L'HORLOGERIE À MORTEAU

25 - Morteau

  • Dossier IA25001722 réalisé en 2012 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Horlogers à l'établi. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Chef-lieu du val, zone frontalière et zone de passage densément peuplée, Morteau est à la croisée des routes de Besançon à la Suisse horlogère et de Pontarlier à Montbéliard via Maîche. La ville est coincée entre les hauteurs du Bois Robert, du Grand Mont et du Mont Vouillot à l’ouest et au nord, et une zone marécageuse à l’est et au sud, où coule le Doubs. Elle fait l’objet en 1841 d’un plan d’alignement mais sa physionomie résulte également des incendies qui l’ont ravagé au fil du temps : celui de 1747 détruit le quartier de Glapiney et l’église, celui du 5 mai 1865 la Grande Rue (épargnant l’hôtel de ville), ceux de 1871 et 1874 une extrémité (vers l’église) puis l’autre de la rue de la Chaussée, etc. Centrée jusqu’au 18e siècle autour du quartier de l’église et du couvent de bénédictins, la ville s’étend ensuite à partir de l’hôtel de ville et compte près de 1 300 habitants à la Révolution.
Principale place de commerce du val, c’est aussi le lieu où se développe l’horlogerie (avec Villers-le-Lac). Attestée dans la commune dès la première moitié du 18e siècle, cette activité connaît une certaine croissance dans la deuxième moitié du siècle. Dans son Petit dictionnaire des horlogers du Haut-Doubs (1985), Jean-Marie Thiébaud y dénombre 30 horlogers à cette époque : Pierre-Ignace Amel, Jean-Baptiste Boissenin, François-Xavier Bournez, François-Xavier Chopard, Jean-Claude Chopard-Lallier, Simon Chovelot, François-Xavier Cuche, Jean-Baptiste Cupillard, Pierre-Alexis Groche, Claude-François Gros, Antoine-Alexis, Etienne-François et Jean-Ignace Guillier, Antoine-Joseph Isabey, Claude-Ignace Letondal, Aimé et Jean-Claude Mamet, Claude-François et François-Joseph Moyse, Joseph Nominal, Louis Nourry, François-Augustin Orsat, Antoine-Joseph, Claude-François et François-Théodore Pape, Jean-François et Laurent-Xavier Singier, Jacques-François Suard, Pierre-Alexis Tachin, Jean-François Vermot-Verdot. L’Annuaire statistique du Doubs signale en 1804 « dans les cantons de Maîche, du Russey, de Morteau et de Pontarlier plus de 80 ateliers d’horlogerie ». La zone dispose de plusieurs atouts : une main-d’oeuvre abondante, une tradition de travail du métal (forges, taillanderies, chaudronneries, fabriques de cloches, etc.), des circuits de commercialisation éprouvés (établis pour l’artisanat du textile) et la demande du voisin suisse (Le Locle et La Chaux-de-Fonds) où cette industrie s’est répandue à la fin du 17e siècle. L’horlogerie mortuacienne dépendra d’ailleurs directement de l’horlogerie helvétique jusqu’à la fin du 19e siècle.
Quelques bâtiments du 18e siècle subsistent, qui ont abrité un atelier. Ainsi les deux fermes de la Côte, témoins d’un passé rural : celle au 3 rue des Frères Rognon porte la date 1783 et appartient à la famille Rod (elle accueillera en 1947 le fabricant d'appareils pour l'horlogerie André Leiser) et celle au n° 9 de la même rue bâtie en 1789 et occupée un siècle plus tard par les Bulliard. Plus étonnant est l’immeuble du 21 rue de l'Helvétie édifié en 1785 pour François de la Rounat (ou Delarounat), marchand horloger suisse originaire de Bionnens (commune d'Ursy, canton de Fribourg). Le bâtiment, qui appartient en 1816 à son gendre Joseph Amel ("militaire pensionné" et horloger), accueillera vers 1883 l’affaire de Sylvain André, fabricant de montres, commissionnaire en douane et fournituriste, reprise par son gendre Henri Charpier après son décès en 1910.

Dans la première moitié du 19e siècle, la montée en puissance de l’horlogerie helvétique vient concurrencer celle de Morteau, qui entre en crise sans pouvoir y pallier par une double activité agricole importante. Dans la séance du conseil municipal du 8 février 1835, le maire Singier signale qu’au tournant du siècle « il existait dans cette commune différents établissements d’horlogerie qui occupaient un grand nombre d’individus de la classe ouvrière et qui assuraient à toutes les familles dans lesquelles quelques membres se livraient à ce genre d’industrie une existence aisée, éloignaient la population de l’idée de contrebande, paralysaient la misère publique et consolidaient les moeurs ». Il ajoute : « on remarque avec peine que le cinquième des habitants de la commune est considéré comme indigent et la plupart d’entre eux ne subsistent que par les secours qu’ils obtiennent de la charité publique, on peut même avancer comme vrai que la mendicité est devenue dans la commune une véritable profession ». Il faut donc « faire renaître l’industrie de l’horlogerie pour faire renaître la prospérité dans cette commune » et pour cela, il faut y créer une école pratique, suivant le modèle suisse qui a vu en 1831 la mise en place d’établissements d’apprentissage au Locle et à La Chaux-de-Fonds. La municipalité s’engage à fournir un local et une subvention.
Avec l’appui du préfet Tourangin, l’autorisation est obtenue le 8 mars 1836. La ville passe contrat avec trois professeurs : Jacques Bouttey établisseur en horlogerie au Locle, Louis Vallangin contremaître de l’école d’horlogerie de Mâcon et le comptable Philippe Rith. Ces derniers créent deux sociétés support destinées à fournir à l’école son encadrement (des horlogers confirmés) et à permettre la fabrication des mouvements et la commercialisation de sa production (afin de rémunérer les personnels) : la première (intitulée Bouttey Vallangin et Cie) a pour objet la fabrication de l’horlogerie, la seconde (Vallangin et Rith) celle des outils pour cette industrie. L’école compte 35 maîtres, ouvriers et apprentis en 1837, 40 à 50 élèves en apprentissage sur trois ans en 1842, année de sa privatisation. Fin 1843, c’est une « manufacture d’horlogerie et d’outils d’horlogerie, [qui] possède 63 ouvriers et a vendu pour 170 000 Frs de produits expédiés sur la France et sur la Suisse ». A cette date, elle aurait permis la création d’une vingtaine d’ateliers, création aussi favorisée par la levée en 1834 des restrictions sur l’ouverture d’ateliers à proximité de la frontière (par peur de la contrebande). Elle disparaît en 1850, sans que l’on sache bien pourquoi, mais en ayant donné une base solide au milieu technique local favorable à l’horlogerie.

Morteau compte 1 704 habitants en 1851, 1 826 en 1876 alors que 11 fabriques d’horlogerie sont signalées par l’Annuaire du Doubs : André, Baverel, Caille, Drogrey, Nicolot, Rod, Roussel, Taillard, Varéchard, Ch. Wetzel et Ed. Wetzel. Le canton pour sa part dénombrait en 1869 50 ateliers d’horlogerie et 1 000 ouvriers (à comparer cependant aux 10 134 horlogers en 1846 du canton de Neuchâtel, cinq fois plus grand). L’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, qui révèle à la profession l’avance américaine en la matière, est peu prise en compte par les horlogers français mais elle conduit les Suisses à s’engager résolument dans la voie de la mécanisation, ce qui aura une influence certaine sur l’horlogerie du Haut-Doubs. En ce troisième quart du 19e siècle (élargi jusqu’au milieu de la décennie suivante), l’expansion horlogère est bien réelle, dans une ville qui fait peau neuve suite aux incendies. Fermes et maisons cèdent la place à des immeubles dont certains accueillent des ateliers, sans qu’il soit possible d’évaluer l’importance du phénomène.
C’est ainsi que ceux de la Grande Rue, rebâtis juste après l’incendie de 1865, abritent à différentes époques les fabrique Caille Frères au n° 6, Dornier, Aeschlimann et Monbaron aux n° 5 bis et 7, Henri Faivre, Paul Maillardet et Raymond Faivre-Pierret au n° 14, Pétolat Frères puis Virgile Seguin aux n° 18-22, Taillard au n° 21 (qui porte aussi le n° 1 sur la place de l’Hôtel de Ville), Charles Wetzel au n° 3 de cette même place. Issu d’une famille nombreuse bien implantée dans l'horlogerie, Charles a fondé en 1872 sa fabrique, qui sera importante comme celle de son frère Edouard (créée en 1876) et, pour les différencier, les Mortuaciens parleront des "Wetzel du haut" de la ville pour le premier par opposition à ceux "du bas" pour le second (12 rue de la Gare). Un fils de Charles, Emile, développera l’affaire qui aurait employé « plus de 200 travailleurs à domicile, produisant chacun quatre à six montres par jour ». En 1910, la société Emile Wetzel et Cie se targue d'une « fabrication par procédés mécaniques les plus modernes donnant l'interchangeabilité absolue » et déclare fabriquer plus de 1 000 modèles de montres de luxe dans ses ateliers de Morteau et Besançon, pour une production annuelle de 180 000 montres. Elle sera reprise par Fernand Pierre.
La rue de la Chaussée se reconstruit (ou se densifie) également : maisons Paicheur en 1860 au n° 7, Boichard (puis Lambert) au n° 5 en 1867, Roussel-Simonin (un fournituriste) au n° 4 en 1881 (le bâtiment accueille par la suite la fabrique de baromètres de César Perrey, auparavant associé à Grand'Combe-Châteleu avec son frère Jean-Baptiste Perrey), Mauvais (puis Mauvais-Bécoulet) au n° 27 également en 1881. Signalons aussi les bâtiments édifiés dix ans plus tard aux n° 12 et 14, qui abriteront les fabriques Jacquot-Louvet et Guillemin.

La période suivante, de la chute du Second Empire à la Première Guerre mondiale, connaît plusieurs changements majeurs.
Les voies de communication s’améliorent. Si chez les voisins helvétiques, Le Locle est relié par voie ferrée à La Chaux-de-Fonds dès 1857 (puis avec Neuchâtel deux ans plus tard), il faudra attendre 1884 pour que soit ouverte la ligne Besançon - Le Locle via Morteau et 1905 pour l’inauguration de la ligne à voie étroite Morteau - Maîche. Pourtant, dès les années 1860, la Chambre de Commerce de Besançon soulignait l’importance pour la localité du factage « particulièrement en usage dans l’horlogerie », précisant : « sous ce titre il y a lieu de comprendre cette multitude de petits colis qui ne sauraient être évalués par tonne ». Développement des communications et essor des chemins de fer contribuent à l’accroissement de la demande de montres, qui deviennent un produit indispensable et courant.
En 1892, la loi Méline signe le retour à un important protectionnisme commercial. Conséquence immédiate : la Suisse rompt ses relations diplomatiques avec la France et ferme sa frontière. Planteurs d’échappement et fabricants de composants perdent leurs débouchés helvétiques, si bien que la terminaison de la montre bon marché prend de l’ampleur. Dans le Rapport du jury publié en 1894 à l’issue de l’exposition du centenaire de l’horlogerie de 1893, Jules Japy écrit : « Morteau produit la montre depuis une douzaine d’années ; à part une fabrique, le procédé de production est l’établissage. Les planteurs d’échappement de cette localité ont d’abord terminé la montre pour la Suisse ; depuis la rupture avec ce pays, une partie d’entre eux ont conquis leur indépendance commerciale ». Et de déplorer que « ce centre important ne termine presque exclusivement que des mouvements venant de la Suisse » et que « les efforts se portent sur le coup d’œil de la montre, plutôt que sur sa qualité ». « Cependant cette localité serait susceptible d’un grand avenir, le jour où ses fabricants renonceraient à porter uniquement la lutte sur le terrain du bon marché et se mettraient d’accord pour perfectionner leur fabrication. » Il signale aussi l’installation en ville en 1889 de fabricants suisses « pour terminer en France les chronographes ; nous espérons voir bientôt cette fabrication devenir complètement française ». Le val compte alors près de 3 000 ouvriers, « dont une partie sont mixtes ou semi-agricoles ». La frontière est rouverte l’année suivante, en 1895.
Avancée majeure en 1896 : grâce à Charles Brügger, l’électricité arrive à Morteau. Le Haut-Doubs est précocement desservi : côté Suisse, la Société des Forces électriques de la Goule est créée en 1893 tandis que côté France, la Société électrique de Morteau est fondée par Brügger en 1895 (elle deviendra l’Union électrique en 1897 et en 1906 cèdera à la première son réseau du Haut-Doubs). Cette nouvelle énergie favorise la mécanisation (jusque-là, les machines étaient actionnées à l’aide de pédales ou, pour les rares usines, grâce à la vapeur). Les horlogers du Haut-Doubs y gagnent une avance certaine sur Besançon bien que cette évolution nécessite une réorganisation de la production et de nouveaux bâtiments et, attirant les entreprises et les compétences, s’accompagne d’une concentration en ateliers et en usines.

Morteau connaît, durant cette période qui va jusqu’à la Première Guerre mondiale, un véritable boom imputable à l’horlogerie. La population croît à un rythme soutenu : 2 022 habitants en 1881, 4 110 en 1901 (mais 4 018 en 1911). Le nombre d’horlogers évolue dans le même sens : ils sont pour l’ensemble du val 2 310 en 1880, près de 3 000 en 1900 et de 3 500 en 1913. A cette date, les annuaires répertorient 239 fabricants dans le val, dont 91 à Morteau. Des usines voient le jour et avec elles se crée un monde ouvrier en rupture avec la pluriactivité agricole. Des syndicats apparaissent : syndicat patronal en 1891 (la Chambre syndicale d’Horlogerie du Vallon de Morteau), syndicat ouvrier en 1902 et 1907 (année marquée par une grève d’un mois touchant l’ensemble de la profession).
A Morteau ouvre en 1881 une usine ultra-moderne, première dédiée à la fabrication complète de la montre : la « Grande Fabrique » d’Elie Belzon. Cet ingénieur mécanicien originaire des Pyrénées-Orientales veut produire une montre bon marché (5 F au lieu des 9 à 12 F habituels), s’inscrivant ainsi dans la lignée de Georges-Frédéric Roskopf (montre « La Prolétaire », 1867, La Chaux-de-Fonds). Belzon souhaite réaliser sa production suivant le modèle industriel américain, qui se développe en Suisse (avec Georges Favre-Jacot et son usine des Billodes notamment). Il privilégie mécanisation (avec des machines-outils automatiques) et interchangeabilité, et crée une véritable manufacture, dont le bâtiment imposant est équipé d'une machine à vapeur et éclairé à l'électricité. Toutefois, le manque de trésorerie conduit à son éviction et à une succession rapide de propriétaires (jusqu’à son achat en 1911 par Juda Simon). En 1894, l’usine compte 412 ouvriers (en grande partie suisses), ce qui conduit la société à faire bâtir des logements et en acheter. Elle produit montres (dont des Roskopf), boîtes, ébauches, remontoirs, etc. Finalement, si elle n’a pas constitué une réussite industrielle, la Grande Fabrique a illustré ce que pouvait être une usine moderne et contribué à la formation d’horlogers qui se sont ensuite établis à leur compte. Elle a aussi contribué à transformer les horlogers mortuaciens et des alentours en ouvriers, servant une machine et astreints à des horaires réguliers, et a été le théâtre de la première grève à Morteau pour s’opposer à une baisse des salaires.
Autre établissement d’importance : la fabrique de boîtes de montres Frainier, transférée en 1884 de Porrentruy (Suisse) à Morteau. Pierre Frainier, bientôt associé à son fils Alfred, fait construire vers 1893 rue de la Chaussée une usine à vapeur, agrandie au tournant du siècle. Employant 200 personnes en 1901 (plus de 300 en 1906), elle est réputée être la plus importante manufacture de boîtes de montre d'Europe, produisant alors 500 000 boîtes (dont 200 000 exportées) correspondant à plus de 1 000 modèles (elle en annonce 2 000 l'année suivante).

Les autres fabriques sont plus modestes. Parmi elles se distinguent celles bâties en 1898 par l’entrepreneur Dominique Luchini et vendues à deux frères horlogers : Paul Deleule au 12 rue de la Gare (par la suite maison Les Fils d’Edouard Wetzel, puis Montres Thalès SA) et Lucien Deleule au 9 rue René Payot. Non loin de là, au 8 rue de l’Helvétie, l’ancien directeur technique de la Grande Fabrique, Charles Mercier, fait vers 1887 construire la sienne, que son petit-fils Camille Mercier développera considérablement, agrandissant les bâtiments vers 1925 puis dans les années 1950 et créant un département Baromètres.
De nouvelles rues desservant le nord de la ville sont tracées ou s’étoffent. Rue Fauche : la maison au n° 12 est édifiée en 1894 pour le sertisseur Alfred Leiser (sa mère vient du canton de Berne en Suisse), dont le fils Henri installera en 1917 son atelier au n° 5 (dans une maison de 1868) ; celle contemporaine au n° 16, pour Eugène Battlog (dont le père est originaire du Vorarlberg en Autriche), sera reprise par la suite par l’horloger Eugène Bulliard (frère de Fénelon). Rue Neuve : immeubles Jacoutot bâti en 1899 au n° 7 et Marius Comte vers 1900 au n° 9 ; maisons vers 1904 au n° 13 pour le fabricant d'outils d'horlogerie Ernest Mesnier puis pour Georges Leibundgut-Stein, et vers 1897 au n° 31 pour les horlogers Jules Renaud-Bezot, Henri Cupillard puis Maurice Bouhelier. Rue de la Louhière : la maison bâtie au n° 2 vers 1900 passe à la fin de la décennie au fabricant d'horlogerie Charles Barbier ; la fabrique d’Albert Friez (né à Reconvilier, canton de Berne) édifiée à la fin de la décennie précédente a été démolie (elle se trouvait à l’arrière de l’actuel n° 5) ; Charles Dodane installe la sienne dans une maison de 1901, agrandie vers 1919 d’une usine au n° 15.
La construction de la Grande Fabrique a entraîné la création de la rue Pasteur, partant de la place de l’Hôtel de Ville vers le « château Pertusier » (actuel musée de l’Horlogerie). L’horloger Arthur More y fait construire vers 1901 un immeuble au n° 12 (par la suite fabrique Schwartzmann Aîné). Une autre rue (Gonsalve Pertusier) est ouverte, qui la coupe à angle droit. A l’intersection des deux sont édifiés vers 1901 et en vis-à-vis deux immeubles respectant l'obligation faite aux bâtiments prévus à cet endroit de présenter un pan coupé et qui tous deux serviront de logement au personnel de la Grande Fabrique. Le premier (au n° 8), doté d’une cage d'escalier peinte, abritera ensuite la fabrique de montres des Ets Aris, l’autre (au n° 9) le « cartonnier » Fritz Pfahrer (originaire d'Interlaken, canton de Berne), spécialisé dans les cartons d'horlogerie. Contemporains des deux autres, l’immeuble au n° 5 abrite l’affaire d’Emile Bonnet, transférée en 1953 dans un atelier construit au n° 1.
Venu de Fournet-Blancheroche à Morteau afin de « tirer parti de l'électricité et du chemin de fer », Gabriel Alphonse Dodane achète en 1909 une maison au 36 de la rue de l’Helvétie, dans laquelle il installe son atelier avant de faire construire dans les années 1920 une usine au joignant.

L’expansion horlogère reprend entre les deux guerres. Elle s’accompagne d’une extension de la ville (vers le nord notamment) mais aussi d’une relative stagnation du nombre d’habitants : 4 084 en 1926, 4 283 en 1936 et 1946. La loi Loucheur votée en 1928 apporte des aides pour la construction de logements sociaux et l’accession à la propriété. A Morteau, elle est à l’origine de diverses maisons qui, éventuellement, intègrent encore un atelier telles celles au 3 rue Jean Jaurès (Vuillin puis Dornier), au 8 rue des Oiseaux (Girardin) ou au 46 rue de la Côte (Gauthier). Le haut de la rue Neuve se bâtit : n° 32 en 1932 (Bouhelier), n° 41 en 1936 (Bussard), n° 36 en 1938 (Petitjean et la coopérative La Montre, fondée en 1933). Idem pour la rue de la Louhière : n° 20 vers 1934 (Vieille-Blanchard – Ets Robillard), n° 22 en 1925 (Deleule), n° 25 entre 1925 et 1932 (Marchal puis Hérissé), n° 29 vers 1932 (Leibundgut-Richard), n° 33 dans les années 1920-1930 (verres Verrolux puis Verlux). Rue Charles Brügger, Henri Michel-Amadry fait construire en 1930, suivant des plans de l’agence d'architecture Oesch et Rossier, du Locle, une belle maison dont le rez-de-chaussée est dédié à l’horlogerie. Pour sa part, Edmond Kuenzi fait bâtir près de l’usine Frainier (au 26 la rue de la Chaussée) un immeuble partagé entre son atelier et des logements locatifs ; Bernard Lascaugiraud y créera en 1977 la Société de Distribution horlogère, employant 50 à 60 personnes à domicile. Peu bâtie jusque-là (si ce n’est la chocolaterie Klaus), la rue Victor Hugo attire aussi les horlogers : fabrique de boîtes de montre Gerber Frères (puis Soborem) au n° 5 vers 1925, maison Fernand Girardet et Fils (qui fabriquera ses propres ébauches) au n° 15 en 1930 (augmentée en 1949 d’une usine de l’autre côté de la rue), maison au n° 24 vers 1932 (Cornu puis Girardet puis Epenoy), maison André Charpier au n° 14 en 1933 (agrandie d’un atelier entre 1959 et 1965).

La deuxième guerre mondiale marque un coup d’arrêt, prolongé par les difficultés d’approvisionnement dans les années qui suivent. Pour relancer durablement l’activité, le Syndicat des Fabricants d'Horlogerie du Vallon de Morteau et les sections locales de la CGT et de la CFTC obtiennent la création d’une école d’apprentissage. Celle-ci ouvre en 1947 dans l’ancien presbytère (2 place de l’Eglise), édifié en 1749, auquel une aile a été ajoutée en 1946. Lui succédera en 1963 un collège d’enseignement technique, futur lycée polyvalent Edgar Faure (2 rue du Docteur Léon Sauze). Gilbert Pourchet, auteur d'une étude sur Le Haut-Doubs horloger, dénombre en 1956 à Morteau 59 entreprises employant un total de 910 ouvriers : deux manufactures de 180 personnes chacune, 48 ateliers de terminaison (montage) réunissant 350 personnes et neuf usines de pièces détachées (cadrans et bracelets) pour 200 personnes. L’essor de l’horlogerie est sans précédent durant cette période (décennies 1950 et 1960). La raison : l’entrée dans la société de consommation et le maintien - au début tout au moins - de l’énorme marché « captif » représenté par les colonies (notamment celles d'Afrique et d'Asie du Sud-Est). Les montres s’arrachent, les usines grossissent et les ateliers se multiplient, ouverts par des ouvriers qui se mettent à leur compte, se fournissent en composants dans les entreprises locales, assemblent les montres chez eux ou les font assembler à domicile, déposent de nombreuses marques tout en produisant énormément sous celles de leurs clients. Les chiffres de la population reflètent ce mouvement : 4 670 habitants en 1954, 5 395 en 1962, 6 690 en 1975 (un maximum qui ne sera de nouveau atteint que 40 ans plus tard). Les programmes de logements sociaux et les lotissements se multiplient, au Mondey, aux Charrières, à l’Aguron, etc. La ville s’étend vers l’est et l’avenue Charles de Gaulle est ouverte.
Ainsi, les Ets Paul Maillardet, classés en 1965 dans la catégorie de 100 à 199 salariés et implantés dans un bâtiment du 18e siècle (22-24 rue Fauche), s’agrandissent vers 1948-1950. Non loin de là (2 rue du Maréchal Leclerc), Fernand Zahnd achève en 1955 l’usine Jacquot et y développe la vente par correspondance (56 personnes en 1958). La fabrique d’aiguilles de la société La Pratique (12 rue de la Fraiche) lui est contemporaine. En 1950, Albert Cupillard se fait bâtir une maison au 39 rue Neuve puis sa société fusionne en 1959 avec sa voisine (au n° 41), les Ets Bussard, pour donner naissance aux Ets Cupillard-Vuez-Rième (ou Cupillard-Rième) ; ces derniers font construire en 1962-1963 rue du Bois-Soleil une nouvelle usine, qui grossira considérablement dans les deux décennies suivantes lorsqu’elle accueillera la société Framelec (400 personnes au début des années 1980). La maison Emile Bonnet et Fils quitte en 1953 ses locaux de la rue Pertusier pour une usine dessinée par l’architecte Fontana (de Pontarlier) à l’angle de la rue René Payot. La même année, l’architecte Jean Arbaret construit juste à côté un bâtiment pour le fournituriste Schwartzmann Frères. La manufacture d’horlogerie Emile Cattin et Cie (8 avenue Charles de Gaulle), qui fabrique elle-même ses mouvements, est inaugurée en 1962 et remplace un ensemble de bâtiments (aux 49-55 rue de l’Helvétie) agrandis de nombreuses fois à partir de 1936 (ils intègrent même un hôtel) ; elle produit 10 000 montres par jour au début des années 1970 (et comptera au maximum 360 salariés dans les années 1980). La société Michel-Amadry gagne sa nouvelle usine aux 43-45 rue Neuve en 1963. La Société mortuacienne d’Horlogerie, plus connue par sa marque Kiplé, se dote elle-aussi d’une usine (1 rue Fontaine-l’Epine) en 1972 (architecte Pierre Joly, Besançon), délaissant son atelier du 17 rue de l’Helvétie.

L’industrie horlogère française s’essouffle cependant dès la fin des années 1960, du fait de la perte de ses marchés privilégiés (les colonies) et d’une concurrence mondiale toujours plus importante à laquelle les horlogers ne savent pas présenter un front uni. La décennie 1970 voit l’arrivée du quartz, qui balaie la plupart d’entre eux. Les petites entreprises disparaissent, les plus importantes entrent dans la valse des rachats, fusions et autres opérations financières. Les créations sont donc rares, ce qui rend plus notable encore celle en 1973 de la société Péquignet, qui se fait bâtir une usine (1 rue du Bief) en 1978 (architecte Pierre Bourgeois). Au milieu des années 1980, la société Charpier-Rième, fondée en 1981-1982 par deux anciens cadres de Framelec, se dote de la sienne (3 chemin des Pierres). En matière d’horlogerie, la période des années 1970 à nos jours est marquée par la disparition de la quasi-totalité des établissements, avec transfert aux Fins des fabriques de boîtes de montre Frainier et Soborem (fusionnée pour donner naissance à Sandoz-Frainier) et fermeture des grandes entreprises : Camille Mercier en 1979, la Compagnie générale horlogère (auparavant Framelec) en 1996, Cattin en 1997. Les bâtiments sont convertis en logements (Mercier et la CGH), pépinière d'entreprises (Cattin), immeuble de bureaux (Cattin, Charpier-Rième, etc.). Un site majeur et emblématique disparaît : la Grande Fabrique est démolie en 1989-1990.
A cette époque, la population mortuacienne fléchit un peu (6 458 habitants en 1990, 6 339 en 2004) avant de remonter (6 849 en 2015) du fait de l’essor du commerce et de l’afflux de personnel horloger. Personnel qui n’est plus employés sur France mais de l’autre côté de la frontière : ce sont les frontaliers, appelés « pendulaires » en Suisse. En 2018, il ne reste plus que six entreprises horlogères de plus de cinq personnes. Fabrication et/ou commercialisation de montres : Péquignet (20 personnes en 2017), Ambre (fondée en 1965 et qui a repris les locaux de Kiplé en 1991, 18 personnes en 2018), la Société de Diffusion horlogère (une dizaine de salariés en 2016), Michel Epenoy (une demi-douzaine de personnes). Bracelets de montre : Brademont (usine au 11 rue du Bief en 1982, 63 personnes en 2017) ; aiguilles de montres : La Pratique (40 personnes en 2018). Pour sa part, le lycée polyvalent Edgar Faure maintient le renom de Morteau dans le milieu horloger avec ses formations en horlogerie et bijouterie, de niveau CAP (certificat d'aptitude professionnelle), BMA (brevet des métiers d'art) et DMA (diplôme des métiers d'art).
Période(s)
Principale :
  • 18e siècle
  • 19e siècle
  • 20e siècle

Description


Les bâtiments horlogers sont, au 19e siècle et durant la première moitié du 20e siècle, construits avec les matériaux locaux : pierre calcaire, bois (tirés de scieries Billard et Pertusier) mais aussi briques silico-calcaires (Billard). Le 20e siècle voit, après la deuxième guerre mondiale, l'utilisation du béton devenir prédominante (sous forme de pan de béton armé, de parpaings de béton, etc.). Ces bâtiments sont peu décorés : bien que modeste, le rhabillage de l'usine Camille Mercier reste l'exception, de même que le décor ornant la cage d'escalier de l'immeuble au 8 rue Gonsalve Pertusier (Ets Aris).
Ateliers et usines se déclinent en dimensions variables à Morteau, comme dans l'ensemble du Haut-Doubs. L'atelier peut se réduire à un établi installé dans l'embrasure d'une fenêtre (on travaille « sur la fenêtre »), dans une pièce chauffée du logement de l'horloger (maison ou, plus rarement, ferme). Il peut occuper la pièce entière ou un niveau d'un bâtiment servant à toute autre chose, mais il peut aussi prendre place dans un bâtiment dédié voire dans un ensemble de bâtiments dédiés (c'est le cas des usines). Toutes les déclinaisons sont possibles d'où l'hétérogénéité du bâti horloger. Le grand souci, pour cette activité minutieuse mettant en oeuvre de petits composants, reste l'éclairage. La gestion de la lumière peut donc fournir un indice (non une preuve) de la présence actuelle ou passée d'un atelier dans une maison. Elle se manifeste par l'existence de baies spécifiques : fenêtres horlogères (jumelées et d’un module standard), fenêtres multiples (plus de deux fenêtres jumelées) ou fenêtres d'ateliers (d'un module plus large).
L'industrie horlogère « traditionnelle » (montage ou sous-traitance à domicile) est relativement discrète en ville, les ateliers familiaux étant quasi indécelables au milieu du bâti qui leur est contemporain. Comment, par exemple, détecter la présence d'une activité horlogère dans les immeubles de la Grande Rue si elle ne se signale pas par de vastes fenêtres d'ateliers (Frey-Curie) ? De même, les habitations du début des années 1930 édifiées dans le cadre de la loi Loucheur accueillent parfois un atelier, qui demeure invisible depuis l'extérieur.
Prédomine toutefois l'imbrication entre lieu de vie et lieu de production (l'atelier intégré à l'habitation, discret et peu visible) alors que les bâtiments dédiés sont minoritaires. Les petites entreprises d'horlogerie semblent n'en avoir quasiment jamais édifié : était-ce le cas de celle de Lucien Jolivet au 4 rue Victor Hugo ? La dissociation des deux fonctions (production et habitation) résulte plutôt de la réutilisation d'une construction existante, tel l'atelier de la fabrique de bracelets en cuir Schoepf et Cie, qui s'installe dans une dépendance de l'immeuble abritant Les Fils d'Edouard Wetzel (12 rue de la Gare). Cette séparation n'est pas évidente même pour les usines : seules les plus importantes (Cattin, Framelec) ou les plus récentes (Péquignet, Charpier-Rième) sont entièrement dévolues à la production.

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
    3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412
  • 50 J Syndicat des fabricants d’horlogerie de Besançon, 1789-1984
    50 J Syndicat des fabricants d’horlogerie de Besançon, 1789-1984
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie A. Sandoz-Boucherin, 3 septembre 1897
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie A. Sandoz-Boucherin, 3 septembre 1897
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Mercier et Joriot, 23 octobre 1897
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Mercier et Joriot, 23 octobre 1897
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la société Charles Wetzel, 21 novembre 1900
    Papier à en-tête de la société Charles Wetzel, 21 novembre 1900
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Ch. Ulysse Mercier, 10 avril 1903
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Ch. Ulysse Mercier, 10 avril 1903
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Léon Guinand aux Brenets (Suisse) et à Morteau, 2 mai 1903
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Léon Guinand aux Brenets (Suisse) et à Morteau, 2 mai 1903
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • [Catalogue de production de la société Emile Wetzel et Cie], 1912
    [Catalogue de production de la société Emile Wetzel et Cie]. - [Morteau] : [Emile Wetzel et Cie], 1912. 36 p. : tout en ill. ; 27 x 18,5 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Brice Leibundgut, Paris
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Joseph Girard, 15 décembre 1913
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie Joseph Girard, 15 décembre 1913
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Publicité pour la société Albert Friez, 1er quart 20e siècle
    Publicité pour la société Albert Friez, 1er quart 20e siècle
    Lieu de conservation : Musée de l’Horlogerie, Morteau
  • Catalogue de la Manufacture de Boîtes de Montres Gerber Frères, décennies 1920-1930
    Catalogue de la Manufacture de Boîtes de Montres Gerber Frères, s.d. [décennies 1920-1930, entre 1925 et 1934 ?]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 2 février 1924
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 2 février 1924
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 30 juin 1924
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 30 juin 1924
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Papier à en-tête de la fabrique de verres de forme La Fantaisie, 6 janvier 1931
    Papier à en-tête de la fabrique de verres de forme La Fantaisie, 6 janvier 1931
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Papier à en-tête de la fabrique de montres de Georges Sahli, 4 juin 1932
    Papier à en-tête de la fabrique de montres de Georges Sahli, 4 juin 1932
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Papier à en-tête de la fabrique de cadrans Albert Linder, 30 juin 1939
    Papier à en-tête de la fabrique de cadrans Albert Linder, 30 juin 1939
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 14 juin 1951
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie E. Marquis Fils, 14 juin 1951
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Papier à en-tête de la fabrique de verres de montres "Mirka" d'Edgard Selvini, 29 février 1952
    Papier à en-tête de la fabrique de verres de montres "Mirka" d'Edgard Selvini, 29 février 1952
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Manufacture d'Horlogerie soignée B. Lascaugiraud [dépliant], 3e quart 20e siècle
    Manufacture d'Horlogerie soignée B. Lascaugiraud [dépliant], s.d. [3e quart 20e siècle]
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Annuaire Paris-Bijoux
    Annuaire Paris-Bijoux, publiant dans un seul volume toutes les adresses de Paris et de la province (Suisse en partie). - Paris : Paris Bijoux.
  • Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, 1841-1842
    Dép[artemen]t du Doubs. Plans d’alignements de la Ville de Morteau, chef-lieu de canton, dessin (plume, lavis), par le géomètre Courvoisier, terminé le 24 novembre 1841 et modifié le 19 juin 1842, 6 feuilles, 70 x 103 cm, échelles 1/2 000 (tableau d’assemblage) et 1/500
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : OPA 140
  • Manufacture d'Horlogerie. Fabrique Bellevue. Mercier, directeur. Morteau (Doubs) [publicité], 1905
    Manufacture d'Horlogerie. Fabrique Bellevue. Mercier, directeur. Morteau (Doubs) [publicité], dessin imprimé, s.n., s.d. [1905]. In : La France horlogère, 5e année, n° 85, 1er janvier 1905, p. 7.
  • [Portrait d'Henri Vuez (assis) et d'un autre personnage], 18 octobre 1902
    [Portrait d'Henri Vuez (assis) et d'un autre personnage], photographie, s.n., 18 octobre 1902
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • La frappe des fonds de boîte (communiqué par M. Frainier, à Morteau), 1905
    La frappe des fonds de boîte (communiqué par M. Frainier, à Morteau), gravure, par Poyet, s.d. [1905].Publié dans : Reverchon, L. La montre moderne. La Nature, n° 1 659, 11 mars 1905, p. 232.
  • 235 - Morteau pittoresque [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], 1er quart 20e siècle [entre 1896 et 1912]
    235 - Morteau pittoresque [vue d'ensemble plongeante depuis le nord], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1896 et 1912], Gaillard-Prêtre éd. à Besançon. Porte la date août 1912 (tampon) au recto.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 8. Morteau. - Vue générale [depuis la Table du Roi, à l'ouest], 4e quart 19e siècle [après 1895]
    8. Morteau. - Vue générale [depuis la Table du Roi, à l'ouest], carte postale en couleur, s.n., [4e quart 19e siècle, entre 1895 et 1905], Sabardin éd. à Morteau. Porte la date 5 octobre 1905 au recto (manuscrite) et au verso (tampon).Date 1895 : usine Frankowski bâtie.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau - Quartier de la Côte, 4e quart 19e siècle
    Morteau - Quartier de la Côte, carte postale, s.n., s.d. [4e quart 19e siècle], Gueussot éd. à Morteau (n° 608)
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau industriel. - La Manufacture P. Frainier et ses Fils, 1899-1900
    Morteau industriel. - La Manufacture P. Frainier et ses Fils, carte postale, s.n., 1899-1900, Charles Pierre éd. à Morteau. Porte les dates 30 août 1901 (manuscrite) au recto et 31 août 1901 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • 2030. Morteau - Rue de la Chaussée [vue de la place de la Halle], 4e quart 19e siècle
    2030. Morteau - Rue de la Chaussée [vue de la place de la Halle], carte postale, s.n., [4e quart 19e siècle], J. Farine éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 6 avril 1904 (tampon) au verso. Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 126. Egalement dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978, p. 58.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Le vieux Morteau [fermes de la rue René Payot], 4e quart 19e siècle
    Le vieux Morteau [fermes de la rue René Payot], carte postale, s.n., s.d. [4e quart 19e siècle], Librairie Pégeot éd. à Morteau. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - 1978, p. 38. Egalement dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - 2010, p. 50.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], 1er quart 20e siècle [entre 1900 et 1903]
    Morteau. - Vue générale prise du Champ des Chèvres [au nord-ouest], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, entre 1900 et 1903], Charles Pierre éd. à Morteau. Porte les dates 14 juin 1903 (manuscrite) au recto et 15 juin 1903 (tampon) au verso. 1900 = maison de Charles Barbier.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 18. Morteau [vue plongeante sur la ville depuis le nord-ouest], 1er quart 20e siècle [avant 1908]
    18. Morteau [vue plongeante sur la ville depuis le nord-ouest], carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1908], Farine Frères et Droël éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 20 avril 1908 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 91 - Morteau - Vue générale pendant l'inondation du 20 janvier 1910
    91 - Morteau - Vue générale pendant l'inondation du 20 janvier 1910, carte postale, s.n., Farine Frères éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 19 août 1911 au recto (tampon) et au verso (manuscrite).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 44 - Morteau en hiver, 1er quart 20e siècle [avant 1912]
    44 - Morteau en hiver, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1912], Farine Frères éd. à La Chaux-de-Fonds, Le Locle et Morteau. Porte la date 21 mars 1912 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 3. - Morteau. - La Grande Fabrique, limite 19e siècle 20e siècle [avant 1908]
    3. - Morteau. - La Grande Fabrique, carte postale, s.n., [limite 19e siècle 20e siècle, avant 1908], Farine Frères et Droël éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 22 septembre (?) 1908 (tampon) au recto.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau. - La place de l'Hôtel-de-Ville un jour de marché, limite 19e siècle 20e siècle [avant 1907]
    Morteau. - La place de l'Hôtel-de-Ville un jour de marché, carte postale, s.n., [limite 19e siècle 20e siècle, avant 1907], Charles Pierre éd. à Morteau. Porte la date 21 mars 1907 (tampon) au recto.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau - La rue de la Gare, 1er quart 20e siècle [décennie 1900]
    Morteau - La rue de la Gare, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle, décennie 1900], Gaillard éd. à Morteau
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 10. Morteau. - Avenue de la Gare, 1er quart 20e siècle [avant 1910]
    10. Morteau. - Avenue de la Gare, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1910], Farine Frères et Droël éd. au Locle et à Morteau. Porte la date 12 décembre 1910 au recto (tampon) et au verso (manuscrite).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 2484 - Morteau - La Gare, 1er quart 20e siècle [avant 1904].
    2484 - Morteau - La Gare, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1904], J. Farine et Cie éd. à Morteau. Porte la date 7 janvier 1904 au recto (manuscrite) et au verso (tampon).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 33 - Morteau - La Gare, 1er quart 20e siècle [avant 1910].
    33 - Morteau - La Gare, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1910], L.R. éd. ? Porte la date 4 janvier 1910 (tampon) au recto.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 206. - Morteau. - Rue de la Gare, 1er quart 20e siècle
    206. - Morteau. - Rue de la Gare, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], Farine Frères éd. à Morteau
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 33. Morteau - Rue de l'Helvétie, 1er quart 20e siècle [avant 1910]
    33. Morteau - Rue de l'Helvétie, carte postale, s.n., [1er quart 20e siècle, avant 1910], librairie-papeterie Sabardin éd. à MorteauPorte la date 18 août 1910 (manuscrite) au verso. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978, p. 66.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 1252. Morteau - Vue sur la Côte, 1er quart 20e siècle
    1252. Morteau - Vue sur la Côte, carte postale, par Simon, s.d. [1er quart 20e siècle], Simon éd. à Maîche. Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 116.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 10 - Morteau - Rue d'Helvétie et place Carnot, 1er quart 20e siècle [avant 1912]
    10 - Morteau - Rue d'Helvétie et place Carnot, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle, avant 1912]Porte la date 19 août 1912 (tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 48 - Morteau - Grande Rue sous la neige (février 1907)
    48 - Morteau - Grande Rue sous la neige (février 1907), carte postale, s.n., Cochois éd. à MorteauDate 21 mai 1907 (tampon) portée au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 67 - Morteau - Rue Fauche, 1er quart 20e siècle
    67 - Morteau - Rue Fauche, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], Farine Frères éd. à La Chaux-de-Fonds, au Locle et à Morteau.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • [Construction de l'usine Dodane, à l'est], années 1920 ?
    [Construction de l'usine Dodane, à l'est], photographie, s.n., s.d. [années 1920 ?]
    Lieu de conservation : Archives de la société Dodane, Châtillon-le-Duc
  • 4757 Morteau - Rue Pasteur, 1ère moitié 20e siècle
    4757 Morteau - Rue Pasteur, carte postale, s.n., s.d. [1ère moitié 20e siècle], Braun et Cie impr.-éd. à Mulhouse-Dornach. Collection Le jura. Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 117.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • 87699 - Morteau (Doubs) - Rue neuve et vue générale, 2e quart 20e siècle [après 1932]
    87699 - Morteau (Doubs) - Rue neuve et vue générale, carte postale, s.n., s.d. [2e quart 20e siècle, après 1932], Combier éd. et impr. à Mâcon. Publiée dans : Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010, p. 40. 1932 = construction de la maison de Maurice Bouhelier.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • [Intérieur de l'atelier Schoepf], vers 1940
    [Intérieur de l'atelier Schoepf], photographie, s.n., vers 1940
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Morteau (Doubs) - 144 - Vue générale, 3e quart 20e siècle
    Morteau (Doubs) - 144 - Vue générale, carte postale, ph. Janin, s.d. [3e quart 20e siècle], Janinn éd. à Maîche
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Morteau (Doubs). 22174 A - Vue panoramique, 3e quart 20e siècle [avant 1960]
    Morteau (Doubs). 22174 A - Vue panoramique, carte postale, s.n., [3e quart 20e siècle, avant 1960], Cim éd., Combier impr. à MaconPorte la date 23 août 1960 (manuscrite et tampon) au verso.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • [Vue d'ensemble de l'usine Cattin peu après sa construction], années 1960
    [Vue d'ensemble de l'usine Cattin peu après sa construction], photographie, s.n., s.d. [années 1960]. Publiée dans : Regards sur le Doubs. - Paris : Service de Presse, Edition, Information, 1971.
  • Boyer, Jacques. Les rouages d'une montre moderne, juillet 1910
    Boyer, Jacques. Les rouages d'une montre moderne. Le Mois littéraire et pittoresque, n° 139, juillet 1910, p. 86-100 : ill.
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Caboco, Laëtitia. Recensement du patrimoine horloger du Pays horloger, 2009-2010
    Caboco, Laëtitia. Recensement du patrimoine horloger du Pays horloger, 2009-2010.
    Lieu de conservation : Pays horloger, Le Bélieu
  • Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté. Répertoire des établissements industriels de Franche-Comté classés dans la section "précision, horlogerie, optique" de la nomenclature des activités économiques de l'I.N.S.E.E. 1969
    Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté. Répertoire des établissements industriels de Franche-Comté classés dans la section "précision, horlogerie, optique" de la nomenclature des activités économiques de l'I.N.S.E.E. - S.l. [Besançon] : s.n. [Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté], juin 1969. III-65 p. ; 21 x 30 cm.
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973, 1972
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1972/1973. - Paris : CFH, 1972. III-177 p. ; 30 cm.
  • Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87, 1986
    Chambre française de l'Horlogerie. Annuaire 1986/87. - Paris : CFH, 1986. 98 p. ; 30 cm.
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • C., T. Grandeur et décadence de l'horlogerie, 8 décembre 2004 et 13 janvier 2005
    C., T. Grandeur et décadence de l'horlogerie. C'est-à-dire, n° 95, 8 décembre 2004, p. 11-14 : ill., n° 96, 13 janvier 2005, p. 7-14 : ill.
  • Daveau, Suzanne. Les régions frontalières de la montagne jurassienne. Étude de géographie humaine, 1959
    Daveau, Suzanne. Les régions frontalières de la montagne jurassienne. Étude de géographie humaine. - Lyon : Institut des Études rhodaniennes, 1959. 571 p. : ill. ; 24 cm. Th. : Lettres, 1957.
  • Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau, 2e semestre 1988
    Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau. Horlogerie ancienne, Revue de l'Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, n° 24, 2e semestre 1988, p. 18-21 : ill.
  • Droz, Yves. Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau, 2017
    Droz, Yves. Les débuts de l'horlogerie dans le val de Morteau. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 115-120 : ill.
  • Droz, Yves. Les horlogers du Val de Morteau de 1700 à nos jours, 2018
    Droz, Yves. Les horlogers du Val de Morteau de 1700 à nos jours. - Morteau : Communauté de Communes du Val de Morteau, 2018. 629 p. : ill. ; 30 cm."Catalogue raisonné" : exposition, Morteau, Château Pertusier, 30 juin-30 septembre 2018 / [organisée par] le Musée de l'horlogerie.
  • La fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs), 4 juillet 1885
    La fabrique d'horlogerie de Morteau (Doubs). L'Illustration, n° 2210, 4 juillet 1885, p. 13-14 : ill. Article illustré par une page de quatre gravures signées Poyet. Voir en annexe.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac
  • Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs, 1998
    Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs. - S.l. [Morteau] : s.n. [Impr. Bobillier], 1998. 244 p. : ill. ; 23 cm.
  • Japy, Jules. Ville de Besançon. Exposition du centenaire de l'horlogerie. 1793-1893. Rapport du Jury, 1894
    Japy, Jules. Ville de Besançon. Exposition du centenaire de l'horlogerie. 1793-1893. Rapport du Jury. - Besançon : impr. Dugourd et Cie, 1894. 46 p. ; 24 cm.
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : 256 798
  • Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui, 2010
    Leiser, Henri ; Jacquot, Didier. Morteau et environs d'hier à aujourd'hui. - Pontarlier : Presses du Belvédère, 2010. 188 p. : ill. ; 24 cm.
  • Leiser, Henri. La création des syndicats horlogers ouvriers et patronaux dans le val de Morteau, 2017
    Leiser, Henri. La création des syndicats horlogers ouvriers et patronaux dans le val de Morteau. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 79-86 : ill.
  • Martin, Louis. Etude sur les transformations de l'industrie horlogère dans le département du Doubs et particulièrement à Besançon depuis 1850, 1900
    Martin, Louis. Etude sur les transformations de l'industrie horlogère dans le département du Doubs et particulièrement à Besançon depuis 1850. - Besançon : Impr. du Progrès, 1900. 62 p. : ill. ; 24 cm.
    Lieu de conservation : Bibliothèque municipale, Besançon - Cote du document : 269 922
  • Mauvais, M. (abbé). Les débuts de l'horlogerie à Morteau, 1945
    Mauvais, M. (abbé). Les débuts de l'horlogerie à Morteau. - [Morteau] : Syndicat des Fabricants d'Horlogerie du Vallon de Morteau, 1945. 6 p. ; 30 cm.
  • Paillard, Daniel. Les dossiers de la Terre de Morteau, 1988
    Paillard, Daniel. Les dossiers de la Terre de Morteau. - S.l. : [l'auteur], 1988. 329 p. : ill. ; 29 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Pourchet, Gilbert. Le Haut-Doubs horloger, 1956
    Pourchet, Gilbert. Le Haut-Doubs horloger. - S.l. [Villers-le-Lac] : s.n., 1956. 54 p. dactyl. : ill. (carte, graphiques) , 27 cm.
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Trincano, Louis. Pages d’histoire de l’Industrie Horlogère, 1944
    Trincano, Louis. Pages d’histoire de l’Industrie Horlogère. Annales françaises de Chronométrie, 14e année, 1er et 2e trimestres 1944, n° 1 et 2, p. 175-210.
  • Vaufrey, Constant. Musée d'horlogerie du Haut-Doubs, 2e semestre 1988
    Vaufrey, Constant. Musée d'horlogerie du Haut-Doubs. Horlogerie ancienne, Revue de l'Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, n° 24, 2e semestre 1988, p. 9-17 : ill.
  • Vegliante, Gianfranca. L’artisanat dans le canton de Morteau au XIXe siècle, 1976
    Vegliante, Gianfranca. L’artisanat dans le canton de Morteau au 19e siècle. – Besançon : Faculté des Lettres, 1976. 164 f. dactyl. ; 30 cm. Mém. Maîtrise : Histoire : Besançon : 1976.
  • Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
    Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm.
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Bonnet Henri (témoignage oral)
    Bonnet Henri, ancien dirigeant de la fabrique d'horlogerie Bonnet, à Morteau. Fournet-Luisans
  • Droz Yves (témoignage oral)
    Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac
  • Leiser Henri (témoignage oral)
    Leiser Henri, fils d'André Leiser et historien du val de Morteau. Morteau
  • Stein Denis (témoignage oral)
    Stein Denis, ancien horloger et ancien administrateur de l'Office du Tourisme. Morteau
  • Viennet Jean-Pierre (témoignage oral)
    Viennet Jean-Pierre, ancien horloger, fondateur de l'association HorloPassion
  • Vuez Jean-Claude (témoignage oral)
    Vuez Jean-Claude, descendant d'une famille d'horlogers, historien de la société Parrenin, Villers-le-Lac

Informations complémentaires


Ce texte a pour but de présenter simplement le fonctionnement d’une montre du modèle de celles fabriquées dans le Haut-Doubs aux 19e et 20e siècles. Il en nomme les composants principaux et explique leur rôle dans cette mécanique de précision.
« Petit appareil portatif, fonctionnant dans toutes les positions, servant à donner l’heure et d’autres indications » selon le dictionnaire Larousse, la montre se compose du mouvement (ressort, rouage, échappement, balancier, etc.) et de l’habillage (boîte, cadran, aiguilles, bracelets, etc.).


1. Le mouvement

Pour qui privilégie la fiabilité et la précision de la montre, le mouvement est la partie la plus importante.
D’un point de vue fonctionnel, il se compose de plusieurs modules :
- un moteur, source d’énergie : le ressort ;
- un organe de transmission : le rouage (ou finissage), qui transmet cette énergie à l’échappement en multipliant la vitesse de rotation des roues ;
- un organe de partage et distribution du temps : l’échappement, qui découpe le temps en intervalles réguliers (en décomposant en impulsions l’énergie continue du ressort) et entretient les oscillations du balancier ;
- un organe de régulation : le balancier-spiral, qui régularise la division du temps en unités égales ;
- un organe de comptage du temps qui n’est autre que le rouage lui-même, contrôlé par le couple échappement – balancier-spiral.
A ces modules s’ajoutent des fonctions d’affichage du temps (matérialisée par le cadran et les aiguilles), de remise à l’heure et de remontage du moteur.

a). Moteur
Pour fonctionner, la montre a besoin d’énergie. Celle-ci est produite en armant un ressort (c’est-à-dire en « remontant » la montre), en acier trempé ou en acier spécial, qui la restitue petit à petit et continûment. Ce ressort est logé dans une boîte cylindrique, le barillet, dont le couvercle supporte un système d’arrêtage (muni d’une roue appelée croix de Malte) permettant d’utiliser correctement la force du ressort et de limiter son degré d’armage pour ne pas l’abîmer.
La première mention de ce type de moteur est attribuée à Léonard de Vinci, qui le représente vers 1540 dans un de ses dessins. Le ressort est alors accompagné d’une fusée, organe conique dont la surface est creusée d’une rainure hélicoïdale destinée à guider la chaîne ou la corde qui la relie au barillet. Son rôle : régulariser la force motrice. En effet, lorsqu’il est tendu, le ressort délivre une force plus importante que lorsqu’il est détendu ; cette différence est compensée par la variation de longueur de la corde qui s’enroule sur la fusée, variation due au profil de cette pièce.
Dans la deuxième moitié du 17e siècle, en 1675, le savant néerlandais Christian Huygens (1629-1695) proposera de confier cette fonction de régulation à un organe réglant associant un deuxième ressort et un balancier circulaire. Cette solution dominera à partir de la fin du 18e siècle ou du début du 19e (Huygens est par ailleurs l’inventeur en 1657 de l’horloge à pendule, qu’il perfectionne ensuite avant de publier en 1673 l’ « Horlogium oscillatorum »).
Le ressort transmet son énergie au rouage en faisant tourner le disque denté fermant le barillet.

b). Transmission
Le rouage est formé de trois roues dentées, en laiton, qui s’entraînent : mue par le barillet, la roue de centre (dite aussi roue des minutes ou grande moyenne) actionne le pignon de la roue moyenne ; la roue moyenne (ou petite moyenne) actionne celui de la roue des secondes (parfois aussi appelée roue de chant), cette dernière faisant se mouvoir celui de la roue d’échappement.
Chaque roue dentée est donc rivée sur un pignon, qui prend son nom (pignon de centre ou des minutes, de moyenne, des secondes, d’échappement). Le pignon est un organe denté, plus épais mais d’un diamètre plus petit qu’une roue, portant généralement de 6 à 14 dents (appelées ailes). Par le jeu des rapports entre le nombre de dents des roues et celui de leurs pignons, la vitesse de rotation est multipliée : si la roue du barillet bouge lentement (il lui faut plusieurs heures pour faire un tour), celle d’échappement tourne quelques centaines ou milliers de fois plus vite (un exemple parmi d’autres de rapport choisi par un fabricant : un tour de barillet en 4 heures pour 2 400 tours de roue d’échappement). Outre son rôle de transmission et multiplication de la vitesse de rotation, le rouage sert aussi au comptage du temps (fonction que nous verrons plus loin).

c). Partage et distribution du temps
L’échappement permet de décomposer l’énergie (continue) du ressort en unités régulières (impulsions) et d’entretenir les oscillations du balancier. C’est donc lui qui « fabrique » le temps : il libère l’énergie de la réserve de marche (accumulée en remontant le ressort) mais il en contrôle la vitesse d’échappement en bloquant durant un certain laps de temps puis libérant successivement chacune des dents de la roue d’échappement, dont il règle ainsi la vitesse de rotation. Sans lui, le ressort se désarmerait en quelques secondes.
Les deux ou trois pièces, très fragiles et d’une grande précision, qui le composent forment un assortiment (assortiment cylindre, assortiment ancre…).

De nombreux types d’échappements pour montre existent et ont existé : à roue de rencontre, à cylindre, à ancre, à détente, à cheville, etc. Voici les principaux rencontrés dans le Haut-Doubs.
Le plus ancien est l’échappement à roue de rencontre (aussi appelé échappement à verges), utilisé dans les premières horloges puis pour les montres jusque dans les années 1830. Relativement imprécis, il a dans le cas des horloges pu acquérir une plus grande précision en fonctionnant avec le pendule inventé par Huygens en 1657. La roue de rencontre, verticale, est munie sur sa périphérie de dents placées perpendiculairement à son plan. Ces dents transmettent leurs impulsions à deux palettes fixées en haut et en bas d’une tige verticale nommée la verge, portant une traverse le foliot (préfigurant le balancier). Le rouage actionne la roue de rencontre dont les dents agissent alternativement sur les palettes, faisant osciller le foliot.
L’échappement à cylindre imaginé par Georges Graham vers 1720-1725 est une amélioration de celui de Thomas Tompion de 1695. La roue de cylindre a généralement 15 dents disposées en périphérie (sur sa couronne extérieure). Toutefois, contrairement à celle d’ancre, ces dents ne sont pas taillée dans le même plan que la jante (ou serge) mais au-dessus d’elle : la roue, qui a donc une certaine épaisseur, est obtenue en creusant une rondelle de métal. Elle est actionnée par le rouage et ses dents entrent dans une encoche échancrant le cylindre, petit tube d’acier poli (dont la paroi se nomme l’écorce), fermé à chaque extrémité par un tampon d’acier muni d’un pivot. L’assise (ou assiette ou siette) supportant le balancier est emboîtée sur l’extrémité supérieure, le balancier donnant au cylindre un mouvement rotatif alternatif.
L’échappement à ancre est issu des travaux vers 1670 de Robert Hooke et de William Clément appliqués à des pendules, puis des améliorations apportées au système en 1715 par Georges Graham (1675-1751). En 1754, Thomas Mudge est le premier à l’appliquer aux montres. Il s’impose réellement dans les années 1920 puis remplace totalement celui à cylindre à l’issue de la deuxième guerre mondiale. Il se compose d’une roue d’ancre en acier dont les dents (au profil spécial) sont dans le même plan que la jante, et d’une ancre (munie de palettes en rubis en contact avec les dents), qui se poursuit par la baguette de fourchette (dont le débattement est limité par deux goupilles, les butées) et la fourchette proprement dite, en contact avec le support du balancier. L’ancre a un mouvement de bascule, que l’on entend (c’est le tic-tac de la montre).
L’échappement à chevilles, inventé par l’horloger bisontin Perron en 1798, est une déclinaison spéciale de celui à ancres dans laquelle les palettes sont remplacées par des chevilles en acier trempé. Moins coûteux que le précédent, il fut utilisé pour les montres Roskopf (à partir de 1867).

d). Régulation
Le balancier-spiral est l’organe réglant de la montre, nécessaire pour régulariser le fonctionnement de l’échappement. Imaginé par Huygens qui en publie le principe en 1675, c’est un oscillateur composé d’un balancier circulaire, servant de volant d’inertie (éventuellement muni de vis, fixées sur la serge, afin d’en régler l’équilibrage et le moment d’inertie), doté d’un mouvement de va-et-vient circulaire, et d’un ressort spiral, qui lui assure une fréquence d’oscillation propre. Ce dernier a en fait une double fonction : il permet au balancier de revenir au point zéro afin de recevoir l'impulsion suivante en sens inverse et simultanément il règle la durée de l’alternance.

La fréquence d’oscillation est fonction du nombre d’alternances par seconde : entraîné par la masse du balancier, le ressort se tend puis, arrivé en bout de course (1ère position extrême) et complètement tendu, il se détend, générant un mouvement en sens inverse (qu’accentue le balancier) jusqu’à se retendre complètement (2e position extrême). Chaque oscillation est donc composée de deux alternances (passages d’une position extrême à une autre), commandant les mouvements de l’échappement.
Un balancier-spiral effectue généralement de 5 à 8 alternances à la seconde, soit :
- 5 alternances à la seconde = 18 000 à l’heure = fréquence de 2,5 Hz ;
- 6 alternances à la seconde = 21 600 à l’heure = fréquence de 3 Hz ;
- 7 alternances à la seconde = 25 200 à l’heure = fréquence de 3,5 Hz ;
- 8 alternances à la seconde = 28 800 à l’heure = fréquence de 4 Hz.

Plus la fréquence est élevée, plus la précision de la montre pourra être grande, sa régularité dépendant par ailleurs directement de la qualité du couple balancier et spiral. Or ce couple voit ses propriétés se modifier en fonction des variations thermiques, le métal pouvant se dilater. Plusieurs solutions ont été adoptées pour contrer ce phénomène : les balanciers ont pu être dans un métal spécial (par exemple le glucidur – ou berrydur –, bronze au glucinium ou beryllium), bimétalliques (associant deux métaux réagissant différemment aux changements de température), compensateurs, etc. Le ressort lui-même est amélioré suite aux travaux du physicien suisse Charles Edouard Guillaume qui invente dans le premier quart du 20e siècle l’Elinvar, alliage d’acier au nickel peu sensible aux variations thermiques (succédant à l’acier trempé, à celui au palladium, etc.). Sa forme, qui a aussi une influence, a été définie empiriquement par Abraham-Louis Breguet en 1795 puis mathématiquement par Edouard Philips en 1861.
Par ailleurs, la marche (le fonctionnement) de la montre peut être modifiée en jouant sur la longueur active du spiral : c’est là le rôle de la raquette, fixée sur le pont du balancier (ou coq). Cette marche peut être positive (la montre avance) ou négative (elle retarde) ; elle est dite diurne lorsqu’elle est contrôlée sur une période de 24 heures.

e). Comptage et affichage du temps
Si le ressort moteur fournit l’énergie à la montre, l’échappement et le ressort-spiral en régularisent le flux et le découpent en périodes régulières. Ils interagissent donc avec le rouage, dont ils fixent la vitesse de rotation des roues, et c’est cet organe qui sert au comptage du temps et à son affichage, faisant généralement appel à des aiguilles.
La position de ses roues peut varier par rapport au centre du cadran suivant l’architecture retenue. Ainsi, la roue des secondes, qui effectue un tour en 60 secondes et porte – bien évidemment – l’aiguille des secondes (la trotteuse), peut être placée au centre du cadran (on parle alors de seconde au centre ou de grande seconde) ou à 6 heures.
Celle de centre fait un tour à l’heure et porte l’aiguille des minutes. Un pignon, la chaussée, est emboîté sur la tige (l’axe) de cette roue et engrène avec la roue de minuterie, dont le pignon transmet le mouvement à la roue des heures (ou roue à canon ou canon) qui porte l’aiguille des heures. Le rapport entre la chaussée et le canon est de 12/1 : il faut 12 tours de chaussée pour que la roue à canon fasse un tour. Outre son rôle dans la démultiplication et la transmission du mouvement au canon, la roue de minuterie sert aussi pour la mise à l’heure en reliant le système à renvois et les aiguilles.

f). Remontoir et mise à l’heure
Ces deux fonctions partagent certains organes.
Le remontoir sert à armer le ressort (c’est-à-dire à « remonter » la montre). Dans le remontoir au pendant (le plus répandu, inventé par le Suisse Louis Audemars vers 1837), le remontage s’effectue en tournant manuellement une petite couronne sortant du boîtier, fixée sur la tige de remontoir, qui actionne une roue à rochet (roue à cliquet) solidaire de l’axe du barillet sur lequel est fixé le ressort.
La mise à l’heure s’effectue en appuyant sur un bouton (poussette) ou en le tirant (tirette), faisant ainsi glisser sur la tige de remontoir un pignon (le pignon coulant) qui engrène avec un système de renvois commandant les aiguilles. Cette remise à l’heure n’interfère pas avec le fonctionnement de la montre dans la mesure où la chaussée étant entraînée seulement par friction par la tige de la roue de centre, elle peut tourner si nécessaire plus vite qu’elle. Le mécanisme de mise à l’heure présente une telle variété de pièces, de formes, de dimensions, qu’il constitue une véritable « empreinte digitale » de la montre ; à ce titre, il est souvent reproduit avec la vue du mouvement dans les publications techniques et autres catalogues de calibres et fournitures.

g). Les supports des pièces
Les pièces constituant ces modules et assurant ces fonctions sont fixées sur une ébauche, dont la composition a varié au fil du temps.
La platine est le support principal, dont les dimensions et la forme sont fixées par le calibre de la montre. Elle est creusée aux endroits adéquats de noyures destinées à accueillir les paliers et contre-pivots des mobiles (roues et pignons), etc. A l’origine, ces composants étaient fixés entre deux platines, dont l’écartement était assuré par des piliers. Par la suite, sur l’initiative du Français Jean-Antoine Lépine (1720-1814), l’une des platines a été remplacée par plusieurs ponts, plus petits, désignés d’après le nom du mobile auquel ils servent de support (pont de roue de centre, pont de barillet, pont de balancier ou coq, etc.). Les ponts les plus minces portent le nom de barrettes.
La réduction des frottements dommageables aux différentes parties mobiles passe, notamment, par l’utilisation de contre-pivots et coussinets en pierre précieuse ou semi-précieuse. Cette innovation est le fait en 1704 du Suisse Nicolas Fatio de Dhuillier, qui imagine une technique permettant de percer les rubis. 1902 voit l’apparition du rubis synthétique, produit par le Français Auguste Verneuil, qui inonde ensuite le marché.
Le balancier étant l’organe le plus important et le plus fragile, il est protégé des chocs pouvant abîmer ses pivots par un système d’amortisseur (ou d’antichoc) permettant à la pierre servant de palier de se soulever légèrement (le premier « pare-chute » aurait été inventé par Abraham-Louis Breguet en 1790).
L’ébauche de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle associe platine(s), ponts, raquette, barillet et son cliquet. L’ébauche moderne correspond au mouvement, empierré ou non, sans partie réglante (balancier-spiral) ni ressort moteur, cadran et aiguilles.


2. L’habillage

Le souci de l’esthétique est présent dans le mouvement, par le décor du coq (pont de balancier) ou la disposition des ponts, le polissage des vis ou leur couleur, etc. Les composants peuvent être traités par galvanoplastie (dorage – jaune, rose… –, argentage, nickelage, rhodiage, etc.), polis avec plusieurs rendus, gravés de filets, côtes, vagues de Genève, etc. C’est toutefois dans l’habillage qu’il s’exprime le plus, faisant de certaines montres de véritables joyaux, avec recours à la gravure (guillochage ou autre), à l’émaillage ou la peinture, à la fixation de pierres précieuses, etc. Outre cette fonction de présentation, l’habillage rempli également d’autres fonctions : protection, fixation, commande, etc. Il associe donc boîte, cadran, aiguilles, glace, pendant, couronne, anneau, etc.

La boîte (ou boîtier) protège le mouvement de l’humidité, de la poussière et des chocs. Deux grandes familles de boîtes existent, indépendamment de leur forme : celle des montres de gousset (portées dans une poche de l’habit) et celle des montres-bracelets (fixées au poignet).
Une boîte de montre de gousset se compose d’un corps appelé la carrure, sur lequel est fixé le mouvement, fermé du côté des ponts par un fond, éventuellement doublé à l’intérieur par un double-fond, la cuvette. Côté cadran, elle est fermée par la lunette portant la glace (en verre ou matériau synthétique) ; éventuellement, un couvercle de protection est aussi présent (on parle alors de boîte savonnette). Ces organes sont ajustés à cran (par pression, ils prennent place dans une rainure), à charnière ou vissés. Le port de la montre est facilité grâce à un pendant, dans l’axe de la tige de remontoir, portant un anneau (la bélière) sur lequel peut s’accrocher une chaîne.
La boîte de montre-bracelet ou boîte-bracelet est munie de part et d’autre de deux anses (ou cornes) servant à la fixation du bracelet. Fermée par une glace, elle peut être en trois parties (carrure, fond et lunette) ou en deux (carrure-lunette et fond).
Le boîtier peut laisser passage à une ou plusieurs tiges, portant couronne ou bouton et servant à la commande de diverses fonctions : remontage du ressort, mise à l’heure, chronomètre, sonnerie, etc.

Le cadran affiche diverses indications (heure, minute, seconde, etc.) matérialisées par des chiffres, des divisions, des signes (index), etc. Certaines (mois, quantième, phase de lune, heure, etc.) peuvent apparaître dans une petite ouverture : le guichet. Il porte aussi le nom du fabricant (ou de l’établisseur), une marque, des renseignements techniques (nombre de rubis, type d’antichoc, etc.)… Il est réalisé en divers matériaux (cuivre et laiton à l’origine), laissé nu ou recouvert d’un décor (émail à partir de 1635 environ, traitement de surface et décalque actuellement), lumineux ou non (utilisation du radium à partir de 1912 puis du tritium, lampes électriques, etc.).
Les aiguilles (celle des minutes aurait été introduite vers 1691 par l’Anglais Daniel Quare, celle des secondes est encore postérieure) sont de matériaux et de formes diverses (Breguet, Louis XV, Louis XVI, romaine, poire, etc.) ; celles évidées sont dites squelettes. Elles peuvent être lumineuses (présence de radium puis de tritium).

Le bracelet, réalisé en divers matériaux, est généralement formé de deux parties réunies par une boucle ardillon ou un fermoir (boucle déployante par exemple) ; il est dit bracelet marquise lorsqu’il est en un seul morceau, formant un anneau métallique suffisamment élastique pour permettre l’introduction du poignet. Il est fixé sur les cornes par deux barrettes, soudées à elles ou mobiles (barrettes à pompe pour anses « américaines »).


3. Documentation

a). Bibliographie
Berner, G.-A. Dictionnaire professionnel illustré de l’horlogerie I+II, français, deutsch, english, espagnol. – Bienne (Suisse) : Fédération de l’Industrie horlogère suisse, 2007. Pagination multiple (1261 p.) : ill. ; 26 cm. Accessible en ligne sur le site de la Fédération de l'industrie horlogère suisse : http://www.fhs.ch/berner/

Cours d’échappement. Document accessible sur internet sur le site Horlogerie suisse (www.horlogerie-suisse.com) à l’adresse : http://www.horlogerie-suisse.com/technique/cours-d-echappement/ (consultation : 28 janvier 2015)

Flores, Joseph. L’histoire de la montre. – 2006. Document accessible sur internet sur le Forumamontres à l’adresse : http://forumamontres.forumactif.com/t5381-exclusif-l-histoire-de-la-montre-sur-forumamontres (consultation : 26 janvier 2015)

Fonctionnement d’une montre mécanique. Article accessible sur internet à l’adresse : http://www.sport-histoire.fr/Horlogerie/Horlogerie.php (consultation : 28 janvier 2015)

b). Témoignage oral
Donzé Jacques, ancien horloger, historien de Charquemont. 2012-2015

c). Sites internet
Fondation de la Haute Horlogerie (www.hautehorlogerie.org), notamment les pages de la section Encyclopédie consacrées aux montres mécaniques : http://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/encyclopedie-des-montres/montres-mecaniques/ (consultation : 28 janvier 2015)

Hour conquest. Site de Joël Jidet dédié à La Conquête de l’heure : https://sites.google.com/site/hourconquest/home (consultation : 28 janvier 2015)

Boyer, Jacques. Les rouages d'une montre moderne. Le Mois littéraire et pittoresque, n° 139, juillet 1910, p. 86-100 : ill.
Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
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