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MOULIN À FARINE ET MARTINET CLÉMENT, ACTUELLEMENT IMMEUBLE

39 - Morez

19 à 23 rue du Docteur Regad

  • Dossier IA39001250 réalisé en 2000 revu en 2009
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Bâtiments aux n° 19 et 23, vus de l'est (côté Bienne). © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Un moulin est attesté à cet endroit au 18e siècle. Le 11 juillet 1799, il est propriété de la famille Clément : Marie-Claudine Bailly veuve Clément, son fils François-Célestin et son beau-frère Eugène (maître de poste aux chevaux). Représenté sur le plan cadastral napoléonien de 1822, le moulin des frères Clément appartient au maître de forges et fabricant d'horlogerie Célestin (François-Célestin) Clément en 1839, date à laquelle il est signalé en reconstruction. Un martinet y est mentionné en 1845. Il passe en 1859 à Charles (Charles-Eugène) Clément, qui le divise en deux propriétés. Claude-Alexis Fumey acquiert la première vers 1867 alors que la seconde, agrandie en 1867 (date portée sur le linteau de l'entrée principale avec les initiales L.B.), passe vers 1871 à Lucien Buffard, originaire de Gouland ou Sous les Barres (commune des Rousses). Le cadastre signale de nouveaux travaux en 1873-1874 et 1884, correspondant notamment à la (re) construction du bâtiment enjambant le canal. En 1893, le corps de 1867 (actuel n° 23) appartient toujours à Buffard et celui plus récent (n° 19 et 21) au lunetier Jules Regad qui le tient du successeur de Fumey, le fabricant de pièces d'horlogerie François-Louis David-Henriet. En 1903, Joseph Rouyer cite notamment dans cette rue (alors dite de la Poste) les ateliers de lunetterie de Jules Regad et Fils (fabrication de branches), Charles Buffard fils aîné et Lucien Buffard ("successeur de son père"). En 1934, le site abrite aux n° 19 et 21 le tourneur sur bois A. Mazué et le lunetier H. Tournier, au n° 23 le dépôt de verres optiques de la Manufacture générale d'Optique et le polisseur et nickeleur L. Robbez. Il sert actuellement d'habitation.
Moulin à farine et martinet (avec soufflerie) en 1845, l'établissement a pour moteurs en 1855 deux roues hydrauliques verticales. Les deux roues métalliques de poitrine encore visibles dans la première moitié du 20e siècle ont été enlevées (dans les années 1970 ?) et leur canal comblé.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 19e siècle
  • 3e quart 19e siècle
  • 4e quart 19e siècle
Date(s)
1839 : porte la date
1867 : daté par source
Auteur(s) & personnalité(s)

Description


Le site est composé de deux ensembles de bâtiments, dotés de murs en moellons calcaires enduits et d'une toiture métallique. Le bâtiment de 1867 (n° 23) compte trois étages carrés et un comble, desservis par un escalier droit en bois et coiffés par un toit à longs pans et pignons couverts. Son élévation antérieure, sur laquelle se voit encore le bandeau de la Manufacture générale d'Optique (dont les inscriptions ont disparu), a sept travées ; sur l'élévation postérieure, les fenêtres ont été multipliées pour l'éclairage d'ateliers, celles du deuxième étage étant presque toutes masquées par une coursière fermée. Le mur pignon sud, protégé par un essentage de tôle, est percé de fenêtres jumelées au rez-de-chaussée et au premier étage, les baies des étages étant par ailleurs chacune protégée par un petit auvent. Au nord, le deuxième ensemble de bâtiments associe un premier corps (n° 21) adossé à celui de 1867 et un second (n° 19) se développant jusqu'à la Bienne (à l'est). Tous deux ont trois étages carrés, sont coiffés d'un même toit à croupe et distribués par le même escalier droit en bois, accessible depuis l'entrée du n° 19. Le premier présente une travée dans le prolongement de la façade du n° 23 (ouest) et trois sur celle en retour (nord). Le second n'a qu'une travée au nord, compte quatre niveaux sur la cour (sud) mais trois seulement côté Bienne (est), où le troisième étage carré devient un étage en surcroît sans ouverture. Le deuxième étage y est éclairé par des fenêtres lunetières.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
  • essentage de tôle
Toit :
  • métal en couverture
Etages :
  • 3 étages carrés
  • étage de comble
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre escalier droit en charpente
Typologie :
  • baie lunetière
  • baie multiple

Source(s) documentaire(s)

  • Morez : extrait du plan cadastral, 1980 section AI, échelle 1:1000
    Morez : extrait du plan cadastral, 1980 section AI, échelle 1:1000
  • Morez : moulin à farine et martinet Clément, actuellement immeuble : établissement d'une passerelle sur la Bienne pour faire communiquer la Rue des Jardins à la Rue de la Poste [...], 1893.
    Morez : moulin à farine et martinet Clément, actuellement immeuble : établissement d'une passerelle sur la Bienne pour faire communiquer la Rue des Jardins à la Rue de la Poste [...], 1893. / Jorez, Emile (agent voyer). Dessin sur calicot (plume, lavis), 30 janvier 1893, échelle 1:500.
    Lieu de conservation : Archives communales, Morez - Cote du document : O 82.3
  • Morez : moulin à farine et martinet Clément, actuellement immeuble : [Roues hydrauliques verticales côté cour], 2e moitié 20e siècle.
    Morez : moulin à farine et martinet Clément, actuellement immeuble : [Roues hydrauliques verticales côté cour], 2e moitié 20e siècle. / Auteur inconnu. Photographie, s.d. [2e moitié 20e siècle].
    Lieu de conservation : Musée de la Lunette, Morez

Informations complémentaires

Observations :
La présence d'un atelier (de lunetier ou d'horloger) est fréquemment signalée par des baies lunetières, de petit module et souvent à encadrement en bois, ou des baies multiples (multiplication de fenêtres d'un module courant).
Aire d’étude et canton : Morez
Hydrographie : la Bienne
Dénomination : moulin à farine, martinet, usine d'horlogerie, usine de lunetterie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • cour
Carte interactive
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