Télécharger la version PDF

FERME ET ATELIER D'HORLOGERIE DE LÉON DELEULE PUIS DE JULES JACQUET-PIERROULET

25 - Grand'Combe-Châteleu

Bas de Grand-Combe

  • Dossier IA00013878 réalisé en 1974 revu en 2017
  • Auteur(s) : Gilbert Poinsot, Laurent Poupard
Vue d'ensemble. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Si l'on en croit la date portée sur l'une des deux plaques de cheminée, la ferme double avait été bâtie en 1780 (mais elle était peut-être plus ancienne). Destinée à abriter deux famille, elle comportait deux tués (grandes cheminées) et, sur la façade postérieure, deux rampes d'accès. Un corps de bâtiment en appentis (dit "la voûte") était appuyé contre son angle oriental. Bien qu'absent du plan cadastral de 1816, ce corps semblait antérieur à la ferme et portait les dates 1737 (linteau de la porte de l'étage) et 1744 (linteau de celle du rez-de-chaussée). La première date était accompagnée des initiales IFGC, vraisemblablement pour Jean François Gauthier-Gonnez (ou Gauthier-Gonney), décédé après 1738 (ce dernier avait en 1719 été concessionnaire, avec Claude Routhier-Pierre, pour la communauté de la Grand'Combe du transport du sel depuis les salines de Salins-les-Bains). En 1816, le site (remise cadastrée B 605 et ferme B 606) appartenait à son petit-fils Jean-Claude (1748-1820). Il a été partagé au fil du temps dans la famille Gauthier-Gonnez, passant notamment vers 1839 au fromager Séraphin Deleule, gendre de Jean-Claude. Léon Deleule (1840-1901), fils de Séraphin, en acquiert vers 1878-1879 une partie, qu'il agrandit une dizaine d'années plus tard. Frère d'un horloger (Emile Deleule, 1839-1885), il est signalé dans la rubrique Assortiment des exposants du groupe collectif du Doubs à l'exposition universelle de 1878 et comme fabricant d'échappements en 1896-1897 (il employait deux ouvriers en 1883). A son décès lui succède au milieu de la décennie 1900 l'horloger et décolleteur Jules Jacquet-Pierroulet (1873-1945), marié avec Laure Emma Gauthier-Gonnez. Jules est le fils de Zéphyrin Jacquet-Pierroulet (1843-1875) et a un frère aussi prénommé Zéphyrin (1876-1966), tous deux horlogers. Il devient propriétaire de l'ensemble du bâtiment vers 1917. Dès 1913, il a agrandi les pièces de l'étage ("chambres hautes") en y aménageant un atelier pour lequel il a ouvert des fenêtres horlogères et des fenêtres multiples (le mur de façade de ce niveau est alors réalisé en maçonnerie). Il y réalise pivotage (d'échappements à ancre) et plantage d'échappement, et y fabrique des axes (de balanciers, d'appareils de précision, etc.), des tiges d'ancre... Il profite de l'électricité fournie dans un premier temps par la machine à vapeur de la scierie Longchampt (auparavant Vermot-Desroches). Les tavaillons (localement appelés clavins) couvrant le toit sont remplacés par des tuiles en 1914 et le grenier à grains démoli en 1922-1923. L'atelier emploie au maximum une douzaine de personnes (dont les quatre filles de Jules) ; cinq de la commune y sont signalées en 1931. Il ferme lorsque Jules est victime de problèmes de santé en 1939. Son frère Zéphyrin Jacquet reprend l'essentiel du matériel et le bâtiment n'abrite ensuite plus d'activité productive. Détruit par un incendie le 29 novembre 1990, il est reconstruit en réutilisant certains éléments architecturaux mais pour une recomposition avec une élévation et un plan sensiblement différents.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 18e siècle
  • 4e quart 18e siècle
Date(s)
1737 : porte la date
1744 : porte la date
1780 : porte la date

Description


La ferme était en moellons calcaires enduits, avec pan de bois essenté de planches pour la lambrichure en façade et pour la façade postérieure. Elle comptait deux logements, chacun doté d'un sous-sol (cave plafonnée) accessible par un escalier droit en pierre et d'un tué (grande cheminée). L'étage carré était desservi par des escaliers dans-oeuvre (l'un droit et l'autre tournant à retours, en charpente), la grange sur la façade postérieure par deux rampes (pont de grange à gauche, levée de grange à droite). La présence de l'atelier à l'étage se marquait en façade par des fenêtres horlogères et des fenêtres multiples. Le toit était à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. Un petit corps rectangulaire ("la voûte"), couvert d'un appentis massé, était appuyé contre le mur gouttereau nord. Il était protégé du feu par les volets en fer de ses fenêtres, le revêtement en fer de sa porte et la voûte en berceau plein cintre de son étage carré, accessible par un balcon en façade.
Murs :
  • calcaire
  • bois
  • moellon
  • pan de bois
  • enduit
  • essentage de planches
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier droit, en maçonnerie en charpente
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours, en charpente
Autre :
  • rampe d'accès
Typologie :
  • ferme à tué double
  • grange haute
  • baie horlogère
  • baie multiple
État de conservation :
  • détruit après inventaire

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 287 Cadastre de la commune de Grand'Combe-Châteleu, 1814-1961
    3 P 287 Cadastre de la commune de Grand'Combe-Châteleu, 1814-1961- 3 P 287 : Atlas parcellaire (14 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Vial, 1816- 3 P 287/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 287/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1822-1874- 3 P 287/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1874-1914- 3 P 287/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 287/7-8 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1961- 3 P 287/9 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1961
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 287
  • Papier à en-tête de Jules Jacquet, 28 février 1926
    Papier à en-tête de Jules Jacquet, 28 février 1926
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Mandat de Jules Jacquet, 1er mars 1926
    Mandat de Jules Jacquet, 1er mars 1926
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • 25 Grand'Combe-Châteleu. Demeure : ferme 2. Rez-de-chaussée, 7 juin 1977
    25 Grand'Combe-Châteleu. Demeure : ferme 2. Rez-de-chaussée, dessin sur calque, par Jean-Marc Demoly, 7 juin 1977, 1/100, 54,5 x 757,5 cm
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon
  • [Façade antérieure de la ferme, vue de trois quarts gauche], fin 19e siècle ou début 20e siècle [avant 1913]
    [Façade antérieure de la ferme, vue de trois quarts gauche], photographie, s.n., s.d. [fin 19e siècle ou début 20e siècle, avant 1913]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • [Façade latérale droite du bâtiment, avec Jules Jacquet], 1er quart 20e siècle
    [Façade latérale droite du bâtiment, avec Jules Jacquet], deux photographies, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • En avion au-dessus de... 1. Grand'Combe-Châteleu (Doubs). Vue d'ensemble, 3e quart 20e siècle [avant 1960]
    En avion au-dessus de... 1. Grand'Combe-Châteleu (Doubs). Vue d'ensemble, carte postale, [3e quart 20e siècle, avant 1960], Edition Lapie à Saint-Maur. Porte la date 6 octobre 1960 (tampon au verso).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Benoît Vuillemin, Grand'Combe-Châteleu
  • Grand'Combe-Châteleu (25. Doubs). Vue générale aérienne, 3e quart 20e siècle [avant 1970]
    Grand'Combe-Châteleu (25. Doubs). Vue générale aérienne, carte postale, [3e quart 20e siècle, avant 1970], Combier éd. et impr. à Mâcon. Porte les dates 4 (manuscrite) et 5 (tampon) février 1970 au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Benoît Vuillemin, Grand'Combe-Châteleu
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Lemoine, Hubert. Le Val de Morteau et environs, de sa naissance à la Révolution, 1972
    Lemoine, Hubert. Le Val de Morteau et environs, de sa naissance à la Révolution. - Besançon : Jacques et Demontrond, 1972. 192 p. ; 24 cm.
  • Savoye, Charles. Notice sur l'origine de la fabrique d'horlogerie de Besançon, son état présent, chiffres officiels à l'appui, 1878
    Savoye, Charles. Notice sur l'origine de la fabrique d'horlogerie de Besançon, son état présent, chiffres officiels à l'appui. - Paris : Dupont, [1878]. 20 p.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Girard Louis (témoignage oral)
    Girard Louis, propriétaire de l'ancienne forge des Cordiers, à Grand'Combe-Châteleu.
  • Vuez Jean-Claude (témoignage oral)
    Vuez Jean-Claude, descendant d'une famille d'horlogers, historien de la société Parrenin, Villers-le-Lac

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • étable à vaches
  • grange
  • pigeonnier
  • remise agricole
  • logement
Carte interactive
Haut de page