ÉGLISE NOTRE -DAME

70 - Passavant-la-Rochère

  • Dossier IA70000567 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Guillaume Gézolme
Voûte à caissons, choeur de l'église. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Au Moyen Âge, le village de Passavant faisait partie de la paroisse de Martinvelle dans les Vosges. Au 12e siècle, est mentionnée l'existence d'une chapelle de style gothique datant probablement de la création du château fort (12e/13e siècle).
Le plus ancien registre paroissial date de 1693 ; à compter de cette date, il est dès lors possible d'affirmer que le village de Passavant possédait sa propre paroisse. En 1703, la chapelle devenue trop étroite pour accueillir l'ensemble de la population, est remplacée par une église, sous le vocable d'église de la Nativité de Notre-Dame.
En 1738, l’église de Passavant est agrandie par la création d'une chapelle, qui sera nommée "Saint-Charles". En 1746, on équipe l'église d'une horloge à cadran. En 1826, le conseil municipal ordonne l'installation d'une horloge sur la tour du clocher.
En 1829, le conseil municipal constate une forte dégradation du bâtiment, notamment au niveau du portail et de la charpente qui menace de s’effondrer. Il décide de faire intervenir un "homme de l'art" afin de dresser un diagnostic précis et connaitre les travaux nécessaires pour maintenir et sauver l'édifice.
En 1837, le constat est sans appel : face à son état avancé de vétusté, l'église est déclarée irréparable et il est nécessaire d'en reconstruire une nouvelle. Le conseil municipal prend acte de cette décision et fait appel à un architecte, Pierre Mougenot, architecte à Lure (Haute-Saône) afin qu'il réalise les plans de reconstruction de l'édifice. Celui-ci fournit les plans le 30 décembre 1839, suite à l'accord donné par le préfet à la commune de rebâtir une église. Au départ, le conseil municipal souhaitait que l'église soit érigée à l'emplacement des halles publiques. Mais le maire, monsieur Coeurdassier s'y opposa et obtint que l'église soit bâtie à l'emplacement de l'ancienne. Le projet devait également respecter la décision du conseil municipal d’orienter le portail à l'est (délibération de 1842). Plusieurs raisons sont évoquées : que l'église ne tourne pas le dos au village et que les fondations du nouvel édifice soient bâties sur celles de l'ancienne église et de l'ancien fossé du château afin d'éviter de prendre appui sur les sépultures de l'ancien cimetière. Lors des travaux, les messes furent assurées par le curé à la chapelle Saint-Antoine.L'église est achevée en 1843.
Dans un premier temps, l'église est probablement équipée avec le mobilier de l'ancienne église. En 1862, Pierre Mougenot, architecte, établit un devis estimatif, à la demande du maire, pour la construction d'un maitre-autel, d'une chaire à prêcher et de boiseries autour des murs du chœur. Le 30 avril 1863, la préfecture valide les plans et le devis, entrainant la réalisation du mobilier escompté.
En 1901, les vitraux sont installés ; ils proviennent des ateliers de Jean-Augustin Bessac, peintre-verrier à Grenoble (Isère). La réalisation des vitraux a été rendue possible grâce aux dons des familles industrielles, notamment de la commune.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 19e siècle
Date(s)
1843 : daté par source
Auteur(s) & personnalité(s)

Pierre Mougenot. 19e siècle. Architecte à Lure.

Date de naissance : 1858 - date de décès : 1917

Peintre-verrier à Pont d'Ain puis à Grenoble (Isère). Né en 1858, mort en 1917. L'atelier de vitraux Bessac est fondé en 1860 à Pont d'Ain (Ain) par l'abbé Pron et Antoine Bessac (né à Lyon, 1824-1873). A la mort de ce dernier, son fils ainé Benoit (1850-1882) reprend l'atelier. Jean-Augustin (1858-1917) succède à son frère en 1882 et s'installe à Grenoble (Isère) en 1892. Un autre frère, Pierre Bessac, avait ouvert à cette époque un atelier à Paris. A partir de 1917, l'atelier est dirigé conjointement par madame J.A. Bessac et son fils Antoine (1898-1974), né à Grenoble, jusqu'au décès de la première en 1923. Edouard Bessac (1896-1954), frère d'Antoine, et Georges Bonvin-Renaud (1899-1942) sont, à partir de 1923, les principaux concepteurs des maquettes et des cartons de l'atelier. Jean Bessac, né en 1930 à Grenoble, succède à son père avec lequel il travaille depuis 1947. Jean Bessac cède l'atelier à Christophe Berthier en 1997.

Description


De plan allongé, l'église est bâtie en pierre de taille. La façade de l’édifice est de style classique. Le portail, en plein-cintre, auquel on accède par un escalier double extérieur, est surmonté d'une tour-clocher carrée avec un toit terrasse, se distinguant des clochers à l'impériale, très répandus en Franche-Comté. Celui-ci est décoré par des balustres. Le porche vouté se compose de deux colonnes soutenant un fronton. L édifice se conclut par un chevet arrondi. La nef et le transept sont couverts en petite tuile plate.
A l'intérieur, la nef et les deux bas-côtés symétriques sont voutés en berceau ; ils sont séparés par des colonnes doriques. Chaque travée dispose de baies en plein-cintre. Un transept à coupole est présent au niveau de la quatrième travée. Le sanctuaire occupe la dernière travée. Le mobilier en place est en partie issu de l'ancienne église mais la majorité des œuvres est contemporaine de la reconstruction.
Liste des objets protégés au titre des Monuments historiques:
- Les stalles en bois taillé avec dorsaux sculptés et ornés de motifs musicaux (19e siècle) : 1997/12/04 : inscrites au titre objet
- statue Sainte-Catherine en bois polychrome (18e siècle) : 1975/05/06 : classée au titre objet
- croix en bois taillé polychrome (18e siècle) : 1997/12/04 : inscrite au titre objet
- Un groupe sculpté représentant la scène de l’Éducation de la Vierge en bois taillé doré (18e siècle) : 1974/11/06 : inscrit au titre objet
- Deux statues en bois taillé peint (4e quart 18e siècle) : 1974/11/06 : inscrites au titre objet
- Croix du Christ en croix en bois taillé, peint et polychrome (18e siècle) : 1997/12/04 : inscrite au titre objet










Murs :
  • calcaire
  • pierre de taille
Toit :
  • tuile plate
Plan :
  • plan allongé
Etages :
  • 3 vaisseaux
Couvrement :
  • voûte en berceau
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier intérieur

Source(s) documentaire(s)

  • 3 O 418 bâtiments communaux de Passavant la Rochère (1821-1867)
    3 O 418 bâtiments communaux de Passavant la Rochère (1821-1867)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 418 (1821-1867)
  • 3 O 418 (1) bâtiments communaux de Passavant-la-Rochère (1868-1930)
    3 O 418 (1) bâtiments communaux de Passavant-la-Rochère (1868-1930)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 418 (1)
  • 404 E dépôt 32/M 1. Édifices du culte et cimetière (1839-1867)
    404 E dépôt 32/M 1. Archives municipales déposées. Édifices du culte et cimetière (1839-1867)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 404 E dépôt 32/M 1
  • Projet de reconstruction de l'église (1838 - 1842)
    Passavant-la-Rochère : plans pour la reconstruction de l'église par Mougenot. 1838, 1839, 1842, papier.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 418
  • Plan pour la construction de mobiliers dans l'église (1862)
    Passavant-la-Rochère : Plan réalisé par Mougenot. 1862, papier.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 418

Informations complémentaires

Aire d’étude et canton : Val de Saône
Dénomination : église paroissiale
Carte interactive
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