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HÔTEL-DIEU, ACTUELLEMENT MUSÉE

71 - Louhans

29 rue du Capitaine Vic

  • Dossier IA71001201 réalisé en 2009 revu en 2011
  • Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger
Façade sur la rue Edgar Guigot. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L'hôpital qui, depuis le Moyen Age, accueillait les indigents de passage tombait de vétusté au début du 17e siècle, au lendemain des Guerres de Religion. En 1625, le maire et les échevins décidèrent de le transférer intra-muros, près de l'église, et de n'y admettre désormais que les indigents de la ville et des villages voisins. Jean-Baptiste Vitte, chanoine de la cathédrale de Chalon-sur-Saône, natif de Louhans, s'était engagé à léguer tous ses biens à l'établissement s'il était reconstruit dans de plus vastes dimensions. Il fut résolu d'édifier un nouvel hôpital sur un terrain situé hors les murs, au sud-est, face à la rivière de la Salle. Les travaux commencèrent en 1682 : le nouvel établissement disposait d'une unique salle de malades, meublée de 12 lits et prolongée par une chapelle. La bénédiction de cette salle eut lieu le 26 mars 1687. L'année suivante, les directeurs remplacèrent le personnel laïc par deux soeurs venues de l'hôtel-Dieu de Tournus. Un corps de logis voisin de la salle des malades, abritait la cuisine, l'apothicairerie et la chambre des hospitalières. Louis XIV signa les lettres patentes en 1689. En 1715-1719 fut bâtie une seconde salle de malades (14 lits) qui permit de séparer les sexes. En 1720, un donateur resté anonyme finança la construction d'un petit corps de bâtiment qui abrita une nouvelle apothicairerie et son laboratoire. L'augmentation du nombre de lits avait nécessité d'augmenter le nombre des hospitalières : pour remédier à l'exiguïté de leur dortoir, les administrateurs firent édifier un petit corps de bâtiment abritant un dortoir plus vaste et une infirmerie pour les soeurs. Tous ces bâtiments édifiés entre 1692 et 1739 disparurent progressivement pour permettre la reconstruction de l'hôtel-Dieu : les travaux durèrent une vingtaine d'années. Les directeurs avaient fait appel à l'architecte Joseph Marchal qui résidait alors à l'abbaye de Cluny où il dirigeait la reconstruction des bâtiments conventuels. La première campagne de travaux fit l'objet d'un marché conclu le 2 septembre 1754 : il s'agissait de la construction du long corps de bâtiment qui abritait la cuisine, le réfectoire et l'infirmerie des soeurs ainsi que leur vaste dortoir à l'étage (10 chambres). Il était prévu que l'élévation ouest de ce corps de bâtiment serait la façade principale de l'hôpital : sa travée centrale fut couronnée d'un fronton triangulaire orné d'un haut-relief représentant la parabole du Bon Samaritain, oeuvre du sculpteur Lechene en 1764. Mais, pour des raisons financières, l'architecte dut modifier le projet : le plan de l'édifice, en H, eut finalement pour façade principale l'élévation sud du corps de bâtiment abritant la nouvelle salle des femmes, perpendiculaire à l'aile du dortoir. Cette salle (24 lits), construite en 1766-1767, ouvrait au nord sur une petite chapelle. Entreprise en 1767, la construction du troisième corps de bâtiment, perpendiculaire à la salle des femmes et face à la Salle, s'acheva en 1769 : il abritait principalement la salle des hommes et l'apothicairerie. Faute d'argent, la mise en service de la salle des hommes (20 lits) n'eut lieu qu'en 1778. En 1853, la chapelle de la salle des femmes fut agrandie, d'après un projet de l'architecte Gaguin. Afin de répondre aux progrès de la médecine et de l'hygiène, divers réaménagements et constructions furent réalisés au cours du 19e siècle, mais faute d'argent, ces travaux restèrent modestes : aménagement d'une salle pour les malades incommodes dans la buanderie (1821), construction de latrines en 1831 (cabinets hors-oeuvre de plan semi-circulaire), construction de deux cabanons pour l'hébergement temporaire des aliénés (1839) et aménagement de deux chambres pour les malades contagieux dans l'ancien bûcher (1868). Désaffecté en 1977, l'hôtel-Dieu est aujourd'hui un musée.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 17e siècle
  • 1ère moitié 18e siècle
  • 3e quart 18e siècle
  • 3e quart 19e siècle
Date(s)
1682
1754
1759
1767
1853

Description


L'édifice de plan en H comprend deux grandes salles de malades perpendiculaires séparées par une grille en fer forgé : celle des femmes, dans le corps de bâtiment central, ouvre sur une chapelle, voûtée d'arêtes, construite en retour d'équerre au nord ; celle des hommes dans l'aile droite, est encadrée, au sud, par le laboratoire et la pharmacie, au nord, par la boulangerie. L'étage et le grenier de cette aile sont desservis par deux escaliers en bois rampe sur rampe. L'aile gauche est occupée, au rez-de-chaussée, par la chambre du conseil et les pièces de service, à l'étage, par les chambres des soeurs. Un grand escalier tournant à grille en fer forgé mène à l'étage et au comble. Le bâtiment central, surmonté d'un campanile octogonal, couvert d'un bulbe revêtu de zinc, présente en façade une avancée couronnée d'un fronton triangulaire. L'entrée ouest de l'aile gauche s'ouvre dans un avant-corps dont le fronton est orné d'un relief représentant la parabole du bon Samaritain. Les toits à croupes de l'édifice sont couverts de tuile plate, de même que la croupe polygonale de l'ancienne sacristie et celles des lucarnes des combles.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile plate
  • zinc en couverture
Plan :
  • plan régulier en H
Etages :
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Couvrement :
  • voûte d'arêtes
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier intérieur, escalier tournant, en maçonnerie
  • escalier intérieur, escalier tournant, en charpente
Décors :
  • sculpture

Parabole du Bon Samaritain, sculptée sur le fronton du corps de bâtiment ouest.

Informations complémentaires

Protection
classé MH : 1964/05/20
Thématiques :
  • patrimoine hospitalier
Aire d’étude et canton : Bourgogne
Dénomination : hôtel-Dieu
Carte interactive
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