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USINE MÉTALLURGIQUE DITE FORGES DE LA CHAUDEAU, PUIS USINE DE BONNETERIE SOCIÉTÉ LORRAINE TEXTILE, ACTUELLEMENT USINE DE DÉCOLLETAGE BECK TECHNOLOGIES

70 - Aillevillers-et-Lyaumont

La Chaudeau - Plombières - route de Plombières

  • Dossier IA70000217 réalisé en 2006
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Ouvriers posant devant l'atelier de forge. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Les forges de la Chaudeau sont établies vers 1705 par Jean-Jacques Rochet, maître de forges à la Branleure (étudiée IA70000204). Propriété de la famille de Magnoncourt, elles sont ensuite louées à Jean-Baptiste Demandre, bientôt associé à Jean-François Goux. Liées à la tréfilerie voisine (étudiée IA70000218), ces usines produisent en 1744 des fers en barre et du fil de fer. Au moment de leur acquisition en 1755 par le sieur Goux, les forges sont composées de deux feux d'affinerie, de trois feux de martinet, de deux platineries et d'une étamerie. Des lettres patentes de 1767 autorisent l'adjonction d'une tôlerie et " d'une manufacture de fer-blanc ". Les forges passent en 1774 entre les mains du sieur Vallet, propriétaire de la ferblanterie de Bains-les-Bains (88), puis de Claude-François Demandre et de Jean-François Goux. L'usine échoit en 1796, à l'issue d'un nouveau partage, à Claude-Joseph de Buyer, gendre du sieur Goux. En 1826, la consistance de l'usine est la suivante : trois feux d'affinerie, sept paires de cylindres, trois paires de laminoirs, cinq fours à réverbère, un four à décaper et 13 creusets à étamer. On produit à cette époque 3200 quintaux métriques de fer brut, 3400 de fer blanc et 1200 de fer noir. A l'issue d'un partage en 1830, Rodolphe, fils de C.J. de Buyer, hérite de la forge de la Chaudeau et du laminoir de Magnoncourt (étudié IA70000200). La fabrication du fer-blanc se poursuit jusque vers 1850. La matrice cadastrale signale la reconstruction d'un atelier en 1873. Les feux d'affinerie auraient été éteints en 1904, et les laminoirs arrêtés en 1915 et en 1930. En 1899 est créée la société en nom collectif Les héritiers de M. Rodolphe de Buyer, ayant pour objet l'exploitation des forges de la Chaudeau, et des laminoirs de la Branleure et de Magnoncourt. Elle est remplacée de 1908 à 1920 par la société de Buyer et Cie, qui gère de concert la forge et la tréfilerie. Charles de Buyer ne conserve que l'activité de tréfilage au sortir de la Première Guerre mondiale et vend les bâtiments de la forge à M. Kempf, qui établit une usine de bonneterie (fabrique de bas). En 1930 est créée la Société Lorraine Textile, dont le siège social est à Saint-Dié (88). Dénommée Bonneterie de la Semouse en 1958, elle produit des bas nylon pour dames, commercialisés sous les marques Lierre de Roche et Elte. Elle ferme ses portes peu après, remplacée par la société Mégnin, qui implante une usine de décolletage de précision (boulonnerie en aciers spéciaux pour l'industrie automobile et aéronautique). L'usine est reprise en 1996 par le groupe Blanc Aero Technologies (ex GFI), puis par Beck Technologies en 2002, qui poursuit la fabrication de boulonnerie de haute précision. De nouveaux bâtiments ont été construits après 1958 (ateliers, magasins), et un logement ouvrier collectif a été détruit après 1980. Avant 1820, l'usine compte 9 roues hydrauliques, 2 feux d'affinerie, 12 creusets d'étamerie, un four à élargir, un four à platiner, un four à décaper, un marteau d'affinerie, un marteau de platinerie, une meule, des cisailles et des pistons, et une scierie. Le four à élargir est supprimé vers 1820, remplacé par un laminoir et sa chaufferie, et le four à platiner est supprimé en 1824 suite à la mise en service du laminoir de Magnoncourt. Une ordonnance royale du 22 novembre 1826 autorise la mise en service d'un [3e] foyer d'affinage à réverbère. Par ordonnance royale du 2 avril 1828, les frères de Buyer sont autorisés à établir, à la place des martinets, des cylindres cannelés pour l'étirage du fer, deux laminoirs pour la tôle et quatre fours à réverbère. Une ordonnance royale du 30 janvier 1839 autorise le sieur de Buyer à établir un foyer d'affinerie surmonté d'un four à réverbère alimenté par les flammes perdues de ce foyer. Par arrêté préfectoral du 3 novembre 1862, Rodolphe de Buyer est autorisé à établir cinq chaudières et machines à vapeur neuves de 50 ch des ateliers Lacroix (Rouen, 76). L'usine renferme sept moteurs hydrauliques et deux à vapeur en 1893, et une turbine Francis horizontale de 37 ch en 1938. Les forges emploient 100 ouvriers internes en 1789, 115 hommes, 4 femmes et 8 enfants en 1875, et 90 hommes et 13 enfants en 1893. La boulonnerie emploie 80 salariés en 1964 et 56 en 2006.
Période(s)
Principale :
  • 19e siècle
  • 2e quart 20e siècle
  • 2e moitié 20e siècle

Description


Les ateliers de fabrication (usine de bonneterie ?) sont en moellon de grès enduit, couverts de toits à longs pans et de sheds. Une façade portait encore il y a quelques années l'inscription peinte : "Société Lorraine Textile. Usine de la Chaudeau. Bas de luxe". Le bâtiment abritant les bureaux (aujourd'hui logement) aurait été reconstruit vers 1920. Les bâtiments industriels les plus récents sont en charpente et essentage métallique, couverts en ciment amiante.
Murs :
  • grès
  • moellon
  • enduit
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile mécanique
  • ciment amiante en couverture
  • verre en couverture
Etages :
  • 1 étage carré
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • Machine à vapeur horizontale Farcot.
    Machine à vapeur horizontale Farcot. Tirage à l'ammoniac, Nancy, le 11/10/1907, échelle 1 : 20.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Intérieur de l'atelier de laminage.
    Intérieur de l'atelier de laminage. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Usine de la Chaudeau. Plan d'ensemble.
    Usine de la Chaudeau. Plan d'ensemble. Papier, plume, lavis, s.d. [1838], échelle 1 : 500.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Groupe d'ouvriers.
    Groupe d'ouvriers. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Plan à joindre à une demande en permission pour l'établissement d'usine à fer dans la commune d'Aillevillers par le sieur Bouly, maître de forge demeurant à Saint-Loup [rez-de-chaussée].
    Plan à joindre à une demande en permission pour l'établissement d'usine à fer dans la commune d'Aillevillers par le sieur Bouly, maître de forge demeurant à Saint-Loup [rez-de-chaussée]. Papier, plume, s.d. [1838], échelle 1 : 100.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Ouvriers posant à côté d'un laminoir.
    Ouvriers posant à côté d'un laminoir. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Plan présentant l'ensemble de l'usine appelée ancien martinet au laminoir neuf ainsi que la position d'un four d'affinerie, et celle du cilindre.
    Plan présentant l'ensemble de l'usine appelée ancien martinet au laminoir neuf ainsi que la position d'un four d'affinerie, et celle du cilindre. Papier, plume, lavis, s.d. [1838], échelle 1 : 100.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Plan à joindre à une demande en permission pour l'établissement d'usine à fer dans la commune d'Aillevillers par le sieur Bouly, maître de forge demeurant à Saint-Loup [coupe transversale].
    Plan à joindre à une demande en permission pour l'établissement d'usine à fer dans la commune d'Aillevillers par le sieur Bouly, maître de forge demeurant à Saint-Loup [coupe transversale]. Papier, plume, s.d. [1838], échelle 1 : 100.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Vue d'ensemble des forges.
    Vue d'ensemble des forges. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Atelier de forge (?).
    Atelier de forge (?). Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Vue d'ensemble des forges avec une partie du personnel.
    Vue d'ensemble des forges avec une partie du personnel. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Plan géométrique des cylindres que MM. de Buyer se proposent d'établir dans l'emplacement de leurs martinets [...].
    Plan géométrique des cylindres que MM. de Buyer se proposent d'établir dans l'emplacement de leurs martinets [...]. Papier, plume, lavis, s.d. [1826], échelle 1 :100.
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Ouvriers posant devant l'atelier de forge.
    Ouvriers posant devant l'atelier de forge. Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Atelier d'étamerie (?).
    Atelier d'étamerie (?). Photogr., s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    - Cote du document : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation de la Semouse
Dénomination : usine métallurgique, usine de bonneterie, usine de décolletage
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • magasin industriel
  • entrepôt industriel
  • bureau
  • bief de dérivation
Carte interactive
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