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ANCIEN HÔPITAL

21 - Mont-Saint-Jean

  • Dossier IA21000381 réalisé en 1975 revu en 2002
  • Auteur(s) : Jean-Louis Libourel, Elisabeth Réveillon
Vue d'ensemble depuis le sud-est en 2002. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les origines de l'hôpital, exemple de "maison-Dieu" médiévale destinée à accueillir pèlerins, voyageurs et indigents, ne sont pas connues. L'établissement, placé sous le vocable de Sainte-Anne, est réuni au 13e siècle au prieuré de Nailly, près de Flavigny-sur-Ozerain et cité sous le nom de "Domus Dei de Monti Sancti Johannis" dans un pouillé de l'évêché d'Autun des 13e-14e siècles ; il dépend ensuite du mépart de Flavigny, qui le cède aux habitants de Mont-Saint-Jean en 1576. Antoine de Luxembourg, seigneur de Mont-Saint-Jean, y aurait fait poser deux grandes verrières réalisées en 1507 par Jean Sothin, représentant Notre-Dame de Pitié, saint Antoine, lui-même et son épouse Antoinette de Bauffremont (s'agit-il bien de l'hôpital, dont les fenêtres étroites semblent peu adaptées à ce type de décor, ou plutôt de l'église du prieuré de Glanot où A. de Bauffremont fut inhumée en 1488 ?). L'hôpital était encore en activité à la fin du 18e siècle ; il est décrit comme une petite maison de deux pièces abritant gratuitement deux femmes pauvres. Les deux bâtiments subsistants, salle voûtée et chapelle, peuvent être datés de la fin du 12e ou du début du 13e siècle d'après la forme des baies et du contrefort. L'édifice a subi des transformations à une époque ultérieure : la chapelle a été remaniée (élargissement du mur pignon avec remploi d'un linteau du 15e siècle, rétrécissement de la porte de communication avec la seconde salle détruite), une cheminée monumentale a occulté la fenêtre nord de la salle voûtée.
Période(s)
Principale :
  • limite 12e siècle 13e siècle
Secondaire :
  • 15e siècle
Auteur(s) & personnalité(s)

Description


Situé dans la partie nord du village, au bord d'une rue en pente, l'édifice se compose d'une salle voûtée en partie enterrée, flanquée au sud d'une chapelle ; des vestiges d'une seconde salle avec cheminée, en retour d'équerre, ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. La salle voûtée, de plan rectangulaire, est assise sur un banc rocheux qui constitue une partie importante de la face interne ouest ; le vaisseau, couvert d'une voûte en berceau brisé assisée, est divisé en deux travées par un épais doubleau reposant sur des culots en quart-de-rond. On y accède par une porte rectangulaire à linteau sur coussinets, inscrite dans une embrasure en arc segmentaire, ouverte dans le mur-pignon sud ; à droite de la porte, un empattement du mur supporte l'extrémité du versant du toit de la chapelle, dont une gargouille de pierre saillante évacue les eaux. La salle est éclairée par deux fenêtres en plein-cintre à arc monolithe, l'une dans le mur sud, l'autre dans la seconde travée du mur est, inscrite dans une embrasure rectangulaire ; une troisième fenêtre, au centre du mur nord, a été murée lors de l'adjonction d'une cheminée monumentale à consoles de pierre et linteau de bois, avec four dans la partie gauche du contre-coeur. Une niche carrée à fond plat et tablette saillante chanfreinée est ménagée à proximité de l'angle nord-est. Le mur oriental est épaulé au droit du doubleau par un contrefort à empattement chanfreiné et chaperon taluté. Une corniche en pierre chanfreinée règne sur les murs latéraux. La couverture de laves est posée sans charpente. Le plan actuel de la chapelle est un trapèze rectangle. Le mur-pignon oriental, situé en bordure de la rue est constitué de deux parties distinctes réunies par un collage : à gauche, l'ancien chevet en moyen appareil présente un triplet en plein-cintre et un jour carré au pignon, murés ; à droite, une adjonction en maçonnerie de moellons, percée d'une porte au linteau remployé orné d'une accolade, par où se fait l'accès actuel. Au centre du mur ouest, une porte à linteau sur coussinets décorés de chevrons, inscrite dans une embrasure en arc segmentaire, communiquait avec la seconde salle disparue ; elle a été réduite en largeur et, murée dans sa partie inférieure, transformée en baie ; à gauche de cette porte se trouve une niche en arc brisé. Le mur nord, construit en biais, possède une fenêtre carrée actuellement murée ; le mur sud est aveugle. La chapelle est couverte d'une charpente apparente et d'un toit de laves à deux pans. A l'époque de l'étude, toitures et façades étaient envahies par le lierre et la végétation ; depuis, la charpente et la couverture de la chapelle se sont effondrées, mais les deux bâtiments ont été récemment nettoyés et consolidés, et une toiture provisoire a été installée pour protéger la salle voûtée.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • moyen appareil
  • enduit partiel
Toit :
  • calcaire en couverture
Etages :
  • 1 vaisseau
Couvrement :
  • voûte en berceau brisé
Décors :
  • sculpture

Les coussinets de la porte ouest de la chapelle sont ornés de chevrons.

Informations complémentaires

Protection
classé MH : 1976/10/22
Thématiques :
  • patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton : Pouilly-en-Auxois
Dénomination : hôpital
Carte interactive
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