ÉCOLE D'AGRICULTURE DITE ECOLE NATIONALE D'INDUSTRIE LAITIÈRE ET DES BIOTECHNOLOGIES (ENILBIO), FROMAGERIE
Poligny
rue du Champ de Foire
- Dossier IA39000116 réalisé en 1996 revu en 2013
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux, Philippe Mairot
Historique
En 1878, le Dr. Bousson crée l’école de laiterie de Champvaux, à quelques kilomètres de Poligny. A la mort de son fondateur en 1880, la décision est prise de construire une nouvelle école pratique de laiterie et seize communes se portent candidates. Le nouveau champ de foire (Champ d’Orain) de Poligny est choisi et il est décidé d’abriter provisoirement l’enseignement dans les locaux de la fruitière. Après l’adjudication en juillet 1889, l’école est édifiée en 1890-1891 sur les plans de l'architecte Paillot et l’installation dans les locaux s’effectue entre le 26 novembre 1891 et le 11 février 1892. Fondée par le conseil général du Jura et érigée dès 1892 en Ecole nationale d'Industrie laitière (Enil), elle est d’abord brièvement dirigée par Alphonse Gobin auquel Hyacinthe Friant (1865-1934) succède pour un long mandat (1893 à 1926), sous le régime d’entrepreneur fermier. Pierre Sajous lui succède, l’exploitation laitière et porcine, dotée de la personnalité juridique étant dorénavant en régie, suivi en 1937 par Francis Gardet. En 1893, y est créé un laboratoire départemental d’analyse agricole auquel s’ajoutent une station de recherches laitières vers 1925, des logements pour le personnel en 1930, une porcherie modèle en 1935, ( incendiée le 23 septembre 1947) un internat en 1936. Grâce aux crédits de la loi de 1935, Massaux Frères entreprennent un vaste programme de reconstruction et modernisation en 1936-1938 : extension du laboratoire de recherches laitières en 1936-1937, construction de remises, d'un atelier d'entretien en 1937 et du bâtiment d'enseignement et de production en 1937-1938, de caves d’affinage, à l’emplacement de l’ancienne porcherie, dont la construction de quatre niveaux enterrés est interrompue par la guerre. En 1954, les deux écoles de fromagerie (Mamirolle -créée en 1888- et Poligny) se rapprochent, en vue d’une école de fromagerie de Franche-Comté. L'école de Poligny s'étend de nouveau dès 1956, sous la conduite du directeur F. Favin (1911-1978, directeur de 1942 à 1967) : construction d'une chaufferie en 1958 et d'un bâtiment d'internat et de restauration en 1959-1960 par l'architecte Blézat, rénovation du bâtiment central, salles de cours, labo, etc. achevés fin octobre 1961. Ce même architecte projette une esquisse masse d’un nouveau bâtiment sur le champ de foire, restée sans suite. L'atelier de fabrication et les pièces d'affinage sont agrandies vers 1966, tandis que la villa dite des professeurs, composée de trois logements, est bâtie à proximité. Les deux Enil ont alors une direction commune (Brenet, 1967-1974), puis à nouveau séparées durant la direction de Pierre Tinguely, de 1974 jusqu’en 1989, puis réunies de 1989 à 1994 durant la direction d’Alain Maraval auquel succède Jean-Roger Martin. Serge Abadie en est l’actuel directeur. Deux laboratoires, édifiés en 1975 et 1985, viennent se greffer sur la façade postérieure de l'école. Un quai de réception, une centrale de nettoyage, et un nouvel atelier de pasteurisation et cuves multiples à pâtes pressées non cuites, sont achevés en 1976. Un centre de formation professionnelle pour adultes (cfppa) dépendant de l'école est construit en 1981, au nord, de l’autre côté de la rue du vieil hôpital (anciennement Aristide Briand) : il comprend des salles de cours, un internat, un laboratoire de biotechnologie et une halle de génie industriel. En 1989, à l’occasion du centenaire, le nom enilbio est adopté. En 2001, 1000 m2 sont mis à disposition de Cecalait pour l’expertise et le contrôle des analyses laitières, par le conseil régional de Franche-Comté. La construction du hall de biotechnologie (concours en juin 1997, travaux en deux phases entre juillet 2001 et juin 2004, coût du bâtiment : 7 millions d’euros ; coût de l’équipement : 1,9 millions d’euros, agence Stimulus architecture, architectes Léa Thirode et Thierry Marco), à l’emplacement du cfppa construit en 1981, permet de doter l’école d’un équipement qui en fait la fierté. Il permet la production de pâtes pressées, cuites et non cuites, molles, et de produits frais, (Comté, Morbier, Grimont, Saint-Savin, Pénitent, Polinois, fromage blanc en faisselle, yaourts bio, raclette, beurre de baratte, crème de polinois, bière blonde et ambrée) ainsi que le contrôle de la qualité avec son laboratoire, grâce à une collecte de 1,8 millions de litres de lait par an auprès de sept producteurs. La fermeture du parvis est réceptionnée en décembre 2012. La mise en service de cette nouvelle halle libère des espaces du bâtiment dit le chalet, maintenant dédiés à des bureaux, ou inutilisés, comme les caves et permet la démolition ou l’abandon de bâtiments annexes, à l’instar de l’ancien bâtiment de génie alimentaire qui était en zone industrielle et des locaux sur la face postérieure de l'école, et d'anciens ateliers sur le pignon nord, lors de la réfection du rez-de-chaussée en 2009. Un service commun de restauration est édifié en 2004, rue de Versailles, pour les agents, élèves et étudiants des écoles et lycées Friant et Enilbio, des laboratoires de l’inra, Cecalait et lda39 (laboratoire d’analyse du Jura). (architecte : cabinet d'architecte X'TEO (architectes, 18 petite rue Viabert, 69006 Lyon)
Période(s)
Principale :
- 2e quart 20e siècle
- 2e moitié 20e siècle
Date(s)
1937 :
daté par source
1958 :
daté par source
1966 :
daté par source
1975 :
daté par source
1981 :
daté par source
1985 :
daté par tradition orale
Auteur(s) & personnalité(s)
Paillot, architecte. 19e siècle.
Massaux frères
Date de naissance : 26 février 1963
Assistant de Jean Nouvel de 1988 à 1993 il est cofondateur avec Léa Thirode, en 1995 de l'agence Stimulus, située 21 avenue Wladimir Gagneur à Poligny.http://www.stimulus-architecture.com
Date de naissance : 26 mai 1963
Elle est assistante de jean Nouvel de 1988 à 1993 et crée en 1995, avec Thierry Marco l'agence stimulus architecture. Elle cesse son activité au sein de l'agence stimulus architecture en 2009.
Description
L’établissement occupe un large espace au nord et à l’est de la place du champ de foire (lieu-dit du vieil hôpital) La longue façade principale de l’école, dit le chalet, avec son lettrage en relief rouge sur son enduit beige clair, son auvent, ses escaliers, son plan incliné, s’aligne sur la limite orientale de la place : elle a un sous-sol, avec un plafond à entrevous à berceau segmentaire, un rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés en moellons calcaires enduits et béton armé, toit à longs pans, noues et croupes, tuiles plates. Elle contient à présent les bureaux de l’administration (1er et 2ème étages) et des salles de cours. En retour d’équerre sur sa face postérieure une adjonction de deux étages carrés, en béton, enduit et essentage de matériau synthétique, est promise à la destruction. La moitié orientale de l’école est maintenant occupée par l’inra : la partie ancienne comporte un étage carré, en moellons calcaires enduits, toit à longs pans et tuiles plates ; la partie plus récente, couverte en terrasse, prolonge le bâtiment vers la place, au sud, est en béton, a un étage carré sur une partie, l’entrée étant en rez-de-chaussée. La chaufferie principale de l’école se trouve dans le bâtiment de cecalait, au nord-est de la parcelle : en béton, un étage de sous -sol et 3 étages carrés, le dernier étant largement vitré, son extrémité nord-est étant hémisphérique. A l’angle nord-ouest de la parcelle, le long de la place et de la rue du Vieil Hôpital, l’internat en L, a un sous-sol, 2 étages carrés et 1 étage de comble, en parpaings de béton et béton armé, toit à croupe, noues et demi-croupes en tuiles mécaniques. Le petit côté parallèle à la rue du vieil hôpital (au nord–ouest) abrite le centre de documentation et d’information et des logements de fonction au 1er et 2ème étages. Le bâtiment d’externat et d’internat qui lui est perpendiculaire, présentant sa façade sur la place, a 3 étages de chambres (dont un comble) et des salles de cours en rez-de-chaussée.L’annexe au nord-est est à présent occupée par un logement de fonction à l’étage, et des ateliers de maintenance au rez-de-chaussée, ses caves étant inutilisées.Un bâtiment préfabriqué de trois salles de cours est sur le terrain municipal de la place, devant le bâtiment principal. La halle, de 6000 m2, est construite en béton banché sur place, approximativement parallélépipédique, partiellement vitrée et recouverte de cuivre, de bois et de plastique, a deux niveaux, est située face à l’école, de l’autre côté de la rue du Vieil Hôpital où elle présente son parvis d’entrée principale sur son petit côté sud, avec son double bandeau d’essentage de grandes écailles de cuivre (évoquant le matériau traditionnel des cuves des fromageries comtoises), ses brise-soleil signalant les laboratoires, et ses piliers de béton disposés en V devant ses baies. Son petit côté postérieur, face aux villas de fonction, dispose de quai de chargement sous l’abri d’un auvent, d’une tour d‘ascenseur en béton, qui permet l’accès des visiteurs à la galerie de visite. Elle est couverte en terrasse (bacs acier) sur une ossature métallique. Sa façade orientale est continue, bordée d’un long couloir de circulation vitré, en limite de parcelle, tandis que l’occidentale est découpée par une série de retraits et de saillies de parallélépipèdes. Son rez-de-chaussée est principalement voué à la production, à l’enseignement en ateliers, en salles et laboratoires, outre des vestiaires, sanitaires et bureaux, chaufferie ; une coursive entoure et dessert tous les ateliers. L’étage accueille la galerie de visites, des salles de cours, de réunions, de laboratoires. Les motifs d’herbe verte sur les vitrages, comme les matériaux (cuivre, bois, grillage) et les couleurs (carrelages blanc comme le lait, carreaux blancs et marrons évoquant la robe des montbéliardes) font référence à l’univers sensible de l’élevage et de la fromagerie. Au nord- est, en dehors du périmètre, on trouve une petite tour dit le bâtiment des Pinsons, (béton enduit, toit en pavillon, 5 étages carrés, garages en rez-de-chaussée) appartenant à l’office public d'aménagement et de construction du Jura. (cadastre 2013 AT 936) vouée à l’hébergement d’étudiants ( 80 lits) et, au centre du village, une maison de village (9 place Notre-Dame, cadastre 2013 AT 364 à 366), logement de fonction du directeur.
Murs :
- calcaire
- moellon
- parpaing de béton
- béton armé
- enduit
- essentage de planches
- essentage
Toit :
- tuile mécanique
- tuile plate
- béton en couverture
- matériau synthétique en couverture
- verre en couverture
Etages :
- sous-sol
- rez-de-chaussée surélevé
- 2 étages carrés
Elévation :
- élévation à travées
Couvertures :
- toit à longs pans
- appentis
- croupe
- demi-croupe
- noue
Escalier :
- escalier de distribution extérieur, escalier droit, en charpente métallique
- escalier tournant à retours avec jour,
- en maçonnerie
Autre :
- monte-charge
- rampe d'accès
- ascenseur
Source(s) documentaire(s)
-
Colas, André, Claude, Michel, Duhaut, Georges. Les Ecoles nationales professionnelles de France, 1947
Colas, André, Claude, Michel, Duhaut, Georges. Les Ecoles nationales professionnelles de France. - Paris : Société amicale des anciens élèves des Ecoles nationales professionnelles, 1947. 259 p. : ill., 24 cm. Ouvrage édité à l’occasion du cinquantenaire de la Société amicale des anciens élèves des Ecoles nationales professionnelles. -
Comité régional d'histoire de l'enseignement agricole (éd). L’enseignement agricole a 150 ans, 1848-1998, contributions historiques de la Franche-Comté, 2 tomes, Comité régional d’histoire de l’enseignement agricole, 1998 et 2001
Comité régional d'histoire de l'enseignement agricole (éd). L’enseignement agricole a 150 ans, 1848-1998, contributions historiques de la Franche-Comté. Besançon : Direction de l'agriculture et de la forêt, Service régional de la formation et du développement, 1998 et 2001. 2 vol. ISBN 2-11-091138-7 et 2-11-091585-4 -
Gaillard Jacqueline, De l’école nationale professionnelle de jeunes filles au lycée polyvalent hôtelier
Gaillard Jacqueline, De l’école nationale professionnelle de jeunes filles au lycée polyvalent hôtelier, in Revue de l’association de sauvegarde du patrimoine polinois, n°14, 1999, pp. 121-135.
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel du Jura
- lycées publics de Franche-Comté
Aire d’étude et canton :
Franche-Comté
Dénomination :
école d'agriculture, fromagerie
Parties constituantes non étudiées :
- bureau
- laboratoire
- école professionnelle
- chaufferie
- atelier de fabrication
- pièce d'affinage
- quai
- garage
- logement
- atelier de conditionnement
- vestiaire d'usine
- réservoir industriel
- fromagerie industrielle
- chambre froide
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
