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FERME, ATELIER D'HORLOGERIE BOURGEOIS

25 - Damprichard

Combe Bourgeois

  • Dossier IA25001129 réalisé en 2013
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis l'est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Entre 1791 et 1797 (date de sa mort), Pierre-Baptiste Bourgeois (né vers 1722) achète avec sa femme Anne-Françoise Robbe la ferme de la Combe au Faivre, à laquelle sa famille laissera son nom (cadastre : 1810 C 214-215). Son père était cultivateur au Bois du Mont, à Jougne, et sa mère était la sœur des frères Paillard, célèbres horlogers de Besançon. Un atelier d'horlogerie est peut-être aménagé dans la ferme dès la fin du 18e siècle, sinon par ses descendants au siècle suivant. Pierre-Baptiste a en effet au moins quatre enfants, dont deux fils nés à Jougne : Claude-Alexis (1764-1844) et Jacques-François (1766-1846).

Marcel (Victor-Marcel-Séverin, 1806-1878), le troisième enfant de Jacques-François, est apprenti horloger à Fournet dès 1830 puis signalé jusqu’en 1848 comme horloger ou ouvrier horloger à Fournet-Blancheroche (alors un hameau de Damprichard). En 1849, il réintègre la ferme, où il fabrique des assortiments (échappements) à cylindre.
Son cousin Marcel (Jean-Baptiste-Marcel, 1807-1872), troisième et dernier fils de Claude-Alexis, avait de son côté ouvert en 1842, dans la demeure qu'il louait à Chauchenot (commune de Thiébouhans), un atelier de fabrication des boîtes de montre en argentin et en maillechort. Il y produisait 24 boîtes par jour, avec quatre ouvriers et quatre tours. Il avait, dès janvier 1845, demandé l'autorisation de transférer son atelier dans la ferme familiale mais n'obtint cet accord qu'en 1851.
A cette date, deux ateliers coexistent donc dans une ferme importante (elle comptait une cinquantaine d'hectares en 1840) où toutefois prédomine l’industrie : Jean-Baptiste-Marcel et son frère Auguste (François-Alexis-Auguste, 1804-1876) y sont monteurs de boîtes, occupant quatre ouvriers (dont trois Suisses) ; Victor-Marcel-Séverin est dit horloger et emploie deux ouvriers. Jean-Baptiste-Marcel se marie en 1852 et quitte la ferme mais son atelier est maintenu par Auguste, qui élargit en 1855 la production de boîtes en argentin, maillechort, etc., aux plaques en cuivre pour les cadrans de montre. L'année suivante, en 1856, les deux fils aînés d’Auguste, Gustave et Aristide, sont monteurs de boîtes avec leur père et Victor-Marcel-Séverin emploie 12 personnes, dont trois membres de la famille (notamment deux fils de sa sœur devenue veuve).
Le 15 mars 1856, les héritiers de Claude-Alexis (dont Jean-Baptiste-Marcel, Auguste et leurs descendants) vendent leurs parts de la ferme, suite à l’échec financier de leur atelier de monteur de boîtes, et vont s'établir à la Chaux de Damprichard. Victor-Marcel-Séverin, qui peut racheter la moitié des terres (25 ha sur 52), essaie alors de maintenir l’unité de l'exploitation, confiée à un fermier tandis qu'il poursuit son activité horlogère. Son atelier compte 15 personnes en 1861 : neuf ouvriers et six de la famille.

En février 1865, un incendie détruit la ferme. Elle est immédiatement rebâtie, comme en atteste le linteau de l'entrée, portant la date 1865 et les initiales MB (Marcel Bourgeois) et JJ (Julie Joliot, sa femme).
L'année suivante, l'atelier ne compte plus d'ouvrier mais cinq membres de la famille y sont horlogers. En 1872, il réunit deux ouvriers et deux personnes de la famille. Il disparait entre 1872 et 1876, lorsque Victor-Marcel-Séverin se retire chez sa fille à Baume-les-Dames. Son deuxième fils Jules (1849-1890) s'établit en 1876 au village, dans un logement loué à l'horloger Jules Régnier, avant d'ouvrir en 1880 sa propre fabrique de composants d’horlogerie (au 1 rue de l'Industrie). L'aîné Césaire (1847-1904) essaie un temps de maintenir la fabrication à la Combe Bourgeois puis il prend certainement à bail un bâtiment et finalement construit un atelier vers 1895 (au 11 rue du Professeur Grammont).
La ferme est vendue en 1883 à Charles Lalance, banquier, industriel et rentier à Montbéliard, dont il est maire de 1865 à 1871. Elle passe ensuite à sa veuve, née Sahler, puis en 1931 à la famille Duquet. Celle-ci l'exploite toujours, disposant d'une soixantaine d'hectares (dont 42 dans la commune) et élevant 90 vaches laitières. Le bâtiment d'origine a été agrandi par la construction d'un fenil au nord en 1979 puis d'une étable à vaches (stabulation libre) à l'ouest en 2007.
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 4e quart 20e siècle
  • 1er quart 21e siècle
Date(s)
1865 : daté par travaux historiques

Description


Le bâtiment de 1865 a des murs en moellons calcaires enduits, un sous-sol et un étage carré coiffé d'un comble, une élévation à travées. Son toit à longs pans à demi-croupes recouvert de tuiles mécaniques se poursuit sur le fenil (accessible par un pont de grange), dont la charpente en bois apparente supporte des plaques de ciment amiante. L'étable récente, en rez-de-chaussée, allie parpaing de béton, enduit, essentage de tôle et essentage de planches ; son toit à longs pans est protégé par des plaques de tôles.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • parpaing de béton
  • enduit
  • enduit
  • essentage de planches
  • essentage de tôle
Toit :
  • tuile mécanique
  • métal en couverture
  • ciment amiante en couverture
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • étage de comble
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre

Source(s) documentaire(s)

  • 1 G 7 et 7bis Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1882-1910)
    1 G 7 et 7bis Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1882-1910)
    Lieu de conservation : Archives communales, Damprichard - Cote du document : 1 G 7 et 7bis
  • 1 G 10 Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1911-1962)
    1 G 10 Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1911-1962)
    Lieu de conservation : Archives communales, Damprichard - Cote du document : 1 G 10
  • Bourgeois, Michel. La famille Bourgeois de Damprichard : 150 ans au service de l'horlogerie française, 1830-1980, 1980
    Bourgeois, Michel. La famille Bourgeois de Damprichard : 150 ans au service de l'horlogerie française, 1830-1980. – Damprichard : H. Bourgeois, 1981. [8] p. ; 21 x 15 cm.
  • Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939, 1994
    Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 1994. 224 p. - [8 p. de pl.] : ill., cartes, graph. ; 24 cm. (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté. Série Historiques ; 8)
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
    Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Duquet Etienne (témoignage oral)
    Duquet Etienne, ancien propriétaire de la ferme. Charquemont

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • fenil
  • remise agricole
  • garage
  • étable à vaches
  • citerne
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