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MAISON ET USINE D'HORLOGERIE (USINE DE MONTRES) D'ANDRÉ CHARPIER

25 - Morteau

14 rue Victor Hugo

  • Dossier IA25001857 réalisé en 2013 revu en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis le sud. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La maison est bâtie en 1933 par l'entreprise Billard pour Paul Charpier, connu sous le nom d'André Charpier (1904-1974). Ce dernier est le fils d'Henri Charpier (1862-1916), originaire de Suisse, fabricant de montres Roskopf et de montres huit jours, propriétaire de la marque "Chronomètre Le Radieux" ("avec cadrans lumineux et aiguilles lumineuses") déposée en 1909, qui avait repris la fabrique de son beau-père Sylvain André (1840-1910) au 21 rue de l'Helvétie. Formé à l'Institut de Chronométrie de Besançon, André a créé son affaire d'horlogerie en 1926 et la transfère au rez-de-chaussée de sa maison (à laquelle il ajoute un garage entre 1937 et 1947). Connaissant des problèmes de santé, il est rejoint par son fils Pierre, qui abandonne ses études au Technicum du Locle (canton de Neuchâtel, Suisse). L'entreprise se développe et compte une quinzaine de personnes. Elle fait donc construire un atelier en 1968, au nord-ouest, par l'entreprise Ruggeri suivant les plans de l'architecte Arthur Lucchini. Elle exploite les marques Campène, Cygnès et Cercla (déposées en 1946), Argos et Aldor, et fabrique (ou commercialise) pendulettes, thermomètres et baromètres. Elle achète 13 540 ébauches françaises en 1954 (4 000 des Ets Cupillard et 3 000 des Ets Parrenin de Villers-le-Lac, 500 des Ets Jeambrun de Maîche, 6 000 de l'Horlogerie de Savoie ou HS à Annemasse et 40 de la Sefea - Société d'Exploitation de la Fabrique d'Ebauches d'Annemasse ou Société européenne de Fabrication d'Ebauches d'Annemasse), 21 700 en 1955 (4 700 Parrenin, 1 900 Cupillard, 300 Jeambrun, 14 700 Horlogerie de Savoie et 100 de la Fabrique d’Ebauches de Montres du Genevois ou Femga, à Annemasse), 16 700 en 1956 (2 200 Parrenin, 800 Cupillard, 300 Jeambrun, 13 400 Horlogerie de Savoie), 12 900 en 1957 (2 400 Parrenin, 600 Cupillard, 200 Jeambrun, 9 600 Horlogerie de Savoie - dont 9 000 à ancre à chevilles - et 100 Sefea), 15 844 en 1958 (2 244 Parrenin, 100 Judex, 13 500 Horlogerie de Savoie - dont 13 100 à ancre à chevilles). En 1965, la société est classée dans la catégorie de 20 à 49 salariés (elle en compte une trentaine environ, dont cinq ou six à domicile) ; en 1969, la Sarl des Ets André Charpier l'est dans celle de 50 à 199 (elle est répertoriée comme fabrique de montres à échappement à ancre à goupilles). Souhaitant maîtriser son approvisionnement en ébauches Roskopf (échappement à ancre à chevilles), elle se rapproche de la société Cupillard-Vuez-Rième (CVR, par la suite Cupillard-Rième puis Framelec), née de la fusion des Ets Cupillard-Vuez (au 37 rue Neuve) et M. Bussard (au 41 rue Neuve, dirigée par Marcel Rième), qui manifeste le même désir et vient de faire construire une usine au 44 rue Bois-Soleil. Toutes deux créent donc le 1er mars 1970 le groupement d'intérêt économique Montres Espéranto et la marque CRC (Courage Rayonnement Concentration). Le GIE est chargé de diminuer leurs coûts de production en utilisant le même calibre, en mettant en commun les stocks de fournitures pour l'habillage des montres, en partageant les services commerciaux, comptables et administratifs, et en élaborant une politique de marque pour commercialiser les 500 000 montres qu'elles produisent annuellement. Les deux entreprises fusionnent dès l'année suivante, le 28 février, sous le nom de Cupillard-Rième, et Pierre Charpier est responsable de l'export dans la nouvelle société. Cette dernière décide de réaliser elle-même entièrement ses mouvements, conçus par le Cetehor (Centre technique de l'Industrie horlogère) à Besançon. L'usine accueille alors son atelier de mécanique, dans lequel sont fabriquées les machines destinées à la production des rouages (machines assemblant automatiquement les roues sur les pignons), et pendant un temps son service après-vente. Elle est désaffectée lors du dernier agrandissement de l'usine principale, rue du Bois-Soleil. Le bâtiment est actuellement occupé par le cabinet d'architecture Prillard, créé en 1973 par Hubert Prillard. Par ailleurs, Pierre Charpier s'était associé avec Marcel Rième pour créer la société Charpier-Rième, laquelle a acheté en 1982 les Ets Ernest et Abel Monnin, fabrique de montres de Charquemont (par la suite transférée à Morteau dans une usine au 3 chemin des Pierres).
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 20e siècle
  • 3e quart 20e siècle
Date(s)
1933 : daté par tradition orale
1968 : daté par tradition orale
Auteur(s) & personnalité(s)

Luchini Arthur : architecte (?) à Morteau dans le troisième quart du 20e siècle.

Ruggeri : entreprise de maçonnerie créée après la deuxième guerre mondiale à Morteau par Alfred Ruggeri et reprise en mai 1977, après son décès, par ses fils Jacques et Gérard. Ces derniers fondent la Sarl Alfred Ruggeri, qui compte 95 personnes lorsqu'elle disparaît en 1996. La Société nouvelle Ruggeri est créée en avril 1998, avec 45 salariés, par Philippe Jacquot, qui fonde en 2007 une filiale spécialisée dans la préfabrication en béton armé : Préfa 25.

Billard, Les Fils de : entreprise de construction fondée à Morteau par les fils de Jacques Billard, mort en 1908.

Description


La maison a des murs en moellons calcaires enduits, l'usine des murs en pan de béton armé enduit. La première comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre et un escalier extérieur droit en maçonnerie. La deuxième, à un étage carré seulement, est largement éclairée par des baies d'atelier. Toutes deux ont un toit à longs pans, avec demi-croupes, noues et tuiles plates mécaniques sur la première, croupe et toiture métallique sur la seconde. Le garage à l'est (en rez-de-chaussée et à comble à surcroît) est en parpaings de béton enduits, avec toit à longs pans pignons couverts et tuiles mécaniques.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • pan de béton armé
  • enduit
  • enduit
Toit :
  • tuile plate mécanique
  • métal en couverture
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie cage ouverte
Typologie :
  • baie d'atelier
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 50 J 22 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1967
    50 J 22 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1967
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 22
  • Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie André Charpier, 12 mai 1955
    Papier à en-tête de la fabrique d'horlogerie André Charpier, 12 mai 1955
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans
  • Commune de Morteau. Voirie urbaine. Plan d'alignements. Rue Victor Hugo, 5 juillet 1930
    Commune de Morteau. Voirie urbaine. Plan d'alignements. Rue Victor Hugo, dessin (photocopie de lavis), par le géomètre U. Chatot, Villars-Saint-Georges le 5 juillet 1930, 30 x 120 cm, 1/500
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
    Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr)
  • Morteau (Doubs) - 144 - Vue générale, 3e quart 20e siècle
    Morteau (Doubs) - 144 - Vue générale, carte postale, ph. Janin, s.d. [3e quart 20e siècle], Janinn éd. à Maîche
    Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces
  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au XIXe siècle (1789-1914), 1993
    Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993
  • Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté. Répertoire des établissements industriels de Franche-Comté classés dans la section "précision, horlogerie, optique" de la nomenclature des activités économiques de l'I.N.S.E.E. 1969
    Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté. Répertoire des établissements industriels de Franche-Comté classés dans la section "précision, horlogerie, optique" de la nomenclature des activités économiques de l'I.N.S.E.E. - S.l. [Besançon] : s.n. [Centre d'Etudes économiques régionales de Franche-Comté], juin 1969. III-65 p. ; 21 x 30 cm.
  • Les établissements horlogers en France, mars 1965
    Les établissements horlogers en France. - S.l. : s.n., mars 1965. 17 p. ronéotypées ; 20 cm.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Michel Simonin, Maîche
  • Charpier Pierre (témoignage oral)
    Charpier Pierre, fils d'André Charpier, ancien dirigeant de la société Charpier-Rième. Morteau

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : maison, usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • magasin industriel
  • bureau
  • logement
  • garage
  • stationnement
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