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FERME ET ATELIER D'HORLOGERIE DE LUCIEN BESSOT

25 - Maîche

Grand Vau

  • Dossier IA25001388 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Une ferme dotée d'un atelier indépendant, au Grand Vau : la ferme de Lucien Bessot (1731) et son atelier de 1924. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La ferme est bâtie en 1731 (date portée sur une plaque de cheminée actuellement masquée). Appartenant au comte de Grünne au tournant des 19e et 20e siècles, elle est alors exploitée par Charles Emile Bessot puis devient vers 1920 propriété de l'un de ses fils, Lucien (1872-1944). Paysan et horloger, ce dernier est marié avec Marie Boichat, originaire du Noirmont (Suisse), dont il a huit enfants : Emile, Constant, Maurice, Marthe, Hubert, Jeanne, Roger et Michel. En 1924, Lucien fait construire par l'entrepreneur maîchois Travaglini, dans la cour de la ferme, un atelier surmonté d'un logement. Sa façade sud-est est percée au rez-de-chaussée à gauche d'une fenêtre, derrière laquelle est placé le moteur à explosion Japy animant les transmissions, et à droite d'une fenêtre multiple à quatre baies, éclairant établis et machines (à justifier les dents des roues de cylindre, etc.). Fort d'une dizaine de fournisseurs ou travailleurs à domicile, Lucien y réalise en famille des roues de cylindre. Il compte notamment parmi ses clients à Maîche les Ets Poupeney, et Tissot et Decrind, à Charquemont les maisons Veuve Joseph Guillaume, Chatelain Frères, Frésard Frères et Bessot, Frésard-Vadam, Henri Feuvrier, Louis Brossard, Louis Prétot, etc. Certains de ses enfants s'établissent à Maîche avant la deuxième guerre mondiale. Emile (1901-1995), qui lui succède en 1931, s'installe sur la place du Champ de Foire (au 38 rue du Général de Gaulle) dans un bâtiment appartenant à Stanis Froidevaux et qui accueillera aussi l'horloger Amédée Mairot ; sa "fabrique de pivotage et fournitures d'horlogerie : axes, tiges, pignons, arbres de barillets, etc. toutes marques et tous calibres" est également signalée au 15 rue d'Helvétie mais cette adresse est celle de son appartement, servant de siège pour son affaire ; il transfèrera finalement logement et atelier dans la maison qu'il se fait construire en 1953 au 8 rue de Saint-Michel. Pour sa part, Maurice (1904-1987) se met à son compte comme fabricant de montres à domicile au 30 rue du Mont, s'associe quelques années avec son beau-frère Albert Schild (d'où la création le 16 avril 1952 de la Sarl Veuve Louis Schild, Bessot et Cie) au 8 rue Pasteur puis s'établit rhabilleur en 1955 dans sa maison du 20 rue du Mont-Miroir. Michel (1916-2008) est lui aussi dans l'horlogerie, travaillant en usine puis à domicile pour Emile. C'est lui qui convertit en 1951 l'atelier désaffecté en logement, fermant l'une des fenêtres du rez-de-chaussée, puis qui double le bâtiment en profondeur en 1976 ; il y habite jusqu'en 2002. La ferme, reprise par Roger, a ensuite été exploitée par son fils Marcel jusqu'à sa cessation d'activité en 2010. Elle est devenue l'habitation d'un frère de Marcel, ce dernier logeant dans la maison qu'il s'est fait construire 1983-1984 près de la route.
Période(s)
Date(s)
1731 : daté par tradition orale
1924 : daté par tradition orale

Description


Les bâtiments ont des murs en moellons calcaires enduits ou en pan de bois essenté de planches (étage du fenil, garage, appentis de la remise, etc.). Le corps d'habitation de la ferme a un sous-sol, un étage carré et un comble à surcroît, l'atelier un étage carré et un comble à surcroît ; les dessertes sont assurées par un escalier dans-oeuvre. Le fenil, à l'étage du corps réunissant étable, salle de traite et poulailler au rez-de-chaussée, est directement accessible à l'est par une rampe d'accès (levée de grange) ; la remise agricole est surmontée d'un comble. Les toits sont à pignons couverts sauf celui du corps d'habitation de la ferme, qui est à croupes, et les extensions (de l'atelier, de la remise, etc.), qui sont en appentis. La tuile mécanique est utilisée partout. La fonction de l'atelier est rappelée par la fenêtre multiple du rez-de-chaussée, à quatre baies (dont l'une est bouchée).
Murs :
  • calcaire
  • bois
  • moellon
  • pan de bois
  • enduit
  • essentage de planches
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre
Typologie :
  • baie multiple
Energie utilisée :
  • énergie thermique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

  • Cadastre de la commune de Maîche [1812-1977]
    Cadastre de la commune de Maîche [1812-1977]- Registre des états de sections (1812) - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : Propriétés foncières [1826-1914] - Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1883-1896 [1882-1910] - Matrice cadastrale des propriétés bâties [1911-1977]
    Lieu de conservation : Archives communales, Maîche
  • Facture (récapitulatif de payes) à en-tête de la société Lucien Bessot et ses Fils, janvier 1931
    Facture (récapitulatif de payes) à en-tête de la société Lucien Bessot et ses Fils, janvier 1931
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche
  • [Vue d'ensemble de la ferme du Grand Vau et de l'atelier sous la neige, depuis le sud-ouest], 3e quart 20e siècle
    [Vue d'ensemble de la ferme du Grand Vau et de l'atelier sous la neige, depuis le sud-ouest], photographie, s.n., s.d. [3e quart 20e siècle]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche
  • [Façades postérieure et latérale gauche de l'atelier], 3e quart 20e siècle
    [Façades postérieure et latérale gauche de l'atelier], photographie, s.n., s.d. [3e quart 20e siècle]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche
  • [Façade antérieure de la ferme], été 1961
    [Façade antérieure de la ferme], photographie, s.n., été 1961
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Barras Colette (témoignage oral)
    Barras Colette, fille d'Emile Bessot. Exincourt
  • Bessot Camille (témoignage oral)
    Bessot Camille, fils de Roger et petit-fils de Lucien (paysan et horloger au Grand Vau), à Maîche
  • Bessot Jean-Marie (témoignage oral)
    Bessot Jean-Marie, fils de Michel et petit-fils de Lucien (paysan et horloger au Grand Vau), à Maîche
  • Simonin Michel (témoignage oral)
    Simonin Michel, ancien horloger, auteur de livres sur Maîche et l'horlogerie du Haut-Doubs. Maîche

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • étable à vaches
  • fenil
  • poulailler
  • remise agricole
  • citerne
  • jardin potager
  • garage
Carte interactive
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