Télécharger la version PDF

LES DEMEURES, LES MAISONS ET LES FERMES DE RUPT-SUR-SAÔNE

70 - Rupt-sur-Saône

  • Dossier IA70000804 réalisé en 2015 revu en 2017
  • Auteur(s) : Liliane Hamelin
Maison, 1 A chemin de la Vigne Rouge : la girouette. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Demeures, maisons et fermes, en moellons de calcaire enduits, s'alignent principalement le long de l'axe formé par le rue du Pâquis prolongée par celle de la Dame Blanche. La vocation agricole du village se lit encore sur leur façade, quand bien même certaines des fermes ont connu une double fonction : ferme et café (1 rue de la Fontenotte) ou atelier (de bourrelier-charron 10 rue du Pâquis et de sabotier 1 ruelle du Moulin). La maison au 1 Impasse Berthod, qui est l'une des plus anciennes du village (elle date du 16e siècle ou du tout début du 17e), présente les caractères d'une maison de vigneron : escalier droit en pierre menant à la cave, linteau à voussures, etc.
Quelques fermes ont conservé une avancée en bois appelée localement "perché", servant au séchage du maïs (1 ruelle du Moulin et 22 rue de la Dame Blanche par exemple).
Plusieurs possèdent sur leur façade une niche abritant quelquefois une statue (18 rue de la Dame Blanche) ou un relief (1 ruelle du Moulin) ; ces niches sont parfois datées (8 rue de la Garenne et 1 rue de la Fontenotte). D'autres éléments de décor en réemploi, issus ou non des destructions révolutionnaires, proviennent du château (armoiries de la famille d'Orsay au 15 rue de la Dame Blanche), de l'ancienne église paroissiale, du couvent ou encore des croix de chemin qui s'élèvent à chaque entrée du village (8 rue de la Garenne).
Se distinguent particulièrement les constructions du comte d'Orsay sur le site de l'ancien château fort dominant le village (le "nouveau château" bâti en 1820 et sa ferme, remplaçant celle dessinée sur le plan cadastral de 1837, qui illustrerait un modèle de ferme dite lombarde) d'une part, la demeure édifiée au 18e siècle rue de la Dame Blanche par la famille d'hommes de loi et de professeurs de médecine Lange de Ferrière (unique par ses quatre tours carrées, dont deux sur la façade antérieure) d'autre part.

Les fermes se répartissent en deux grands types.
Le premier est celui de la ferme-bloc à trois travées le long du mur gouttereau, parallèle à la rue, comprenant un logis, une grange et une étable à vaches. Ce type est illustré notamment par la ferme au 10 rue du Pâquis. Au 7 place de l'Abondance, la grange et l'étable à vaches sont disposées sur le mur gouttereau parallèle à la rue et le logis se développe sur le mur pignon en deux étages carrés (autre exemple au 24 rue de la Dame Blanche). Lorsque la parcelle est trop étroite, le pignon est perpendiculaire à la rue : au 1 rue de la Fontenotte, la grange est située sur la parcelle voisine et le mur pignon, perpendiculaire à la rue, comporte le logis et l'entrée d'un ancien commerce (café). Parfois, le toit du corps de logis est nettement séparé de celui de la grange et de l'écurie. Ce type est illustré par la maison au 1 ruelle du Moulin : le bâtiment de gauche est daté de 1593 et comprend deux logis (l'une des pièces a été transformée en atelier de sabotier de 1940 à 1970), tandis que celui de droite, accolé au premier, a été construit en 1791 comme l'indique la date au-dessus de la porte de grange.
Le second type est constitué de la ferme en retour d'équerre, avec dépendance en fond de cour abritant grange, étable à vaches et remise(s). Une aile, en retour d'équerre et perpendiculaire à la rue, abrite le logis, qui compte deux étages carrés (21 rue de la Fontenotte, 20 rue de la Dame Blanche). La cour est soit ouverte, soit fermée par un portail aux piliers sculptés (12 rue du Pâquis).

La distribution intérieure est souvent réalisée sur le même schéma. Depuis la rue, la porte d'entrée ouvre directement sur la cuisine dont le sol est en dalles calcaires. On y trouve un évier en pierre ("pierre d'évier") éclairé par une petite baie, souvent ovale ("oeil de boeuf" ou "beuillot"), placé dans un renfoncement (la "souillarde") qui forme un avancée sur la façade ou enfermé dans un réduit ; une cheminée en pierre avec une plaque en fonte ("platine") et, à proximité, un potager avec son cendrier ; un placard et un four à pain, qui pour des raisons de sécurité, est construit dans un petit édicule dans le jardin à l'arrière de la maison (1 ruelle du Moulin) ou en façade (rue de la Fontenotte).
Une porte conduit dans la pièce voisine, dénommée le "poêle", éclairée par une ou deux fenêtres donnant sur le jardin. Cette pièce comporte un placard adossé à la cheminée de la cuisine, qui une fois ouvert tempère la pièce. Elle peut aussi être chauffée par un poêle (d'où son nom), en faïence ou en fonte. Elle servait à la fois de salle à manger et de chambre avec alcôve. Le sol est planchéié.
De la cuisine, un escalier en bois, parfois à cage fermée, conduit à l'étage où sont les chambres, généralement en enfilade. Un autre escalier dessert le sous-sol, généralement en terre battue et couvert d'une voûte en berceau, plein-cintre ou segmentaire.
Période(s)
Principale :
  • 16e siècle
  • 17e siècle
  • 18e siècle
  • 19e siècle

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
Carte interactive
Haut de page