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ÉGLISE SAINT-FERRÉOL-ET-SAINT-FERJEUX

70 - Gevigney-et-Mercey

rue Montgillard

  • Dossier IA70000663 réalisé en 2016
  • Auteur(s) : Guillaume Gézolme
La voûte en berceau. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


L'église du 13e siècle a été détruite et remplacée en 1793, par une nouvelle église placée sous le vocable de saint Ferréol et de saint-Ferjeux. En effet, les habitants de la paroisse avaient envoyé une requête à l’archevêque de Besançon en 1739 pour se plaindre de l'état très dégradé du bâtiment menaçant ruine ; l'édifice est également décrit comme trop petit, ne pouvant pas accueillir convenablement l'ensemble de la population. L’archevêque envoie une commission composée de deux échevins pour constater la réclamation ; à l'issue de leur visite, il prirent une délibération, adressée à l’archevêque, certifiant que l’édifice est dans un état proche de la ruine et qu'il est nécessaire de construire une nouvelle église ; l'intendant et l’archevêque donnèrent leur accord.
Pour des raisons inconnues, les travaux de construction ne commencèrent qu'en 1788, soit près de 40 ans après l’autorisation ; il s'achevèrent en 1793. Lors des travaux, les messes et les offices eurent lieu à la chapelle Sainte-Barbe située sur la route reliant Gevigney à Mercey (à proximité de l'oratoire encore présent).
A partir de 1851, l'édifice fait l'objet d'importantes réparations. Son état s’étant fortement dégradé du fait d'un écartement des murs, la commune fait appel à Victor Baille, architecte à Besançon (Doubs) afin qu'il propose des travaux de consolidation. Dans un premier temps, Baille propose d’installer des fermes en fer au niveau de la charpente afin de stopper l'écartement des murs ; le conseil municipal adhère au projet, seulement, faute de ressources nécessaires, la commune ne valide pas le devis estimatif de l'architecte. Sur avis de la préfecture, il propose une nouvelle solution moins onéreuse qui consiste à poser un tirant en fer au-dessus des baies, reliant ainsi les murs de la nef. Baille fournit pour chaque solution un plan détaillé. Cependant, le préfet considère que la deuxième solution n'offre pas une économie suffisante et la commune vote à l'unanimité le premier projet. Les travaux sont mis en adjudication le 10 aout 1853. Le 11 février 1858, le registre des délibérations de Gevigney-et-Mercey indique que la commune a reçu un courrier du préfet précisant que la vente de rentes, d'une valeur d'environ 13 000 francs, permettra de solder les travaux de consolidation de l'église.
En 1871, le conseil municipal accepte par une délibération du 6 aout, un devis de l'architecte Martin établi à Jussey (70) concernant d'importantes réparations sur le dôme du clocher de l'église.
Le maire de la commune reçoit une lettre de la préfecture en 1877, qui pointe que l'église est dans un état de grande vétusté, au point de craindre un effondrement du bâtiment. Il demande à la mairie de faire appel à Victor Baille, qui a déjà travaillé sur l'édifice afin qu'il dresse un devis des réparations urgentes à entreprendre. L'architecte constate que les travaux qu'il avait engagé il y a 20 ans, ont permis de stabiliser et de consolider l'édifice mais que le clocher est en train de s’affaisser en raison des filtrations souterraines ; cette tension a engendré des lézardes sur certaines façades extérieures. Il préconise plusieurs solutions : tout d'abord, pour soutenir le clocher, pose d'ancres accompagné de tirants de fer pour le lier au corps de l'édifice, ensuite, creusement d'un fossé de drainage afin d'éviter les filtrations, remaniement de la toiture en zinc et, enfin rejointoiement au ciment des façades lézardées. Il remet son rapport en mairie le 26 avril 1877.
Au cours de la première moitié du 20e siècle, l'église est dotée de vitraux modernes dont un offert par le général de Gaulle (il est représenté en officier lors du siège de Verdun en 1917). En 1903, l'architecte Humbert entreprend des travaux pour consolider le piédouche du clocher.
De l'ancienne église subsistent quelques éléments intérieurs comme le bénitier en pierre sculpté datant de 1617 ainsi que probablement les statues en bois polychrome du 16e siècle.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 18e siècle
Date(s)
1793 : daté par travaux historiques
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 06.01.1810 - date de décès : 26.03.1886

Victor Baille, architecte, né à Besançon (Doubs) le 6 janvier 1810, mort le 26 mars 1886. Il fut élève à l'Ecole des beaux-arts de Paris puis exerça comme architecte à Besançon.

J.-B. Martin, architecte à Jussey (Haute-Saône). 19e siècle.

Humbert, Jacques : architecte à Vesoul (Haute-Saône) au 19e siècle. Il effectue des réparations à l'église et au presbytère de Demangevelle en 1878.

Description


L'accès à l'église se fait depuis une place bordée de tilleuls. La façade classique dispose de trois portails, séparés par des pilastres doriques d'égales dimensions, surmontés de niches abritant les statues (en fonte) de la Vierge et des saints Ferréol et Ferjeux. Depuis cette façade s'élève une tour carré avec un clocher disposant d'un toit à l'impériale couvert de tuiles vernissées. La nef et et l'abside, à toit polygonal, sont en pierre de taille. La façade antérieure porte une inscription en latin : « Les gens viennent et adorent le seigneur 1790 ».
A l'intérieur, un porche voûté ouvre l'accès à église-halle qui se compose d'une travée centrale flanquée de collatéraux. La nef, à cinq travées, a une voute en berceau plein-cintre ; le sanctuaire, à une travée, est éclairé par trois baies. La tribune est voutée en anse de panier.
Murs :
  • grès
  • pierre de taille
Toit :
  • tuile plate
  • tuile plate plombifère
Plan :
  • plan allongé
Etages :
  • 3 vaisseaux
Couvrement :
  • voûte en berceau plein-cintre
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre

Source(s) documentaire(s)

  • 267 E dépôt 50 Edifices publics (1792-1903)
    267 E dépôt 50 Édifices publics (1792-1903) : Construction de l'église (1792) ; Réparations, entretiens (1836-1888) ; reconstruction et entretien du clocher (1830-1903) ; Chapelle de Mercey (1836-1869) ; Presbytère, entretiens et réparations (1789-1865) ; Cimetière, murs, réparations et nouveau cimetière (1807-1861).
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 267 E dépôt 50
  • 3 O 276 travaux communaux (1820-1885)
    3 O 276, travaux communaux de Gevigney-et-Mercey (1820-1885)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 3 O 276
  • Gevigney - L'église.
    Gevigney - L'église. Imp.- Lib. A. Fournier, à Jussey, carte postale, sd
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome III [Fahy-lès-Autrey - Lure], 1971
    La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome III, [Fahy-lès-Autrey - Lure]. - Vesoul : Société d'agriculture, lettres, sciences du arts de la Haute-Saône, 1971. 386 p.-[1] carte dépl. ; 22 cm.
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : RUS 149

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
Aire d’étude et canton : Val de Saône
Dénomination : église paroissiale
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