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IMMEUBLE, MAISON, IMPRIMERIE GENRE, ATELIERS D'HORLOGERIE DORNIER, ET AESCHLIMANN ET MONBARON

25 - Morteau

rue Traversière

  • Dossier IA25001822 réalisé en 2013 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Immeuble et maison, ateliers d'horlogerie Dornier, et Aeschlimann et Monbaron, 5 bis et 7 Grande Rue. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les trois bâtiments figurés sur le plan cadastral de 1816 (E 141) appartiennent aux héritiers de Claude Maximin Roussel. La propriété, tenue en 1841 par la veuve Vincent (bâtiment sur rue "à un étage, en bon état"), disparaît dans l'incendie du 5 mai 1865 qui détruit la Grande Rue. Deux nouvelles maisons (ou un immeuble ?) sont construits en 1866 pour Séraphin Vermot-Groshuguenin (François Séraphin, 1820-?), originaire de Montlebon. Vers 1876, ses enfants (César Sylvain né en 1847, Paul Ermin né en 1848 et Virgile Narcisse né en 1849) les cèdent à Joseph Droz (1828-1910) qui leur ajoute (sur l'arrière de la parcelle ?) vers 1881 un "magasin" (agrandi vers 1897) et une petite maison vers 1888. Toutes ces constructions passent vers 1898 à un fils de Joseph, Paul Florentin Droz (1854-1900), négociant en vins, qui agrandit considérablement la petite maison. Au décès de ce dernier, elles reviennent à la veuve de Joseph puis la propriété est morcelée vers 1908, après qu'un incendie l'a endommagée ou détruite.
La moitié sud du bâtiment sur rue (partie gauche, actuel n° 5 bis) est reconstruite suivant des plans d'Alphonse Chopard (1859-1939), frère d'Eugène qui est à la tête de la brasserie de l'Aigle. Architecte établi à Paris et Pontarlier, Alphonse dessine la façade sur la rue Traversière, que réalise l'entreprise Martignoni chargée du chantier. Ce bâtiment est édifié pour Emile et Albert Genre, dont la librairie ouvre sur la rue et l'imprimerie sur la cour. André Genre (1911-?) reprend l'affaire et fait bâtir un garage dans la cour. Il transporte au milieu des années 1960 son établissement dans les locaux de la Grande Fabrique (au 13 rue Pasteur) et est remplacé par le groupe Publipresse, avant que ce dernier ne parte pour l'ancienne brasserie de l'Aigle (rue de la Brasserie).
La partie nord (autrefois n° 5 et actuellement n° 7) est réparée ou rebâtie pour le marchand Jules Dornier (Jules Francis, 1868-1909), qui achète également le magasin de 1881 (agrandi vers 1916). Jusque-là signalé au 16 Grande Rue (actuel n° ?), Dornier est fournituriste pour les horlogers mais aussi réparateur, avec un "atelier spécial de rhabillage de montres", et fabricant d'outils (?). Le bâtiment abrite peut-être le siège social de la société en nom collectif Vuez et Cie, formée le 18 juillet 1923 entre Henri Vuez et les frères Marc et Henri Michel-Amadry. Cette affaire, qui a pour objet "la fabrication et la vente de la petite horlogerie et la continuation du fonds de commerce précédemment exploité par Henri Vuez", est dissoute le 1er mai 1928. Les frères Michel-Amadry créent leur propre entreprise, qu'ils transfèrent au 1 place de l'Hôtel de Ville (dans le bâtiment abritant l'atelier d'horlogerie de Maurice Taillard) puis en 1930 au 8 rue Charles Brügger ; pour sa part, Henri Vuez fait construire un atelier dans sa propriété du 1 place Carnot. Les biens de Jules Dornier passent vers 1937 à une autre branche de la famille, les enfants du mécanicien Jules Alfred Dornier (1867-1937) : Louis Dornier (1900-1977), horloger comme son beau-père Paul Vuillin qui, originaire de Villers-le-Lac, vient de faire construire une maison au 3 rue Jean Jaurès, et Jeanne Dornier (1911-1998), mariée en 1932 avec l'horloger Eugène Aché (Eugène Louis, 1907-1978). Louis, qui a fondé son affaire en 1922, est associé quelques années avec son frère Léon (lequel part ensuite tenir une bijouterie à Morez, dans le Jura). Il quitte les lieux au milieu des années 1950 pour reprendre la maison de son beau-père. Il conserve vers 1970 l'ancien magasin, le bâtiment sur rue (n° 7) passant à Aché.
La maison de 1888 est acquise par l'horloger Jules Aeschlimann (1869-?), dont l'affaire a été fondée en 1895. Elle est reprise vers 1930 par sa veuve née Pauline Parel puis au milieu de la décennie par Gaston Aeschlimann (1900-1960), qui est dit fabricant d'horlogerie rue Traversière (au n° 5 ou au n° 7). Ce dernier y est toujours mentionné au milieu des années 1950, associé avec son beau-frère René Monbaron (1901-1964) dans la société G. Aeschlimann et R. Monbaron. Exploitant les marques Garmex et Mir, cette Sarl (au capital de 1 million F en 1948, 1,5 en 1950) exporte 1 750 montres (1 294 au calibre 10 1/2 lignes, 445 en 5 1/4 et 11 en 7 3/4) du 1er juillet 1949 au 30 juin 1950. Elle devient Sarl G. Aeschlimann et Cie en juillet ou août 1959 (René Monbaron est signalé au 2 impasse Billard l'année suivante), au capital de 15 000 NF en 1962 lorsque son gérant fait passer une annonce pour la mettre en vente "pour raison de santé" (la veuve de Gaston Aeschlimann, née Henriette Romain, est alors propriétaire du bâtiment).
Le site abrite actuellement des magasins de commerce et des logements.
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 19e siècle
  • 4e quart 19e siècle
  • 1er quart 20e siècle
Date(s)
1866 : daté par source

Description


Les deux immeubles ont des murs en moellons calcaires enduits et comptent un sous-sol, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par des escaliers dans-oeuvre (tournant à retours en béton au n° 7). Ils sont coiffés chacun par un toit à longs pans brisés et croupes brisées, avec couverture métallique sur celui au n° 5 bis, tuiles mécaniques (terrassons) et ardoises (brisis) sur l'autre. Les baies sont majoritairement rectangulaires, à l'exception de celles au rez-de-chaussée du n° 5 bis sur sa façade latérale gauche (côté rue Traversière), qui sont en arc surbaissé. En cours de rénovation, l'ancien "magasin" a un étage carré protégé par un toit en appentis. La maison, en moellons calcaires enduits, comporte un étage carré et un étage en surcroît, avec toit à longs pans et pignons couverts. Tous deux ont une couverture de tuiles mécaniques.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • métal en couverture
  • ardoise
Etages :
  • sous-sol
  • 2 étages carrés
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours en maçonnerie

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • 50 J 19 Syndicat des fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1946-1968
    50 J 19 Syndicat des fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1946-1968
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 19
  • Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, 1841-1842
    Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, dessin (plume, lavis), par le géomètre Courvoisier, terminé le 24 novembre 1841 et modifié le 19 juin 1842, 6 feuilles, 70 x 103 cm, échelles 1/2 000 (tableau d’assemblage) et 1/500
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OPA 140
  • Route départementale n° 2 de Besançon à Morteau. Plan des alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], 29 novembre 1873
    Route départementale n° 2 de Besançon à Morteau. Plan des alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], photocopie d'un dessin (plume, lavis), par l'ingénieur ordinaire Berquet, Pontarlier le 29 novembre 1873, validé en 1876 et annexé au décret ministériel du 5 juillet, échelle 1/200, 34 x 348 cm
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Ponts et Chaussées. Route nationale n° 437 de Saint-Claude à Belfort. Plan d'alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], 28 septembre 1907
    Ponts et Chaussées. Route nationale n° 437 de Saint-Claude à Belfort. Plan d'alignements de la traverse de Morteau [rue de la Louhière, Grande Rue et rue de l'Helvétie], photocopie d'un dessin (lavis), par l'agent voyer d'arrondissement Chirouze, 28 [septembre 1907], 30 x 278 cm, 1/50
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Morteau. - La Grande Rue (côté gauche), 4e quart 19e siècle
    Morteau. - La Grande Rue (côté gauche), carte postale, s.n., s.d. [4e quart 19e siècle], Charles Pierre éd. à MorteauPubliée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - 2010, p. 80.
  • Chipaux, Roger. Recherches généalogiques
    Chipaux, Roger. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Monneret, Christian. Recherches généalogiques
    Monneret, Christian. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Leiser, Henri. L'aigle et le houblon : histoire d'une famille de brasseurs en Franche-Comté, 2012
    Leiser, Henri. L'aigle et le houblon : histoire d'une famille de brasseurs en Franche-Comté. - Pontarlier : Ed. du Belvédère, 2012. 171 p.-XVI p. de pl. : ill. ; 24 cm.
  • Dornier Gérard (témoignage oral)
    Dornier Gérard, fils de l'horloger Louis Dornier, horloger lui-même. Morteau
  • Leiser Henri (témoignage oral)
    Leiser Henri, fils d'André Leiser et historien du val de Morteau. Morteau

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : immeuble, maison, imprimerie, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • boutique
  • garage
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