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LAITERIE "LA CHARMOTTE"

70 - Gy

La Charmotte

  • Dossier IA70000516 réalisé en 2013
  • Auteur(s) : Sabrina Dalibard
20137000784NUC2A © Archives départementales de la Haute-Saône

Historique


Au 16e siècle, ce lieu renferme un beau vignoble.

Lors de la réalisation du premier cadastre de la commune, dit "napoléonien", en 1837, il existait déjà des constructions ainsi qu'un parc et un étang à la Charmotte. Une construction qui correspond peu ou prou au bâtiment habité par les propriétaires actuels ainsi qu'une autre petite construction à l'est de la première s'élevaient sur ce site. L'existence d'un parc au nord des constructions et d'un étang au sud-est atteste l'importance du domaine dès cette époque.

En 1850, la propriété appartient à la famille Sermage, famille implantée à Gy depuis le 16e siècle. Cette famille Sermage compte des notables : notaires comme Jehan qui habitait la rue du Grand Mont, magistrats… Un calvaire de 1676 garde d'ailleurs le souvenir de l'un des membres de la famille : Joanes Sermage.

Au début du 20e siècle, la propriété est acquise par Edmond Milleret, pépiniériste qui se bat pour la restauration du vignoble sur le site.
Il exploite la ferme de la Charmotte avec sa femme qui voit dans l’approvisionnement du bourg en lait une source de revenus. Elle augmente donc son cheptel laitier (5 vaches) et produit du beurre, des pâtes molles. L’activité augmentant, une laiterie est créée. La ferme et la laiterie sont cédées à Paul Hutin en 1921.

En 1925, Eugène Thorelle, fromager installé à Montrouge, près de Paris, achète la laiterie la Charmotte car il déplore la qualité des produits qu’il vend à l'époque. Au regard de la demande de sa clientèle parisienne, il modifie et diversifie sa production : bries, camemberts… Dès leur fabrication, les fromages sont envoyés à Montrouge où ils sont ensuite affinés.
Les fromages produits à la Charmotte n’étaient donc pas commercialisés en Haute-Saône mais en région parisienne. C'est peut-être la raison pour laquelle l'activité de cette laiterie est assez peu connue et documentée localement.

Des plans de la propriété, datés de 1931, permettent cependant de mieux comprendre l'évolution du site. A cette époque, de nouveaux bâtiments sont venus compléter le domaine : une laiterie fromagerie à l'est de la maison (sur l'emplacement de la petite construction figurée sur le cadastre napoléonien) et une porcherie plus à l'est. Entre ces deux bâtiments, s'est développé un espace réservé aux cultures maraichères. Un jardin a également été créé au sud de la maison d'habitation.

En 1938, la Charmotte est parmi les plus importantes laiteries du département (collecte de 2 millions de litres et jusqu’à 11 millions de litres en 1979). La zone de ramassage du lait s’étend sur de nombreuses communes situées à proximité de Gy.
La construction du nouveau bâtiment de la laiterie date probablement du milieu du 20e siècle. Ainsi, il ne figure par encore sur les cartes postales anciennes de la Charmotte remontant à la première moitié du 20e siècle.

En 1964, deux logements pour le personnel sont construits au nord-est du site, le premier pour le responsable de la laiterie et le second pour le responsable de la ferme.

En 1969, la laiterie est mise en gérance et c’est la société des fromages savoyards qui en assure le fonctionnement.
Elle ferme toutefois en 1983 après plus de 60 ans d’activité.



Période(s)
Principale :
  • 19e siècle
  • 1ère moitié 20e siècle

Description


Le site de la Charmotte est composé de plusieurs bâtiments, d'un bois au nord, d'un jardin au sud et d'un étang au sud-est.
Le gros œuvre du bâtiment le plus ancien, situé au sud-ouest de l'ensemble et correspondant au logement, est recouvert d'un enduit. Ce bâtiment a été transformé ainsi que le montrent des cartes postales anciennes sur lesquelles on distingue une partie ouest alors composée d'une terrasse et d'un petit pavillon à toit plat.

Le bâtiment central, qui correspond à l'ancienne laiterie-fromagerie, est construit en moellon de calcaire et en brique, de même que le "nouveau" bâtiment construit au milieu du 20e siècle à l'est de ce dernier. Certaines parties de ce dernier sont réalisées en béton.
Ce bâtiment du milieu du 20e siècle s'élève sur quatre niveaux : cave, rez-de-chaussée, premier étage et combles. Le niveau de "cave" était composé d'un atelier, d'un saloir, d'un magasin, d'une chambre froide et de trois caves : deux chaudes et une froide.
Le rez-de-chaussée comprenait les "garages", la salle des machines, la laverie et la beurrerie.
Au premier étage, se trouvaient l'atelier, le séchoir, la cantine, le vestiaire, deux chambres et une cuisine.

Les bâtiments qui composent le site sont couverts de toits à longs pans et en pavillon en tuile mécanique.

Une croix en pierre calcaire du 17e siècle se trouve au nord du site ; la partie supérieure (Christ en croix et Vierge à l'enfant au revers) a été endommagée par la chute d'un arbre lors de la tempête de 1999.
Murs :
  • calcaire
  • ciment
  • béton
Toit :
  • tuile

Source(s) documentaire(s)

  • Cadastre napoléonien, 1837.
    Cadastre napoléonien, Gy. Tableau d'assemblage et feuilles de sections. 1837, papier.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3P2628
  • Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps, 2002.
    Sidler, Jean-Claude. Gy. Au fil des rues, au fil du temps. Besançon, 2002
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3131/13

Informations complémentaires

Aire d’étude et canton : Gy
Dénomination : laiterie
Carte interactive
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