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USINE DE TRANSFORMATION DES MÉTAUX DITE FORGE DE FRELAND, PUIS USINE DE QUINCAILLERIE (CLOUTERIE), ACTUELLEMENT CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE

70 - Mailleroncourt-Saint-Pancras

Freland

  • Dossier IA70000179 réalisé en 2006
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
La chapelle et la demeure patronale depuis le sud-est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L'existence de la forge de Freland est attestée au début du 18e siècle. En 1734, le sieur d'Estan demande l'autorisation d'établir "un feu et un martinet" dans sa forge de "Ferlan". Un plan de 1758 mentionne la présence de deux martinets, d'une forge à deux feux et d'un moulin, mis en jeu par cinq roues hydrauliques. En 1788, l'établissement métallurgique produit 400 milliers de fer. Il est acquis en 1806 par Joseph Falatieu, propriétaire de la ferblanterie de Bains-les-Bains (88), qui l'échange à Claude-Pierre Dornier contre le haut fourneau de la Barbe (commune de Margilley, 70). Les deux feux de forge et le martinet, mentionnés en 1788, sont remplacés par deux trains de laminoirs avant 1811, augmentés peu après de quatre fours à réverbère. Un logement patronal, situé en aval des ateliers, est construit en 1817, ainsi que l'atteste la date inscrite sur le linteau de la porte. Un second logement patronal a été édifié vers 1850 sur la rive droite du Coney (commune d'Ambiévillers, 70), à l'emplacement d'une précédente demeure. Il est bâti dans un parc, auquel ont été annexées une conciergerie, et une chapelle vraisemblablement construite vers 1867. En 1863, la production - principalement des tôles - approche les 1800 quintaux métriques. Les matrices cadastrales signalent en 1874 la destruction de la forge et du laminoir, et la construction d'une clouterie, achevée en 1876. L'usine, réglementée par arrêté préfectoral le 17 juin 1893, est alors dirigée par Paul Chavanne, propriétaire de la manufacture de Bains-les-Bains ; elle est spécialisée dans la fabrication de clous pour chevaux. Elle aurait cessé son activité en 1895 (transfert à Bains-les-Bains), bien qu'elle soit mentionnée pour avoir, pendant la Première Guerre mondiale, "actionné des concasseurs" (?). L'ancienne forge est intégrée en 1907 dans la société anonyme d'Eclairage Electrique du Pont-du-Bois, et convertie en centrale hydroélectrique. Son directeur, Louis Tinchant, sollicite en 1921 une modification du règlement d'eau. En 1927, la société est également propriétaire de la centrale du Gros Moulin, située en amont sur la commune de Montmotier (88), et de celle de Pont-du-Bois (70), située immédiatement en aval, et concessionnaire de la production et de la distribution d'énergie électrique dans 18 communes de la région. Vers 1970, la centrale hydroélectrique a été achetée par un particulier à la Société d'Eclairage Electrique de Pont-du-Bois, puis modernisée en 1979. Une des turbines est installée dans un ancien atelier de fabrication, tandis que l'autre est établie dans une nouvelle salle des machines. Les trois travées des ateliers de fabrication ont été réduites dans leur longueur. La centrale produit environ 650 000 kWh par an.
Construction d'un four à réverbère en 1833. En 1866, la forge se compose "d'un foyer d'affinerie, d'un train de laminoirs, de deux fours à réchauffer, d'une machine soufflante et de trois machines hydrauliques de la force de 70 chevaux". Une turbine Francis de marque Goulut-Borne (Luxeuil, 70) est déposée, et deux turbines Kaplan sont en service.
La forge emploie 14 ouvriers en 1788, 21 en 1816 et 27 en 1847. La clouterie embauche 20 personnes en 1876, et 22 hommes et 4 enfants en 1893.
Période(s)
Principale :
  • 19e siècle
Date(s)
1817 : porte la date

Description


Les ateliers de fabrication sont construits en rez-de-chaussée, moellon de grès enduit et charpente en bois. Ils sont couverts de toits à longs pans, demi-croupes, tuile plate et tuile mécanique. Bâti en moellon de grès enduit, le logement patronal de 1817 possède un sous-sol, un étage carré et un toit à croupes. Le second logement patronal possède deux étages carrés et un toit à croupes en ardoise.
Murs :
  • grès
  • moellon
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • tuile plate
  • ardoise
Etages :
  • 2 étages carrés
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Couvertures :
  • toit à longs pans
  • croupe
  • demi-croupe

Source(s) documentaire(s)

  • Château de Freland (Hte-Saône).
    Château de Freland (Hte-Saône). Carte postale, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle].
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 11 Fi 13/5
  • Plan de la forge de Ferlan.
    Plan de la forge de Ferlan. Plan, plume, lavis, 1758, échelle de 100 pieds par Renaud (dessinateur)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 323 E Dépôt 10/DD 1 - plan
  • Règlement du barrage de l'usine de Freland appartenant à M. Paul Chavanne, manufacturier [plan-masse et de situation].
    Règlement du barrage de l'usine de Freland appartenant à M. Paul Chavanne, manufacturier [plan-masse et de situation]. Plan, plume, lavis, Epinal, le 28 mars 1893, échelle 1 : 2000 par Hausser (ingénieur civil)
  • "Plan geometrique du terrein et emplacement de la forge de Frelan et d'un pre".
    "Plan geometrique du terrein et emplacement de la forge de Frelan et d'un pre". Plan, plume, lavis, 1773, échelle de 80 perches de neuf pieds et demi ancien de Bourgogne par Galmiche Ignace (arpenteur)

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel de la Haute-Saône
Aire d’étude et canton : Haute-Saône
Hydrographie : dérivation du Coney
Dénomination : usine de transformation des métaux, usine de quincaillerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • bâtiment d'eau
  • magasin industriel
  • logement patronal
  • conciergerie
  • chapelle
  • bief de dérivation
Carte interactive
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