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USINE DE PAPETERIE, PUIS FILATURE DE COTON DESGRANGES, ACTUELLEMENT LOGEMENT

70 - Saint-Bresson

Les Maires d'Avaux

  • Dossier IA70000105 réalisé en 2005
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue d'ensemble depuis le nord-ouest. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Attestée avant 1726, la papeterie est reconstruite et agrandie vers 1770 ("augmentation de la papeterie de trois batteries et construction d'un bâtiment"). Propriété de la famille Damey, elle est louée en 1779 à Pierre-Benoît Desgranges, puis exploitée par ses fils Grégoire-Léopold et Claude-Joseph en 1782, qui entreprennent de nouveaux agrandissements (ajout d'une cuve et de logement d'ouvriers). La production passe de 3000 rames de papier en 1771 à 12 000 rames en 1788. La papeterie est achetée à la Révolution française par la famille Desgranges, dont Claude-Joseph Desgranges qui en reste seul propriétaire en 1814. Toutes les qualités de papier étaient produites ; la moitié de la production, destinée à l'imprimerie, était acheminée à Paris (principal fournisseur du journal officiel le Moniteur). Une seconde papeterie est établie en 1826 dans la commune voisine de Raddon, dans le moulin dit du Breuil. La société en nom collectif Desgranges est créée en 1837. Devant faire face à la concurrence parisienne et confrontée à un coût élevé du transport, la papeterie décline au milieu du 19e siècle. Léopold et Charles Desgranges demandent en mai 1860 l'autorisation de transformer leur établissement en filature de coton. L'arrêté préfectoral du 1er octobre 1862 réglemente les ouvrages régulateurs de la filature Desgranges. Une vaste demeure patronale est construite dans la seconde moitié du 19e siècle ; elle sera agrandie et des appartements d'ouvriers y seront aménagés dans la première moitié du siècle suivant. L'atelier de fabrication, construit sur deux étages carrés, laisse place en 1897 à une nouvelle usine construite en rez-de-chaussée. En 1898, la société en commandite prend pour nom Adrien Desgranges et Cie, avant d'être transformée en société anonyme en 1921 sous l'appellation Société des Ets Desgranges et Cie. A la fin des années 1930, l'entreprise mulhousienne dénommée Société Anonyme d'Industrie Cotonnière (anciens Ets Vaucher) devient majoritaire dans la société. La filature est modernisée après la Seconde Guerre mondiale : renouvellement du parc des machines, abandon de la machine à vapeur au profit de l'électricité, construction d'un entrepôt industriel à charpente métallique. L'installation en 1961 de nouveaux continus à filer, de marque Comélor (Fougerolles, 70), n'empêche pas la fermeture du site en décembre de la même année. Les bâtiments sont achetés par la société allemande Battenfeld, utilisés quelques années, puis investis par une éphémère société de fabrication de casseroles. Finalement acquis par la société Kiener (Lure, 70), les bâtiments ont été progressivement démantelés pour certains, vendus et convertis en logements pour d'autres. La cheminée a été abattue au début des années 1970. Une vaste demeure, ayant servi de logement patronal du temps de la papeterie, a été détruite en 1995.
Deux moulins, une cuve, trois presses, une chaudière pour cuire la colle et un étendoir sont attestés avant 1767. En 1777, un premier moulin renferme deux cuves et cinq piles ; un second moulin compte trois cuves et 17 piles. Vers 1820, la papeterie abrite 21 creux de pilons à 4 maillets chacun et 4 cylindres à la hollandaise qui donnent le mouvement à 6 cuves. Présence d'une usine à gaz pour l'éclairage et de deux turbines en 1862. Une machine à vapeur est attestée en 1893, puis deux au début du 20 siècle. La filature compte 13 120 broches en 1918 et 20 000 vers 1930. On comptabilise 16 bancs d'étirage, 40 cardes, 30 métiers en continu de 400 broches et 10 bancs de broches dans les années 1950.
La papeterie embauche 76 personnes vers 1790, 126 en 1805, 120 ouvriers vers 1820 et 200 en 1838. La filature emploie 45 hommes, 25 femmes et 22 enfants en 1875, contre 32 hommes, 25 femmes et 18 enfants en 1893, 80 personnes en 1931 et 281 (y compris les effectifs du tissage de Raddon : IA70000109) en 1952.
Période(s)
Principale :
  • 18e siècle
  • 2e moitié 19e siècle
  • 2e quart 20e siècle

Description


Les ateliers de fabrication subsistants (ancienne filature) sont en moellon de grès enduit, couverts de sheds en tuile mécanique. L'entrepôt industriel, constitué d'une structure métallique, est couvert en tôle. L'ancien logement patronal, converti en logement d'ouvriers, possède un étage carré et deux étages de comble. Les deux bâtiments subsistants de la papeterie sont en moellon de grès, couverts d'un toit à croupes en tuile mécanique. L'un possède deux étages carrés ; l'autre, pourvu d'un seul étage, a son rez-de-chaussée voûté d'arêtes.
Murs :
  • grès
  • ardoise
  • moellon
  • enduit
  • essentage d'ardoise
Toit :
  • tuile mécanique
  • verre en couverture
  • fer en couverture
Etages :
  • 2 étages carrés
Couvrement :
  • voûte d'arêtes
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place
  • énergie thermique produite sur place
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • [Plan-masse et de situation de la filature Desgranges]
    [Plan-masse et de situation de la filature Desgranges] Plan, toile, lavis, coul., Vesoul, 1862, par Belin (ingénieur ordinaire)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 277 S 8

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation du Raddon
Dénomination : usine de papeterie, filature
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • entrepôt industriel
  • garage
  • logement
  • logement d'ouvriers
Carte interactive
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