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USINE MÉTALLURGIQUE, PUIS USINE DE PRODUITS CHIMIQUES (USINE DE NOIR DE FONDERIE) DES ANCIENS ETS NOUVION ET CIE, ACTUELLEMENT USINE DE PEINTURES ET VERNIS NOUVION

70 - Lœuilley

La Forge

  • Dossier IA70000330 réalisé en 2008
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
La cheminée. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Un haut fourneau est mentionné à Loeuilley en 1570. Il est peut-être reconstruit entre 1610 et 1618 par Jacques de la Ramisse, marchand à Auxonne (21). Après la guerre de Dix Ans, le site est affermé en 1653 à Claude Baudin le Vieil et Claude Baudin le Jeune afin qu'ils y établissent une forge à proximité de l'ancien fourneau. Celui-ci n'est plus mentionné par la suite, vraisemblablement remplacé par le haut fourneau établi à Autrey en 1685 (étudié IA70000325). Ce dernier fournit l'essentiel des fontes de la forge de Loeuilley. La terre d'Autrey, comprenant ces deux usines métallurgiques, est acquise en 1686 par Louis Fabry de Montcault, qui achète l'année suivante le haut fourneau d'Echalonge (étudié IA70000327). Ces trois sites conserveront le même propriétaire jusqu'au début du 19e siècle et fonctionneront de concert. Dans la seconde moitié du 18e siècle, la production annuelle est évaluée à 250 t de fer, expédié dans le lyonnais. Propriétés de la famille Grimod d'Orsay de 1762 à la Révolution, les sites sont mis sous séquestre et loués en 1800 par le département de la Haute-Saône à Louis Caylus, Jean Burton et Pierre Chaboeuf. Vers 1810, les usines sont cédées par l'Etat à la Légion d'Honneur, puis restituées en 1815 à Grimod d'Orsay, qui les vend à Guignet de Bugnières en 1820. En 1827, la forge à un feu appartient à Marc François Xavier Huot, associé aux négociants graylois Philippe Petitguyot, Jean-Baptiste Jobard et Nicolas Lagnier. Ils demandent l'autorisation de reconstruire un haut fourneau au coke dans l'enceinte de la forge. Malgré une demande réitérée par Jobard en 1839 pour la construction d'un haut fourneau au bois, le projet n'aboutit pas. La forge cesse son activité vers 1848. Démolie en 1870, elle laisse place à une fabrique renfermant une scierie et une machine à battre. Le site est acquis en 1887 par Pierre Dutrulle. Entre 1884 et 1889, la matrice cadastrale signale des travaux de démolition (machine à battre, scierie mécanique) et de nouvelles constructions (maison, usine, magasin et scierie). En 1893, l'usine abrite une "fabrique de produits pharmaceutiques", vraisemblablement de fort modeste taille. Le site est acquis en 1898 par Auguste Bassot, puis en 1903 par une société en nom collectif formée par Amédée Nouvion, Henri Portier et Bernard Courtois, spécialisée dans la fabrication de noir de fonderie (Anciens Etablissements Mailfert). Une maison, un atelier, un magasin et une bascule sont construits dans la première décennie du 20e siècle, tandis que la scierie mécanique est détruite en 1909. Une cheminée en brique est édifiée en 1916. A l'expiration de la société, Maurice Nouvion et Bernard Courtois fondent en 1925 la SA des "Anciens Ets Nouvion et Cie - Noirs de fonderie Mailfert", qui possède des usines à Champagne (21), Hénin-Liétard (62), Saint-Etienne (42) et Ecouviez (55). En 1932 est créée la SARL CICCO (Comptoir Industriel et Chimique de la Côte d'Or). Par arrêté préfectoral du 17 septembre 1936, elle obtient l'autorisation d'adjoindre un atelier de fabrication de peintures et vernis, production qui dépasse celle de noir de fonderie. Divers magasins et ateliers sont construits à cette période. La société se lance dans la fabrication de charbons de bois spéciaux pour gazogènes. Elle exploite également un brevet de l'inspecteur des Ponts et Chaussées Léauté, ayant pour but d'améliorer les goudrons destinés à l'entretien des routes par l'emploi de poudre de charbon. L'atelier de fabrication de peinture reconstruit vers 1935, et situé à l'emplacement de la halle à charbon de la forge, est détruit par un incendie en 1978, puis de nouveau reconstruit. Des entrepôts industriels ont été édifiés à la fin du 20e siècle au nord du site. Aujourd'hui recentrée sur le seul site de Loeuilley, la société Nouvion poursuit la fabrication de peintures et vernis pour l'industrie. A sa construction en 1563, la forge comprend une chaufferie, des affineries et halles, et dix l ogements pour les ouvriers. Deux turbines hydrauliques actionnant des broyeurs à galets, aujourd'hui hors service, sont encore en place. L'usine de peinture emploie 24 personnes en 2008.
Période(s)
Principale :
  • 16e siècle
  • 2e moitié 19e siècle
  • 1ère moitié 20e siècle
  • 4e quart 20e siècle
Date(s)
1916 : daté par source

Description


Le bâtiment des bureaux comprend deux étages carrés et est couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Le logement patronal, construit en moellon de calcaire enduit, comprend un étage carré et un étage de comble, couvert d'un toit à croupes. Les anciens logements (ouvriers ?), reconvertis en magasins industriels, sont en rez-de-chaussée, bâtis en moellon de calcaire enduit. L'atelier de conditionnement, situé entre les deux biefs de dérivation à l'emplacement de l'ancienne forge, possède des baies couvertes d'arc segmentaire en brique, attestant une reconstruction au début du 20e siècle. Visiblement modifié vers 1930, il est couvert d'un toit en terrasse. Les magasins et entrepôts industriels sont construits en moellon de calcaire, parpaings de mâchefer et de béton, et couverts de toits à longs pans et d'appentis en tuile mécanique, ciment amiante et tôle. La cheminée de brique est datée 1916. Après l'incendie de 1978, l'atelier de fabrication de peinture est reconstruit, tout en conservant des ouvertures datables du 19e siècle (arcs segmentaires en pierre de taille calcaire).
Murs :
  • calcaire
  • brique
  • béton
  • résidu industriel en gros oeuvre
  • moellon
  • parpaing de béton
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • ciment amiante en couverture
  • fer en couverture
Etages :
  • 2 étages carrés
  • étage de comble
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • énergie électrique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • Plan des bâtiments [...], appartenant à monsieur Jobard [...] indiquant par des hachures rouges l'emplacement d'un haut fourneau qu'il se propose de construire [...].
    Plan des bâtiments [...], appartenant à monsieur Jobard [...] indiquant par des hachures rouges l'emplacement d'un haut fourneau qu'il se propose de construire [...]. Plan, plume, lavis, par Besancenot, le 13 août 1836, échelle 1:500
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 8
  • Plan des abords de l'atelier de peintures et vernis projeté à la Forge de Loeuilley [Plan-masse de l'usine].
    Plan des abords de l'atelier de peintures et vernis projeté à la Forge de Loeuilley [Plan-masse de l'usine]. Croquis, papier, s.n., 1935.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 5 M 207
  • Etablissement Nouvion et Cie [vue cavalière des usines de Hénin-Liétard, Saint-Etienne-Pont-de-l'Ane, et de l'usine de la Forge]
    Établissement Nouvion et Cie [vue cavalière des usines de Hénin-Liétard, Saint-Etienne-Pont-de-l'Ane, et de l'usine de la Forge]. Gravure, Joseph Hesse-Gohlis (graveur à Leipzig), s.d. [début 20e siècle].
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Plan, élévation et coupe du haut fourneau que se propose de construire à Loeuilley, sur la Vingeanne, monsieur Jobard [...].
    Plan, élévation et coupe du haut fourneau que se propose de construire à Loeuilley, sur la Vingeanne, monsieur Jobard [...]. Plan, plume, lavis, s.n. [Besancenot], s.d. [1835], échelle 1:100.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 301 S 8

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation de la Vingeanne
Dénomination : usine métallurgique, usine de produits chimiques, usine de peintures et vernis
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • atelier de conditionnement
  • magasin industriel
  • entrepôt industriel
  • vestiaire d'usine
  • cheminée d'usine
  • bâtiment d'eau
  • laboratoire
  • transformateur
  • logement patronal
  • bureau
  • logement
  • garage
  • bief de dérivation
Carte interactive
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