-1910), maire de Grand'Combe-Châteleu en 1880. Ce dernier achète le 8 juillet 1896 l'autre partie à Adèle Bavoux, veuve de l'horloger Albin Perrey (1817-1890), qui l'avait acquise vers 1882 de Félix Boillot (1791-1875), lequel la tenait depuis 1828 environ de Félix Girard. Augustin Béliard, qui obtient une mention honorable à l'exposition universelle de 1878 (il est signalé dans la rubrique Assortiment des exposants du groupe collectif du Doubs), est certainement un horloger complet, fabriquant des montres avec quelques ouvriers dans son atelier à l'étage de l'angle sud-est. Il exploite aussi un petit train de culture et vend des tuiles (des tuileries Mercier-Fouillot de Passavant-la-Rochère), du sel dénaturé, du vin (de Montgesoye...), etc. Son fils Léon (1883-1961) prend sa suite pour ce négoce mais semble abandonner l'horlogerie. A cette époque, la partie nord est louée à un cultivateur. On ne sait pas à quelle date disparaît l'activité agricole. Partagé entre deux propriétaires, le bâtiment ne sert plus que d'habitation.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 18e siècle
  • 3e quart 18e siècle
Date(s)
1721 : porte la date
1737 : porte la date
1771 : porte la date
1773 : porte la date

Description


Les murs de la ferme sont en moellons calcaires (avec enduit partiel) au rez-de-chaussée ainsi qu'à l'étage carré dans l'angle sud-est, en pan de bois essenté de planches pour le reste. Le bâtiment présente une lambrichure en avancée sur ses murs pignons (ouest et est) ; sur la façade nord (mur gouttereau), les niveaux supérieurs de l'extension et de la grange sont en encorbellement, formant portique. Il comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble ; les dessertes se font à l'aide d'escaliers droits, dans-oeuvre (en maçonnerie pour le sous-sol, en charpente pur l'étage) ou extérieur (escalier en charpente contre la façade orientale notamment), tandis que la grange est accessible de plain-pied à l'ouest. Il abrite trois appartements, chacun disposant de son "tué" (grande cheminée), avec chambres à l'étage carré. Les baies sont rectangulaires, à linteau délardé en arc segmentaire, ou en arc segmentaire (entrées de cave) ; une fenêtre horlogère et une fenêtre d'atelier (à encadrement en bois) sont visibles sur la façade orientale. Les baies du corps sud-est sont toutes munies d'un volet métallique constituant une protection contre le feu. Le toit est à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques ; l'acier est utilisé pour celui sur l'extension au nord-est, perpendiculaire, et sur la partie formant portique.
Murs :
  • calcaire
  • bois
  • moellon
  • pan de bois
  • enduit partiel
  • essentage de planches
Toit :
  • tuile mécanique
  • acier en couverture
Etages :
  • sous-sol
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Escalier :
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en charpente
  • escalier dans-oeuvre, escalier droit, en maçonnerie en charpente
Typologie :
  • ferme à 3 tués
  • grange haute
  • baie horlogère
  • baie d'atelier

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 287 Cadastre de la commune de Grand'Combe-Châteleu, 1814-1961
    3 P 287 Cadastre de la commune de Grand'Combe-Châteleu, 1814-1961- 3 P 287 : Atlas parcellaire (14 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Vial, 1816- 3 P 287/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 287/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1822-1874- 3 P 287/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1874-1914- 3 P 287/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 287/7-8 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1961- 3 P 287/9 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1961
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 287
  • [Plans, coupes et élévations de la ferme], milieu 20e siècle
    [Plans, coupes et élévations de la ferme], dessin imprimé, s.n. [par Jean Garneret ?], s.d. [milieu 20e siècle]. Publié dans : Garneret, Jean ; Bourgin, Pierre ; Guillaume, Bernard. La Maison du montagnon, 1980, p. 201-206.
  • Grand'Combe. Les Cordiers [vue d'ensemble du hameau depuis l'est], 4e quart 19e siècle [avant 1902]
    Grand'Combe. Les Cordiers [vue d'ensemble du hameau depuis l'est], carte photo, s.n., [4e quart 19e siècle, avant 1902]. Porte la date 1902 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Elisabeth Bonnet, Les Gras
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Garneret, Jean ; Bourgin, Pierre ; Guillaume, Bernard. La Maison du montagnon, 1980
    Garneret, Jean ; Bourgin, Pierre ; Guillaume, Bernard. La Maison du montagnon. - Besançon : Folklore comtois, 1980. 4-558 p. : ill. ; 30 cm. (Les maisons paysannes en Franche-Comté ; 1)
  • Savoye, Charles. Notice sur l'origine de la fabrique d'horlogerie de Besançon, son état présent, chiffres officiels à l'appui, 1878
    Savoye, Charles. Notice sur l'origine de la fabrique d'horlogerie de Besançon, son état présent, chiffres officiels à l'appui. - Paris : Dupont, [1878]. 20 p.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Girard Louis (témoignage oral)
    Girard Louis, propriétaire de l'ancienne forge des Cordiers, à Grand'Combe-Châteleu.
  • Henriot Marianne (témoignage oral)
    Henriot Marianne, propriétaire d'une partie du bâtiment. Neuchâtel (Suisse)

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • étable à vaches
  • grange
  • remise agricole
  • logement
  • jardin potager
Carte interactive
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